Recherche avancée       Liste groupes



      
DEATH MÉLODIQUE/ÉPIQUE  |  STUDIO

Commentaires (2)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2009 1 Romulus
2012 1 Caligvla
2017 1 The Immortal Wars
2021 The Thirteen Years Of Nero
 

- Style : Septicflesh, Aeternam
- Style + Membre : Kataklysm

EX DEO - Romulus (2009)
Par MEFISTO le 19 Août 2009          Consultée 4444 fois

KATAKLYSM est sûrement le groupe Death canadien le plus connu. Le quatuor montréalais accumule les albums et les tournées mondiales, disséminant ses compos dans toutes les nations habitées de l'esprit torturé des metalheads. Le chanteur Maurizio Iacono a eu l'idée en 2008 de former un autre groupe, EX DEO, avec ses trois potes de KATAKLYSM, François Mongrain, bassiste de MARTYR, et Jonathan Leduc, claviériste de BLACKGUARD. Leur premier opus, sorti il y a peu de temps, se concentre autour d'un thème des plus racoleurs : l'Empire romain. Séduisant, n'est-ce pas ?

Ex Deo en latin veut dire "De Dieu". Sans prétendre venir des cieux, les zicos montréalais n'auraient pu choisir meilleur sujet que les exploits barbares du premier empereur romain et de sa suite pour lancer ce side-project, financé évidemment par Nuclear Blast, avec qui ils bossent depuis 2000. Et disons aussi que le quatuor de KATAKLYSM (Iacono, Dagenais, Barbe et Duhamel) n'a pas eu la piqûre pour les batailles homériques du jour au lendemain. Tout le monde se rappellera de "Epic : The Poetry Of War" sorti en 2001, qui nous avait mis au parfum sur sa passion pour les affrontements célèbres. Alors, avec un tel concept et des musiciens dont la réputation n'est plus à faire dans le monde rageur du Death, on s'attendait à beaucoup de la part des producteurs de cataclysmes.

Primo, c'est effectivement un véritable hommage à la grandeur de Rome que les Montréalais offrent avec "Romulus". De la louve nourricière à la naissance de l'Empire, du Panthéon à la mise sur pied de la dévastatrice XIIIe Légion, EX DEO se paie un péplum musical enivrant. Et l'album est très facile d'accès ; le projet est ambitieux, mais EX DEO ne s'est pas empêtré dans les tuiles du plancher pour tisser sa toile. Les arrangements épiques, les phrases telles que « Veni Vici Vici » (« Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu ») sur "Storm The Gates Of Alesia" ou « Those about to die salute you » ("Surrender The Sun") et le bruit des valeureux soldats marchant vers la guerre afin de défendre la capitale mondiale de l'époque ("Legio XIII"), forment une colonne en marbre remarquable et durable dès les premières écoutes. Les clichés sont pas mal tous employés, on est donc en terrain de connaissance si on possède un minimum de notions sur la Rome antique.

La formation peut ainsi se targuer de faire partie de la famille du « Death nouveau ». Il est loin le temps où le style était catalogué uniquement à des hurlements porcins couchés sur des lits de grattes grasses et une batterie couci-couça. Le Death d'aujourd'hui, surtout le Death pratiqué par EX DEO ou DESTROY DESTROY DESTROY, par exemple, s'allie avec des cousins éloignés pour solidifier l'arbre généalogique. Ainsi, les fans de KATAKLYSM n'entendront pas un Death classique sur cette fresque romaine, mais un Death Mélodique aux arrangements orchestraux grandiloquents, essentiels à un tel chantier. Le travail de Jonathan Leduc à ce titre est fameux, bien qu'il ne remplace pas le cachet d'un vrai ensemble. Les riffs et soli tranchants de Jean-François Dagenais et Stéphane Barbe - ici deuxième guitare - sont bien sûr efficaces ("Invictus", "Blood, Courage And The Gods That Walk The Earth"), mais c'est grâce au brio du claviériste surtout et à la fougue de Iacono que "Romulus" roulera plusieurs fois sur votre lecteur. (Pour vous mettre dans l'ambiance, je vous conseille d'écouter le clip de la chanson-titre, sur lequel Ianoco joue les Russel Crowe !)

Qui dit gros chantier dit gros ouvriers et EX DEO peut compter sur des invités de marque sur son premier effort. Nergal (BEHEMOTH) prête ainsi ses infâmes hurlements sur "Storm The Gates Of Alesia", Karl Sanders (NILE) ajoute son riff à "The Final War (Battle Of Actium)" et le guitariste de KEEP OF KALESSIN, Obsidian Claw, joue sur la très réussie "Cruor Nostri Abbas".

Ceci dit, il serait facile d'encenser EX DEO en ne tenant compte que de son originalité, ses membres et amis ou de son enrobage classieux et pachydermique, mais "Romulus" nous laisse sur notre faim et ne devrait pas remplir le Colisée ; un peu le même effet que les derniers KATAKLYSM ont produit. On ne parlera pas de déception toutefois, les qualités de l'opus sont trop nombreuses (ambiances pompeuses, compos viandées, respect du thème, écriture correcte). Mais je crois sincèrement que le potentiel en imageries du concept n'est pas fouillé à 100%. L'album manque parfois de punchs héroïques propres à tous les péplums et leurs trames sonores hallucinantes, des morceaux grandioses comme "Romulus" et "Storm The Gates Of Alesia" et leurs envolées sanguinaires qui, tout en donnant une petite leçon d'histoire, paient un voyage dans le temps instantané.

J'avais ressenti la même insatisfaction en me farcissant "Riders Of The Apocalypse" de DEMONOID, groupe formé de membres de THERION et SOILWORK. Le concept était excellent de dépeindre l'arrivée des cavaliers de l'apocalypse, mais, à l'instar de "Romulus", il n'arrivait pas à terrasser l'auditeur. Je ne sais pas s'ils essayaient d'en faire trop... ?

EX DEO pourrait et sera comparé à KATAKLYSM, c'est inévitable. Seul le temps aidera les deux entités à être considérées séparément pour les couleurs uniques. Un autre album signé EX DEO, peu importe le propos, chasserait aussi les mauvaises langues qui allègueront que "Romulus" est un KATAKLYSM nourri aux mélodies audacieuses. EX DEO est plus que ça et bien meilleur que ce que les Montréalais ont créé dans les dernières années.

La note peut paraître sévère, mais dites-vous qu'elle penche plus vers le haut que vers le bas. "Romulus" est un divertissant moment, jetez-vous dessus.

A lire aussi en DEATH MÉLODIQUE par MEFISTO :


END IS NEAR
Beyond The Theater (2011)
L'habit ne fait pas le moine...




MARTRIDEN
Encounter The Monolith (2010)
Rencontrez le monolithe... Et mourez.


Marquez et partagez




 
   MEFISTO

 
   WëN

 
   (2 chroniques)



- Maurizio Iacono (chant)
- Stéphane Barbe (guitare)
- Jean-françois Dagenais
- Max Duhamel (batterie)
- François Mongrain (basse)
- Jonathan Leduc (claviers)


1. Romulus
2. Storm The Gates Of Alesia
3. Cry Havoc
4. In Her Dark Embrace
5. Invictus
6. The Final War (battle Of Actium)
7. Legio Xiii
8. Blood, Courage And The Gods That Walk The Earth
9. Cruor Nostri Abbas
10. Surrender The Sun
11. The Pantheon (jupiter's Reign)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod