Johny Cooke, qui commence à se faire un petit nom dans le monde du Deathcore avec son groupe WINDS OF PLAGUE décide pour ce quatrième album d’enfoncer le clou en direction de la branche Hardcore du genre ! Je m’explique : en proposant jusqu’alors ce qu’il appelait du Deathcore Symphonique, WOP offrait des sonorités surprenantes voire dissonantes par moments dans ses titres.
C’est pourtant Will Putney (FIT FOR AN AUTOPSY) qui produit l’album, fort de son travail avec THY ART IS MURDER ou STRAY FORM THE PAST, proposant un apport qualitatif non négligeable. Ici, c’est l’arbre "nappes de claviers" qui tente de masquer la forêt : d’un "Open The Gates" en passant par "Left For Dead", vous serez clairement sevrés pour le reste de cet aspect Sympho… Ce qui n’est pas pour me déplaire, soyons francs.

Au fil des écoutes, ce piano numérique en devient quasi insupportable et trop posé artificiellement sur les riffs deatheux burnés du combo. En moins de 34 petites minutes, les natifs d’Upland vont s’attacher à recentrer les débats autour d’un Deathcore mélodique, teinté il est vrai de davantage d’influences Hardcore.
Terriblement brutal avec des growls ténébreux ("No Man Is My Master" avec John Mishima, vous savez le chanteur guest qui participe à tous les albums de WINDS OF PLAGUE depuis ses débuts) mais globalement furieux et viril, Johnny Cooke propose une prestation de qualité mais désormais beaucoup trop standardisée. Sur ce titre pourtant, il livre une attaque en règle accompagné de Jay Pepito (on se calme de suite avec les blagues de goûter) du groupe REIGN SUPREME.

Aussi surprenant que cela puisse l’être, c’est sur le double titre "Snake Eyes/Looking For A Better Day" que l’on trouve encore un invité (Chris "Fronz" Fronzak de ATTILA) : présence qui passe au second plan face à la fusion de ces deux morceaux sur la même plage alors qu’ils sont clairement différenciables. Une bizarrerie : le premier dure 3 minutes 32, une pause et le second enchaîne, proposant au final une seule et même piste de 6 minutes 22. Du jamais vu pour moi, car sur la forme, cela n’a rien à voir avec une ghost track. Les guests, c’est au final grosso modo la particularité de cet album : "Sewer Mouth" accueille Vincent Benett de The ACACIA STRAIN.

L’ensemble constitue un monolithe pataud et quelconque. Sans grande inventivité, Cooke éructe avec classe, c’est indéniable, mais sans originalité. WINDS OF PLAGUE semble creux en se réfugiant dans des schémas de création usités et sans grand intérêt. Pondre des riffs tout juste efficaces ne suffit pas à surnager dans un milieu actif et saturé par l’étendue d’une rude concurrence. En dépassant difficilement la grosse demie heure avec ces 10/11 titres (en fonction de votre façon de compter), les Américains ne transforment pas l’essai.
La base Metalcore saupoudrée par moments permet de deviner encore et toujours les capacités du combo qui a semble-t-il laissé le frein à main ! Un comble dans le genre…

Un album prévisible et beaucoup trop linéaire.

Note réelle : 2,5/5.

Top : "No Man Is My Master", "Good Ol’ Fashion Bloodbath", "Say Hello To The Undertaker" (assez kitch en fait).