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RIVERSIDE - Anno Domini High Definition (2009)
Par NEBEL le 4 Février 2010          Consultée 7369 fois

Avec du recul, je dois reconnaître que "Rapid Eye Movement", le précédent album de RIVERSIDE, ne méritait peut-être pas ses quatre étoiles. L’objet était bon, très bon, mais pas assez pour faire de l’ombre à son illustre aîné, le fabuleux "Second Life Syndrom", pierre de voûte de la "Reality Dream Trilogy". Selon un cliché cher à la presse musicale, le troisième album est un moment délicat de la vie d’un groupe, qui atteindra la consécration ou tombera dans l’abîme de la redite. RIVERSIDE a échappé à ces deux extrêmes.

Cette fixation a-t-elle pour autant un sens ? Pas vraiment, ce n’est pas toujours le troisième opus qui doit retenir toutes nos attentions, mais parfois le quatrième. Le quartet nous le prouve en quarante-quatre minutes et quarante-quatre secondes. Au diable le chiffre trois, donc : libérés de leur trilogie, les Polonais entrent dans l’ère de la haute définition.
Haute définition, tout d’abord, cette pochette signée Travis Smith, l’une des plus belles qui m’ait été donné de voir. Ensuite, ce son excellent qui transcende le travail effectué par le groupe et sied parfaitement à l’orientation plus musclée du disque. Passé l’introduction au piano de "Hyperactive", RIVERSIDE fait parler la poudre. Il ne s’agit plus ici de rêve, l’approche est plus directe : "Anno Domini High Definition" est l’album le plus violent mais aussi le plus court de la formation. On pourra déplorer ce manque de volume, mais il est si bon qu’on se le passera volontiers en boucle.

Mis à part cette volonté d’aller droit au but en évitant les circonvolutions planantes qui avaient fait la gloire de "Out Of Myself", le style de RIVERSIDE n’a guère changé. Mariusz Duda a toujours une voix magnifique, sa basse nous emporte une fois de plus dans une danse hypnotique. S’il est le musicien le plus présent, il ne fait pas pour autant oublier ses trois compagnons, qui font montre d’une maîtrise et d’une subtilité exemplaires. C’est sans doute cette cohérence qui permet de convaincre autant avec un album aussi court. Le groupe ne se perd jamais en route et nous offre un condensé de ce qu’il fait de mieux, même si certains regretteront que les parties calmes soient réduites à la portion congrue. Elles sont pourtant bien présentes et font la part belle au piano et aux lignes de basse feutrées.
Ce sont bien sûr les morceaux de bravoure qui sont à l’honneur : le chant, autrefois épine dorsale de la musique de RIVERSIDE, est souvent relégué au second plan, le guitariste et le claviériste s’en donnent à cœur joie, écoutez donc "Hybrid Times" et vous comprendrez. Cette chanson, qui occupe plus du quart de l’album, est tout simplement la meilleure jamais composée par le groupe.
Les autres titres ne sont bien évidemment pas en reste et regorgent de subtilités délicieuses : soli de guitare, d’orgue hammond ou de synthétiseur, touches, électro, lignes de basses et de batterie bien vues conférant à l’ensemble un rythme entraînant. Quelques sonorités nouvelles font également leur apparition, à l’image de la harpe et des cuivres de la très réussie "Egoist Hedonist".
Les paroles, quant à elles, décrivent un monde moderne stressant, gouverné par la consommation frénétique et l’exclusion de ceux qui aspirent à une vie plus paisible. Le concept est peut-être moins profond que celui de la "Reality Dream Trilogy", mais il est tout aussi pertinent.

"Anno Domini High Definition" est donc l’album que RIVERSIDE devait sortir pour se maintenir au devant de la scène. C’est chose faite, le groupe peut continuer sa carrière sous les meilleurs auspices.
Inside Out, comme à son habitude, nous offre une édition sublime pour un disque qui le mérite bien. Je vous recommande chaudement l’acquisition de la version digipack de l’album, guère plus chère que l’édition normale, divinement belle et surtout complétée par un DVD assez sympathique. Celui-ci renferme un court concert filmé dans la splendide salle du Paradiso, à Amsterdam. Pas très long, donc, et limité à un son 2.0. Mais n’oublions pas qu’il s’agit à la base d’un bonus, fort réussi au demeurant, qui permettra à ceux qui découvrent RIVERSIDE avec cet album de faire connaissance avec leurs anciennes chansons.

L’année 2009 a décidément été bénie par les dieux du prog, cette nouvelle offrande de RIVERSIDE devra par conséquent faire partie de la collection de tout amateur du genre.

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- Mariusz Duda (chant, basse)
- Piotr Grudziński (guitare)
- Piotr Kozieradzki (batterie)
- Michał Łapaj (claviers)


1. Hyperactive
2. Driven To Destruction
3. Egoist Hedonist
4. Left Out
5. Hybrid Times



             



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