Recherche avancée       Liste groupes



      
POST/BLACK  |  STUDIO

Commentaires (3)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2008 Lantlôs
2010 .Neon
 

- Style : Sorrow Plagues
- Membre : Glaciation, Phest

LANTLÔS - .neon (2010)
Par MEFISTO le 13 Septembre 2010          Consultée 3276 fois

Lantlôs veut dire « sans domicile » en allemand. Sans patrie, sans nid. État d'esprit du fondateur de LANTLÔS, Herbst, qui s'adjoint ici les services de Neige au micro. Eh oui, Herbst ne se sent bien nulle part, il ère dans les limbes. Ouf, pour un programme, ça augure bien…

Oui, la mélancolie peut être musique. Mais il faut de la délicatesse dans la tempête, sinon, c'est raté. Piège qu'enjambe avec brio le duo allemand/français en supplantant l'album éponyme sorti en 2008 en trio et avec un chanteur différent.

J'aimerais profiter de l'occasion pour dénouer une impasse intellectuelle/factuelle qui véhicule de fausses rumeurs quant à la paternité de cette jeune entité : Neige, malgré sa renommée grandissante, n'en est pas le géniteur, il ne fait que chanter. Comme dirait le clairvoyant Don Corleone dans Le Parrain, dans la scène du cimetière : « Neige n'est qu'un pion, un exécutant. C'est seulement aujourd'hui que j'ai compris que c'est Herbst qui tire les ficelles. » Mais bon, soyons bon joueur et donnons à Neige ce qui lui revient : le mec a une voix d'enfer. Écorché vif et mélancolique à souhait, il épouse parfaitement toute musique Black, ou ici Post/Black, alliant la puissance à la nostalgie avec un brin de tristesse derrière le cervelet.

Or, après l'écoute de ce deuxième album signé en majeure partie par Herbst, seul maître instrumentiste à bord maintenant, c'est à lui que vous adresserez vos prières, même si les hurlements de Neige risquent souvent de s'emparer de la pole position dans l'échelle de vos valeurs. Et ça ben, c'est votre problème, pas le nôtre. Nous, mon maître et moi, on aime Herbst, on l'adule pas, mais on le respecte grandement pour ce mille-feuille de sonorités empestant les ruines urbaines et la pluie, la sale humidité rongeant la détresse humaine suintant de chacun des pores de ce ".Neon", illuminations nocturnes tape-à-l'œil en tubes, réduites ici à un gros party de noirceur.

Écoutez "These Nights Were Ours", "Coma" ou la génialissime pièce-titre et vous pourrez mourir en paix, en sachant pertinemment que dans cette vie ou dans l'autre, vous aurez pu entendre des anges pleurer. Et là, je parle pas nécessairement de Neige qui s'égosille, mais la douceur, la tendresse qu'Herbst étale sans retenue dans ce Postcore aux allures divines. Je vous dis, ça fout la chair de poule, notamment sur ".Neon", véritable spleen sonore dont les languissantes guitares remplacent aisément tout chant, chœur ou sample censé nous faire brailler comme des veaux. D'une intensité profonde et non superficielle, les notes de LANTLÔS rebondissent sur des nerfs à fleur de peau, résonnent dans chaque fibre de l'être et produisent un écho assourdissant dans une cage thoracique vidée, comme une ruelle sordide le soir.

Mais il faut être patient pour accéder à un tel un niveau de douleur ou de mince espoir ("Neige De Mars"). Car ce n'est pas avec "Minusmensch" que l'anti-jazz potentiel en vous sera charmé. Une intro calme aux rythmes de club enfumé (stratégie employée également sur "Pulse / Surreal"), avant que la guitare et la basse rabote pour la première fois la surface métallique du robotisé auditeur que l'on est devenu. Tranquillement, les racines de l'arbre, que l'on peut aussi appeler veines (la pochette nous suggère une telle poésie…), s'infiltrent dans ce Post planant à écouter dans le noir le plus total, parapluie au poing. Il en faudra de la patience pour que les plus hautes branches de cet arbre chétif prennent de la graine et touchent le ciel, mais quiconque sombre dans ce marais en sera témoin privilégié.

On appelle ça parfois Shoegaze, pop fuzzy Black… Huhu… Moi je préfère Post mélancolique. C'est tellement mieux. C'est tellement mieux d'être sans domicile, d'errer dans la nuit froide avec la rage au cœur que de vivoter dans la chaleur du confort et s'abrutir…

A lire aussi en POST HARDCORE par MEFISTO :


CALLISTO
True Nature Unfolds (2004)
Début de la sculpture sur le bout de l'iceberg...




ISIS
Wavering Radiant (2009)
ISIS passe encore comme une lettre à la «post»...


Marquez et partagez




 
   MEFISTO

 
  N/A



- Herbst (tous les instruments)
- Neige (chant)


1. Minusmensch
2. These Nights Were Ours
3. Pulse / Surreal
4. Neige De Mars
5. Coma
6. .neon



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod