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2008 Porta Obscura
2009 Fabula Magna

CORONATUS - Fabula Magna (2009)
Par MEFISTO le 19 Janvier 2010          Consultée 2317 fois

Je suis toujours suspicieux face à des groupes comme CORONATUS. Et pas seulement parce qu'ils jouent du Goth et qu'ils ont deux chanteuses, mais parce que depuis 2007, ils ont sorti trois albums. Trois en trois. Ça démontre deux choses : ils aiment ce qu'ils font, mais ils oublient aussi sûrement de prendre du recul sur leurs créatures. Et sans doute ne multiplient-ils pas les spectacles, car à toujours chier du disque comme ça, on oublie souvent de tourner et d'aller rencontrer les fans. À moins que les Allemands n'aient aucune vie en dehors de leur projet, ce dont je doute.

Bon, alors y'a pas à aller chercher dans les abysses pour dire si le combo a évolué depuis… novembre 2008. Un an et trois semaines plus tard, le son s'est raffermi, les instruments sont plus lourds et surtout, variés. Les deux grattes et la basse bourdonnantes, le clavier polyvalent (appuyé par un accordéon et un violon) et la batterie chien de poche lacèrent comme jamais. Le ton est donné dès "Geisterkirche", une excellente et puissante entrée en matière. CORONATUS montre tellement plus les crocs (malgré un manque de soli) qu'il pourrait être catégorisé Heavy/Power cette fois, évitant ainsi de retomber dans le piège insipide qu'était "Porta Obscura". Les ambiances sont plus noires, le chant masculin s'invite même à de courts instants, marquant ainsi une réflexion constructive de la part de ces Gothiques costauds.

Et pourquoi le ton s'est-il durci ? Le groupe a comblé les manques qui lui ont coupé les guiboles l'an dernier. Le guitariste iranien de 17 ans (!) Aria Keramati Noori a été embauché à la rythmique, ce qui injecte un groove plus poilant sur la majorité des compos. "Wolfstanz" est un très bon test pour le jeune musicien, auquel on s'habitue très rapidement. Une mention est aussi valable pour le nouveau bassiste, Todd Goldfinger, dont le doigt doré permet enfin à CORONATUS de se targuer de posséder un orchestre valable. Donc, côté masculinité capable de fouetter les demoiselles, on est davantage en affaires.

Le duo de vocalistes Carmen R. Lorch (soprano)/Lisa Lasch (voix rock claire) est correct, sans foutre par terre. Pas évident ce mix. D'ailleurs, Lasch remplace Ada Flechtner ici, qui elle, avait remplacé la première « faire-valoir » de Lorch (ex-Schäfer) sur "Porta Obscura". Donc, si vous calculez aussi bien que moi et que vous usez de l'ironie comme de la peste, vous aurez compris que CORONATUS accumule les chanteuses en peu de temps (trois en trois ans). Heureusement, Lasch tire fort et vole presque le show, bien que le chant soprano soit bien utilisé quand il est marié à des chœurs sur lesquels on peut se recueillir comme ceux de la très jolie "Flying By (Alone)", sortis d'ailleurs de nulle part. Intéressant comme concept. À écouter « religieusement » sous peine de rater de bons moments à travers ce cambouis couleur arc-en-ciel.

Bon, on dira ce qu'on voudra, mais la langue chantée influence diablement la facture finale. Ainsi, avec une majorité de plages allemandes, celles qui m'écorchent le plus l'oreille, CORONATUS se fourvoie un brin. Évidemment, le groupe voulait demeurer près de ses racines et je les comprends, mais si l'album est distribué internationalement, il faut s'attendre à ce que la critique n'ingère pas automatiquement ces mots, ces vers, teutoniques. Les autres, livrées en anglais, sont plus sympas à l'oreille, je sais pas, elles passent mieux, « verbalement parlant » (car musicalement, c'est efficace à 75%). Bon, je ne veux pas créer de chocs émotionnels et patriotiques, mais le micro est devant ma gueule, alors quiconque est en désaccord peut loger une plainte à l'Office des langues insultées d'Europe, ou poster un commentaire sur NiME, ça fera…

Tout ce festin à la production haussée de deux-trois crans, se termine avec la très « améri-pop » "Josy", qui, n'eût été de la lourdeur des guitares, aurait pu passer pour un morceau joué sur Broadway ou dans une station radio quelconque. Drôle de choix pour achever « officiellement » ce "Fabula Magna". Je dis « officiellement », car les Allemands ne sentaient pas que 50 minutes étaient assez, alors ils nous « glorifient » de deux bonus pour gonfler le soufflé à une heure : une dynamique reprise et une version acoustique... De quoi régaler les invincibles.

Verdict ? Le même qu'à l'écoute de "Porta Obscura" pour les voix, mais plus enthousiaste. Quant à la musique, alors là, on est ailleurs. On arrivera probablement à se souvenir de CORONATUS au fil des ans s'ils arrivent à maximiser ce nouveau line-up ayant bouché les trous qui faisaient siffler le vent sous leur tunique.

Eh oui, je suis agréablement surpris et j'avoue que je ne m'attendais pas du tout à ce changement de cap. Tant mieux, merde ! Et puis, c'est qu'un troisième album, le meilleur pourrait être logiquement à venir...

3,5/5

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   MEFISTO

 
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- Carmen R. Lorch (chant)
- Lisa Lasch (chant)
- Jo Lang (guitare)
- Aria Keramati Noori (guitare)
- Todd Goldfinger (basse)
- Mats Kurth (batterie)
- Fabian Merkt (claviers)


1. Preface
2. Geisterkirche
3. Tantalos
4. Wolfstanz
5. Der Fluch
6. Flying By (alone)
7. Kristallklares Wasser
8. How Far Will You Go
9. Der Letzte Tanz
10. Est Carmen
11. Blind
12. Josy
13. Scream Of The Butterfly (acoustic Version) 5:09
14. Hot And Cold



             



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