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CALLISTO - Providence (2009)
Par MEFISTO le 4 Juillet 2009          Consultée 6015 fois

Le Post-Hardcore de CALLISTO ne fait pas germer les images les plus banales du genre, soit la mélancolie ou le penchant pour le Doom et la lourdeur. Il a tendance à s’éloigner des comparaisons ou des stéréotypes, car il n’utilise pas ses outils pour exorciser ses démons ou simuler une guerre intérieure. Il charme simplement, à un tel point qu’on a subito d’yeux que pour lui et son incommensurable potentiel d’« agent décrocheur ». CALLISTO est un agent de tourisme sans destination claire et précise, un guide à qui on fait aveuglément confiance malgré des références encore minces.

L’essence de leur merveilleuse musique est une mystérieuse excursion impossible à comprendre, mais facile à décrire, à extrapoler. Comme cette pochette énigmatique aux couleurs chaudes, son destin découle de son titre, "Providence". C’est la providence qui les a mis sur la mappemonde, qui a traîné ses odes jusqu’à nos berges grâce à un courant turbulent et réconfortant. Ce courant s’infiltrant dans chacune des foisonnantes pièces du troisième opus des Finlandais. Ah, ce fameux troisième album, si révélateur de l’identité d’une formation, si précurseur d’un avenir florissant ou si meurtrier quand l’âme et les couilles s’absentent... CALLISTO a heureusement emprunté la voie pavée du succès.

Difficile de décrocher quand "Providence" envahit notre casque, parce que toutes ses mélodies sont fort accrocheuses. Je pense simplement à "In Session", "Rule The Blood" ou "Dead Weight", trois pépites parmi les dix du skeud adéquatement amenées. Il est en effet primordial de bien asseoir de telles ambiances, en variant les tempos notamment, pour que le venin puisse atteindre son foyer de contagion le plus extrême. Ce que réussit le sextette finnois.

Le chic avec le Post de CALLISTO, c’est qu’il est à cheval entre le Metal « grand public » et l’underground. Je m’explique pour ne pas subir vos foudres. « Grand public » parce qu’il est planant et somme toute assez abordable une fois qu’on a passé le cap de la surprise, car bon, oui, des titres aussi jolis et poignants que "Eastern Era" estampillés « Metal », ça fige ! Surtout quand les caresses vocales du nouveau venu Jani Ala-Hukkala se font gifler par des hurlements et ramènent les neurones sur Terre durant quelques secondes… CALLISTO offre ainsi une démonstration extraordinaire de beauté et de sensibilité qui plaît dès les premières écoutes, autant du côté des durs que des mous des ventricules.

Pourquoi « underground » ? Il ne verse pas de l’eau de rose dans vos bocks à bière, c’est de l’émotion progressive en béton, teintée d’une tiédeur toute virile, que "Providence" injecte. Exemple : les ambiances feutrées et bon enfant de "Stasis" qui côtoient l’énervement typiquement Hardcore, qui pose d’ailleurs sa griffe un peu partout afin de justifier son style et prouver que la violence brillamment contrôlée peut se métamorphoser en trip hallucinatoire. En odyssée arc-en-ciel, en rite multi-sensoriel… Cette dualité sévissant durant plus d’une heure conduit l’auditeur dans des couloirs peu fréquentés, méconnus. À qui la faute ? Les disquaires, les médias, les groupes Post eux-mêmes ? Est-ce la faute à l’underground, souvent trop collé à sa définition et sa raison de respirer ? Sans doute. Or, sa bonne étoile scintille entre les branches des séquoias avec "Providence".

Ok, je ne veux pas vous ennuyer avec une prose pompeuse et embrouillée, mais CALLISTO provoque en moi, et sûrement chez beaucoup d’entre vous, des bouleversements fusionnant la poésie et le désir de tout foutre en l’air. Qu’il gratte sa basse chaude, sa guitare enflammée ou ses cordes hispaniques, qu’il bûche ou balaie ses tambours, qu’il entonne des airs mystiques au clavier, au saxo ou au xylophone, le combo s’abandonne complètement à son art et nous plonge dans un univers féerique et fantomatique. Un brin new-yorkais sur "New Canaan" !

Oubliez les carambolages techniques ou les sempiternelles lamentations sur le format, CALLISTO n’est que contenu et trompe-l’œil. Il séduit sans nécessairement conclure, il ramène la nana à la maison pour partager un grand cru, pas pour la déshabiller sauvagement. Les ébranlements qu’il suscite, autant avec sa musique que son écriture, pourront donc être éphémères pour certains, qui se contenteront d’une ou deux cuillerées de ce truculent sirop. Alors que pour d’autres, la dépendance à la médecine douce sera puissante.

Difficile ici d’évaluer et de distinguer les camps ; nous dirons seulement que "Providence" a tous les atouts afin de poursuivre le défrichage du terrain entamé par les patriarches du genre, abondamment cités sur NIME que je n’énumérerai pas aujourd’hui. Il a les facultés aiguisées et vaporeuses afin de modifier le cours du temps… l’espace d’un instant, d’un tour d’horloge.

Cette musique est belle, mes amis, belle.

4,5/5 pour une des plus subtiles claques de cette première moitié d'année.

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- Jani Ala-hukkala (chant)
- Markus Myllykangas (guitare)
- Johannes Nygård (guitare)
- Juho Niemelä (basse)
- Ariel Björklund (batterie)
- Arto Karvonen (synthé, samples)


1. In Session
2. Rule The Blood
3. Covenant Colours
4. Eastern Era
5. New Canaan
6. Stasis
7. Where The Spirits Tread
8. Dead Weight
9. Drying Mouths (in A Gasping Land)
10. Providence



             



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