Un E.P passé inaperçu en 2000 et ce n'est que 6 ans plus tard que le nom de EMERGENCY GATE commence à apparaître dans le milieu power metal. Cette entrée en matière timide de ce combo allemand nous rappelle – est-il nécessaire de le faire – que les chemins de la réussite pour peu d'élus cachent malheureusement les chemins tortueux et le plus souvent sans issu qu’empruntent l'immense majorité des autres groupes... La galère et la volonté de percer animant tout ce petit monde, il faut bien sûr en vouloir sacrément pour ne pas perdre l'étincelle qui anime votre for intérieur...
Bref, toutes ces années pour finalement avoir le droit d'être produit et distribué dans l'Europe (Allemagne et Bénélux). On imagine le bonheur du groupe.
Questions: pourquoi alors, pendant tout ce temps ne pas avoir réfléchi à tous les aspects de ce premier opus tant espéré ? Non mais franchement à quoi rime cet artwork kitsch à souhait ?!
Passons... bien que soyons franc, si le groupe joue déjà son va-tout sur cette galette, il faudrait voir à bétonner le truc, avant de se retrouver livrer en pâture aux différents critiques de la planète Metal.

13 titres pour 43 minutes de power Metal plutôt bien produit (satisfaction) même si rapidement le chant de Fabian "Cem" Kießling semble ne pas coller: on se retrouve avec la sensation d'avoir quelqu'un qui tente coûte que coûte de se placer sur une série de riffs (pas mauvais dans certains cas) sans jamais y parvenir réellement.
« Another day nowhere », très classique à tous les niveaux, semble définir ponctuellement l'orientation du groupe avant que les cartes soient de nouveau redistribuées. Il devient dès lors très compliqué de savoir vers quelle production le groupe souhaite tendre. Entre un « The inside » tour à tour plus agressif et parfois très heavy (au pied de la lettre) avec sa fin littéralement merdique (un bordel à la basse), on bascule sur de la ballade mielleuse avec le retour de Gaby Weihmayer qui assurait déjà les backing vocals discrètement sur le titre éponyme) avec « In my dreams » (et plus tard « Hold me again »).
Même les intro merdiques sont de la partie : « Discre Pantz » tient la dragée haute aux autres morceaux avant de sortir enfin les chevaux (la voix de Fabian est particulièrement pénible, et pas seulement lorsqu'il s'offre des hurlements totalement hors propos) puis de rechuter sur ce riff bien naze et super lourd.
Le groupe tente tant bien que mal de soulever l'enthousiasme en glissant de ci de là quelques vaines tentatives d'originalité du clavier (« Kill the dying » malgré son break très néo) lorgnant vers des ambiances un poil électro-popisant (« Soulstreamer »), un solo (sur le même « Soulstreamer », assez rare pour être souligné), un « Rock me Amadeus » en allemand dans le texte et « rapper »... autour de la superstar Mozart !

« Nightly Ray » est un album emmerdant, dans tous les sens du terme : car il ne propose rien, il se contente de reproduire tant bien que mal quelques idées supportables mais surtout la répétition de ses écoutes ne fait que mettre en lumière ses défauts et son manque flagrant d'intérêt...
D'un premier constat conciliant, j'en arrive à l'issue de cette chronique à une note sanction. EMERGENCY GATE – Porte de secours en anglais – n'a jamais aussi bien porté son nom : une invitation pour tous à l'emprunter pour sortir de cette galère...