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ULTRA BRUTAL SLAM DEATH  |  STUDIO

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DEVOURMENT - Unleash The Carnivore (2009)
Par DEADCOM le 29 Juin 2009          Consultée 4982 fois

L’enfer selon DEVOURMENT

"Unleash The Carnivore" est un disque épuisant car DEVOURMENT est une bête féroce et rien d'autre. Avant, c’était putride et rempli de braises fumantes à s'en cramer les tympans. Aujourd'hui, c'est la terre qui tremble, tout simplement. La machine infernale nous entraîne dans un trou noir béant, par son infinie violence. Entre temps, l'influence du monstre DEVOURMENT est devenue tentaculaire, provoquant une véritable pandémie. De "Molesting The Decapitated" à "Butcher The Weak", l'artiste a toujours su trouver le bon mot pour nous séduire. Ce groupe se positionne en leader sur l'une des branches du Brutal Death, qu'il a créée de ses mains. La même ayant bouleversé l'underground dix ans auparavant, à savoir, le Slam Death.

Comme toujours, la sentence sera des plus sévères. Les quatre bouchers (autrefois un quintet puis un trio) rentrent cette fois-ci en communion avec les forces de l’enfer. Huit titres, 34 minutes. Huit brûlots, une demi-heure de tourmente. Huit secousses, 2040 secondes d’agonies. Telle cette intransigeante danse qui s’offre à nos sens.

Putain que c’est dense…

La densité… Voilà le facteur important qui donne toute la sève à ce nouveau chapitre du slam. Le son comprimé, sale, se montre terrifiant dans les passages les plus abruptes d'un beat sale comme pou, suffocant dans les ralentissements les plus boueux qui nous enlisent dans la surface du sol. Tout est joué de très près, tout se retrouve comme aggloméré, comme une boule de souffre qui éclate au cœur d’une tornade. Ça explose, ça remue. Jamais les Texans n’étaient allés aussi près du corps. Les guitares au son énorme arrachent au silence son dernier cri par un souffle mécanique qui construit chaque pierre de cet impénétrable "mur du son". Le rendu est d'ailleurs bouillonnant. Merci à toi Braxton. Ce "mur du son" illustre aussi une litanie moribonde, noircie par l'ultra violence du groove extrêmement présent et de la crasse qui l'enrobe. Un grain frétille constamment. Brouillage des fréquences ou cendres du feu maudit, qu'importe, ici la saleté est partout.

On constate aussi que les instruments s’emballent tout seul dans une furie, relayée par un flot intestinal devenu ténèbres. Ceux qui cloisonnent l'orateur dans un registre frôlant le fantomatique ("Crucify The Impure"). C'est certain, Mike manque d’espace, il étouffe. L'esprit du regretté Wayne Knupp (1) guide ses pas et inspire son registre vocal mais c'est sans succès, du moins ce n'est plus comme avant. L’ambiance reste en tout état de cause stupéfiante par son instabilité et par le malaise qu'elle nous procure. Chaque morceaux suivent un processus bien établi mais débordent largement du cadre. Car le trio Rosas / Park / Andrews, attaque comme un bœuf, sans relâcher d’une seconde la cadence d'un rythme de fou furieux. La gravité monstrueuse des riffs, dont ceux de "Incitement To Mass Murder" qui nous démontre ce qui n'est plus à démontrer finalement. Autrement dit, l'extraordinaire pouvoir de destruction de DEVOURMENT. Encore une fois…

C'est un fait, le contenu de "Unleash The Carnivore" est très excessif et le ton général est réellement éprouvant. Tout ceci ne cache aucunement une inspiration moins présente, en dépit d'une carrure bodybuildée qui nous séduit dès les premiers instants. Sa musculature possède de jolis traits mais son pouvoir de séduction reste vain quand il s'agit de le faire durer dans le temps. Premiers signes de faiblesse. De ce fait, ce monolithe vivant et fumant, amène bien des questions sur son devenir. La circonspection prend les devants sur notre attrait pour ce balais vif et charmant devenu aujourd'hui ténébreux et étrangement bourru.

Ce qui nous fait penser qu'à cet instant précis DEVOURMENT chope la gueule de bois. Il vomit pour guérir le mal qui le ronge, mais celui-ci est tenace et l’infecte jusque dans son sang. De cette carcasse nécrosée, il ne reste plus que de la poussière balayée par le vent. Un vent noirâtre qui nous laisse incertain face à cette l’offrande. Que fera DEVOURMENT une fois que celui-ci aura épuisé toutes ses ressources vitales ? Le doute plane désormais.

L'ère "Molesting" semble disparaître petit à petit au profit du visage illuminé d'un "Butcher" version 2006 et "Unleash The Carnivore" reste malgré tout, un disque à part. Ceci étant dit, je lui accorde le bénéfice du doute.


***


(1) : Son travail très corporel avait contribué à la naissance de cet édifice du Death Metal texan (TXDM). Maintenant, qu'il repose en paix. Ainsi soit-il.

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- Mike Majewski (vocaux)
- Ruben Rosas (guitare, vocaux)
- Chris Andrews (basse)
- Eric Park (batterie)


1. Unleash The Carnivores
2. Abomination Unseen.
3. Fed To The Pigs
4. Incitement To Mass Murder
5. Crucify The Impure
6. Deflesh The Abducted
7. Over Her Dead Body
8. Field Of The Impaled



             



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