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POST/BLACK  |  STUDIO

Lexique black metal
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2008 Lantlôs
2010 .Neon
 

- Style : Sorrow Plagues
- Membre : Glaciation, Phest

LANTLÔS - Lantlôs (2008)
Par MEFISTO le 4 Décembre 2009          Consultée 1987 fois

Il y a un temps pas si lointain où le Black se résumait à ce champ lexical : « Odeur de souffre, de foutre, de bile, d'alcool, de sang et de mal incarné », comme disait le poète des ombres. Le Black « moderne », on le sait, tend à s'accoquiner avec différents styles connexes afin de survivre. Comme en temps de guerre ou en crise économique, il comble ses faiblesses en s'abreuvant à d'autres pis que les tétines de la méduse noyée dans le pétrole (pour des explications sur le sens de cette phrase zoopolitique, consultez votre dictionnaire de l'ironie publié aux éditions CW).

Le Black dont je parle ici est de la même famille que celui d'ALCEST (Black/Shoegaze) ou de FORGOTTEN WOODS (Black/Doom), une noirceur enfantant avec un quelconque tiers qui n'a pas ses yeux ni la couleur de ses cheveux. Les Allemands de LANTLÔS, quant à eux, pratiquent le Black/Post Rock, un peu à l'image de CELESTE, mais en moins cinglant et fornicateur. Perdu ? Normal, le monde de l'extrême est ainsi mystérieux et sans queue ni tête.

LANTLÔS touche donc au Post ; la première baffe, "Pinaz Andawlitjam" le prouve un peu, alors qu'elle commence en Black crépitant et suintant et, tout d'un coup, le rythme se casse et s'adoucit pour laisser aller une guitare plus lumineuse, « distorsionnée ». Le Black pouilleux-rasoir à la SHINING (ne songez pas à du Black suicidaire là…) revient ensuite pour la dernière minute du morceau, laissant un drôle de goût dans la bouche… Comme si ce pont dynamique n'était qu'une bravade, un rai de soleil dans cette tempête plus esthétique que terrible. Sagace et bizarre comme stratégie. Mais qui jouera au fossoyeur avec l'étrangeté ? Pas moi, ça fait trop geindre les puristes et j'adore…

La mélodie grasse et entraînante de "Mitsommeregen" permet ensuite aux Allemands de nous faire voyager un peu en un bourdonnement simple mais irrésistible de basse. Autre titre longuet composé de variations non seulement de tempos mais de style, LANTLÔS ne se gênant pas pour ponctuer sa mixture de brûlures post-traumatiques et de grattes Black Atmo qui ne sont pas sans rappeler celles de grands pontifes américains du genre. "Kalte Tage" rue aussi dans les litières avec un jeu rapide, ralentissant toutefois vers la fin dans ce damné Post Rock couplé de passages atmosphériques et de samples.

Les vocaux d'Alboîn sont aussi hétérogènes que les lames de fond des zicos, passant des cris de hyène aux grognements de goule déformés. Oh oui, ça grogne une goule, j'en ai déjà été victime ; j'en tremble encore… surtout parce qu'elle puait et était aussi laide que Johnny Hallyday. Bon, voilà, ma joke méchante sur le monument de la chanson française est placée… Faut bien se changer les idées, car les Allemands n'appartiennent pas encore au royaume des cinq étoiles, une dernière plage plutôt fadasse n'aidant pas trop la cause malgré un finish passionnément jammé…

LANTLÔS s'essaie aussi à la guitare sèche, évidemment, sur la très équivoque "Ruinen", osmose parfaite et jouissive des influences du duo Angrrau/Herbst, maintenant amputé de sa moitié, Herbst continuant dorénavant sa route avec Neige (ALCEST) au chant… Les zicos avaient pourtant l'air d'avoir du plaisir à jouer ensemble, enfin ça se ressent et s'entend sur ce curieux skeud de 40 minutes bien aérées !

Un premier saut dans le drôle de monde du Black à chemises de soie et à queue de cheval pour LANTLÔS. De la haine, mais pas trop, du planant, mais pas trop, du beau, du gras, mais pas trop. Une chouette résistance toutefois du côté des paroles teutonnes.

Allez, un gros 3,5 pour nos jeunes musiciens, surtout à cause des deux premiers et facilement adoptables titres.

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- Herbst (guitare, basse, batterie)
- Angrrau (guitare, basse, piano)
- Alboîn (chant)


1. Pinaz Andawlitjam
2. Mitsommeregen
3. Ruinen
4. Kalte Tage
5. Ein



             



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