2002, Upland, Californie : le groupe WORLD WAR 3 voit le jour et se voit rebaptiser rapidement BLEAK DECEMBER... Quel rapport avec le groupe qui nous intéresse ici ? Eh bien, tout simplement le fait que ce n'est qu'en 2005, l'année de la sortie de cet album, que WINDS OF PLAGUE est officiellement né, à partir des cendres encore chaudes des deux associations de malfaiteurs sus-cités ! Pour la petite histoire, c'est une chanson du groupe UNEARTH ("Endless", EP de 2002) qui a inspiré cette appellation, au final définitive !

Il faut bien noter qu'au moment de la sortie de ce "A Cold Day In Hell", les membres du groupe n'étaient qu'à la fin de leurs années lycée ! Et cette dernière précision pour achever les présentations n'a de cesse de me hanter... En effet, ce qui frappe ici c'est la maturité de la musique proposée.

Certes, les personnes peu friantes de ce type de produit estampillé Deathcore passeront leur chemin (à tort) mais la musicalité du groupe surprendra à plus d'un titre...

WINDS OF PLAGUE ne fait pas dans la demi-mesure. Il propose une multitude de voies à explorer, des sonorités diverses et variées ("Pack Of Wolves" et ses ruptures de tempo avant une fin en fade...), des plans death mélodique rappelant AT THE GATES (l'intro de "Tomorrow Is Not A Promise", "Dead On The Dance Floor" jeudemotant avec ce titre !), des nappes de claviers proches de combos comme COB ou ETERNAL TEARS OF SORROW ou WARMEN (toujours sur "Tomorrow Is Not A Promise"), une instru en guise d'ouverture (titre éponyme) vraiment réussie, tout en montée en puissance, des soli lead en twin guitares qui font leurs effets...
"Full Chamber Roulette", dans sa construction complexe et mélodieuse, n'a de cesse de réussir son pari de nous faire headbanguer furieusement sur une durée de plus de 6 minutes. C'est lourd, puissant et massif grâce à des murs de riffs heeeaaavy et lancinants avant un final lead à double guitare des plus lumineux, la batterie blaste dans la seconde partie dans tous les sens et des nappes de claviers bien senties font leur apparition avec subtilité.

Des sonorités metalcore pouvant plaire aux nombreux d'entre vous, des growls pas piqués des hannetons s'inspirant d'un Death Metal pur et dur, et des zicos (guitaristes en tête) pas manchots ni dénués de talents de compositions : WINDS OF PLAGUE sait séduire et ce, dès une première galette. Jusqu'à la dernière minute le groupe saura nous surprendre : sur le thème de "Terminator", il nous place une petite blagounette par répondeur interposé... (thème très bien repris en tout cas !).

On regrettera très vite une prod' des plus minimalistes pour ne pas dire trop amateur : un chant growlé mixé bizarrement (mais parfois bon en clair comme sur "Brotherhood" quand John Mishima vient faire un featuring) entendez par là parfois peu ou pas audible, un son de batterie trop souvent trop claquant et un poil cheap (putain mais la speederie du début de "Pack Of Wolves" est rendue presque ridicule par ce son, le break de "Anthems Of Apocalypse", le mix sur "Legions" durant lequel le martelage en règle est beaucoup trop mis en avant).

Au final, des riffs efficaces et rentre-dedans, un chant hurlé/growlé puissant mais bordélique car inaudible, des breaks à gogo, un Deathcore laissant augurer un talent certain... mais une prod' frisant l'amateurisme. La jeunesse du groupe est criante : elle illustre les qualités et les défauts de cette caractéristique. Sans concession mais débordant du cadre du professionnalisme. Affaire à suivre...

Verdict : 3,5/5.

Top : "Anthems Of Apocalypse", "Full Chamber Roulette", "The Day After"