Si ULTRA VOMIT, avec son "Objectif : Thunes", a rempli son cahier de décharges et atteint le bout de sa ligne de conduite de vélo, cela ne fera pas de mal de revenir en case départ et observer le cadeau divin alors qu’il n’était qu’un embryon minable qui se faisait encore caca dessus, qu’un petit étron dans le grand WC qu’est l’underground hexagonal.

Pour ça, il faut revenir en l’an 2000.
Dieu que c’est loin.
Bah justement, en parlant de Dieu.

Un jour, Dieu est apparu devant les yeux du gentil garçon qu’était encore Fetus.
Il lui dit : « Tu créeras le groupe de variété français le plus feune et le plus métol, tu finiras par passer ta vie en tournée, tu auras du sexe avec plein de filles prépubères, t’auras une Gibson gratos et si c’est pas suffisant, vous serez le groupe le plus sucé de tout Myspace ». A ses mots, le gentil garçon qu’était encore Fetus se dit : « P’tain, faut j’arrête de me prendre des cuites, et puis c’est quoi Myspace d’ailleurs ? ». Rappelons-le, nous n’étions encore qu’en 2001, période d’obscurantisme électronique où les gens se connectaient encore avec des vieux engins appelés « modem ».

Alors Fetus (sur la route, il a trouvé son nom de scène) trouve le premier Kebab de Nantes parce qu’il en a marre des galettes au beurre de Taty Gwen, et après, tout le monde sait ce qui s’est passé (mais si mais si).

Eh oui, incroyable mais vrai, ULTRA VOMIT fut d’abord un machin bidule truc de treize pistes et 20 minutes, avec des growls porcins débordants d’un chiotte, des riffs cracra comme les fesses à Jean Marie Lepen, un gros son aussi gras qu’un triple cheeseburger de chez Mac Mickey et un humour plus bas que le centre de la terre, seule chose qui restera une constante chez notre galette de vomi favorite.

"Kebabized At Birth" passe nos oreilles dans le mixeur, on entend des « yougrorgrrrr » qu’on assimile à un « chant » grind, on saute du Groovy au Bastonnant, on salue l’énergie et la technique irréprochable de ses Kebabiseurs Nantais naïfs devenus des rock stars et qui, dans quelques albums, finiront sans doute dans le caniveau, morts d’overdose et/ou pour cause de jeux autosexuels.

Vous m’excuserez peut-être mon impertinence à chroniquer des trucs qui ne me regardent absolument pas. Ok, ça dépote, c’est débile du crâne, ça ne se prend pas la tête DU TOUT, mais un Mr Patate plus abouti se saluera avec plus de respect tout de même.

Et en plus de foutre une note impertinente à cette démo sans prétention (que n'importe quel grindeux replacera dans son contexte, bien sûr), je signalerai juste au passage que si ULTRA VOMIT est aujourd’hui (à l’heure où j’écris cette chronique) sur la voie de la sainteté scattophile, et se targuera peut-être de devenir le cacardinal du Metal français, c’est qu’il a d’abord été le curé récurreur du fond du trou.

Bon, pas totalement quand même, vous l’aurez compris…
Au bout d’un « rouleau de PQ », il y a toujours un morceau de QUEEN qui nous fait mordre la poussière… La preuve qu’ULTRA VOMIT avait tout compris !

2/5 pour moi parce que j'écouterais toujours Mr Patate en priorité.
3/5, 4/5 ou 5/5 pour les autres, de toute façon on s'en fout, la démo est introuvable. Vous m'en voulez pas hein, qui aime bien charrie bien.