Cette chronique a été rédigée spécialement pour cette autre semaine consacrée à la Boîte à demandes, que je vous remercie de continuer à remplir. Nous pouvons ainsi avoir le bonheur de découvrir de petites perles qui sont passées sous notre radar !

Ah, la Gelbique, pays des moules, des frites, de la bière d'abbaye et de notre Bionic national. Terreau d'INNERFIRE aussi, qui a fait la navette sous un autre nom entre la Roumanie et la Belgique jusqu'en 2004, date à laquelle ce gros buffle Death Mélo a établi ses pénates pour de bon pour faire trembler les Wallons, les wagons et les vallons !

Je vous avertis tout de suite, "Sacricide" s'approche davantage d'un obus d'Europe de l'Est que d'une déflagration de riffs sirupeux à la scandinoche. INNERFIRE a littéralement le feu au cul et gratte comme un forcené. Et la beauté de ce maelström de cisailles bien rondelettes est que la mélodicité et le souci de l'ambiance sont toujours au garde-à-vous. Ce qui rend le skeud puissant, varié et fort agréable à se repasser.

INNERFIRE est d'abord équipé pour faire la guerre. Son kevlar est assez souple, mais surtout durable. Ses communications ne grésillent pas, on entend chaque mot des ordres de l'état-major. Son couteau est bien affûté, sa mitraillette aussi, ainsi que ses grenades, qui nous aident parfois à naviguer dans des tranchées trop étroites et populeuses. Enfin, il a le sens du dramatique et sait comment relater les exploits des compatriotes sur le champ de bataille. Tout cela en fait un jeune loup aux crocs de vétéran en qui on peut aisément placer notre confiance.

Les Belges savent ainsi comment marier les inéluctables assortiments musicaux qui font du Death Mélo, ici plus ravageur que regorgeant d'espoir, un style si prisé. De bons soli envoyés au bon moment, des touches de synthé savamment parsemées, un frontman malabar et une section rythmique qui tient la cadence pour qu'INNERFIRE ne reçoive pas les choux et les tomates au visage. Certes, on a déjà entendu mieux en mix vocal, les hurlements ne s'accouplent pas toujours bien aux grognements de Thomas Hubert, que je préfère en grosse brute à 100%.

Inversement à cette brutalité, INNERFIRE ne se gêne pas pour insérer maints passages instrumentaux cotonneux pour créer un certain effet ("Rotten From Within"), bien que cela ne soit pas très marquant. Vous retiendrez davantage le jeu des guitares finement émorfilées et pincées, et ce riffing de viking débarqué sur les côtes belges (notamment "A Plague In Mass Graves" emprunté à AMON AMARTH).

"Sacricide" est un très bon album de Death Mélo au bras veineux, sans fioritures. Il s'approche du Death pur jus de par sa forme assez carrée et arrive sans peine à séduire les initiés du Mélo se shootant aux mélodies éthérées. La clôture de l'album représente exactement cette dualité. Bon boulot les Belges, on vous aime de temps en temps !

Note : 3,5/5 arrondi au supérieur pour cette saveur de « revenez-y et mangez-en tous » !

Podium : (or) "The Griefs In The Black", (argent) "Purification Descends", (bronze) "My Murderous Vesania".


Indice de violence : 2,5/5, assez élevé pour du Death Mélo !