Recherche avancée       Liste groupes



      
BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

 Bandcamp (954)

PANOPTICON - Collapse (2009)
Par MEFISTO le 26 Décembre 2009          Consultée 2916 fois

Le Black Atmosphérique a changé amplement depuis que les Américains sautent dessus à pieds joints. Pas seulement eux remarquez, il en sort autant du bon des contrées anglaises et nordiques. Et ce qui est frappant est que les inspirations sont de plus en plus éparpillées : il y a les irréductibles de Tolkien ou de Lovecraft, les fanatiques de la sève d'Yggdrasil et les « nouveaux » artistes pigeant dans la postmodernité et ses travers, qui transcendent nos mœurs afin de faire comprendre que l'humanité telle que nous la connaissons fait déjà partie des livres d'histoire. Comme si notre présent était passé et brusquement raconté aux générations futures qui en pâtiront. PANOPTICON, one-man band fondé il y a trois ans au Kentucky, est de cette école. "Collapse" est son deuxième cours.

Austin Lunn est un drôle d'artiste, ses expérimentations yoyo, pour ne pas dire ping-pong, gardent l'auditeur sur un seul pied ; on ne sait jamais sur lequel danser. Certes, c'est du Black Atmo bien poisseux avec grattes féroces et aériennes et mauvais traitement de fûts, mais une grande partie du skeud est comblé par des paravents qui n'ont aucun rapport avec ses jams furieux. Les exemples sont nombreux:

- L'intro politiquement incorrecte, clin d'œil à l'administration Bush sur
"The Death of Baldur and the Coming War", dont la seconde partie tranche horriblement avec la première. Vous serez prévenu… et serez témoin d'une démonstration des racines du zico.
- L'« intro » mélancolique d'"Aptrgangr", très Middlewest américain à base de guitare sèche, d'orage, de xylophone, de slide et de basse pesant des tonnes.
- Le bon vieux sampler de mouche comme sur "Aptrgangr", qui nous rappelle entre autres DIMMU BORGIR sur "Death Cult Armageddon" ou LUNAR AURORA sur "Zyklus".
- Des sonorités orientales se coltinent avec une corne de brume (qu'on retrouve sur "Idavoll" également, instrumentale aux murmures et chœurs timides) sur "Merkstave", probablement le plus « inconstant » titre de "Collapse".

Donc, vous avez cette « moitié colorée » et très éclectique d'un côté, et de la crasse mélodique et atmosphérique de l'autre. Une toile à la dichotomie flagrante et bandante, disons-le, qui ressemble à celle des Irlandais d'ALTAR OF PLAGUES. Car que vous aimiez ou non ces contrastes fracassants, ils ont leur effet. Vous serez peut-être tenté de choisir un camp : le léger ou le pachydermique. La majorité d'entre vous adoreront sûrement cet alpha et cet oméga, d'autres feront avance rapide sur ces larges « trous » pour engloutir les jouissives sections Black. Sans décoiffer son homme, elles assurent selon les « standards » établis depuis plusieurs années dans le genre et donnent suffisamment de carburant jusqu'au prochain stop. Et ce qui rend PANOPTICON fascinant est qu'on sait que chaque stop ne se ressemblera pas, ni de près ni de loin. Ne parlons pas d'avant-garde, seulement d'audace et de désir d'en découdre.

Je ne sais trop ce que je préfère dans l'œuvre particulière de Lunn, mais je dois avouer que des poussées de chaleur atmosphériques à la "Merkstave", qui mue en un tranquille filet acoustique et repart en mid-tempo et en pleine puissance pour se terminer sur une descente folle, ont une gueule difficile à snober. On croirait parfois entendre des pigmentations Post-Hardcore quand la machine s'emballe pour se déballer le cœur de métal, ce qui ajoute à la dégustation. Quant à la voix, elle est écorchée, hurle parfois, mais demeure souvent en retrait sans s'effacer. Lunn a besoin qu'on l'entende vociférer contre l'establishment.

Très « root », comme la masse de groupes du renouveau Black et Doom américain, PANOPTICON fait passer un moment empreint de soubresauts et de quêtes variées. Les pièges y sont légion, tout comme les itinéraires aléatoires, alors ne pensez pas vous en tirer facilement… Après tout, c'est à un duel qu'Austin Lunn nous convie, au milieu de son labyrinthe.

A lire aussi en BLACK ATMOSPHÉRIQUE par MEFISTO :


SUN OF THE BLIND
Skullreader (2009)
Un nouveau DARKSPACE ? Presque !




DRAUGNIM
Northwind's Ire (2008)
Black atmo/pagan finlandais ultra planant


Marquez et partagez




 
   MEFISTO

 
  N/A



- Austin Lunn (tout)


1. The Death Of Baldur And The Coming War
2. Aptrgangr
3. Merkstave
4. Idavoll



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod