EMERGENCY GATE est un groupe rigolo...

Ils m'ont fait rire jaune avec leur premier opus Power difficilement composé en 6 années (!) et ils m'ont fait plaisir en nous livrant en 2009 une galette "virage à 180°" en partant vers le Death Mélo après une refonte en profondeur du line-up du groupe. Un courage qui m'avait franchement fait passer un moment agréable. Certes très convenu et sans franche originalité, mais plaisant en somme. "Rewake" est de ces productions qui savent se faire un (petit) nom sur une année.

Alors quand on connait tous les écueils du groupe, on en vient presque à littéralement halluciner quand on les retrouve déjà (!) dans les bacs une année plus tard. "Battre le fer tant qu'il est chaud", ok, mais bon, faut pas pousser mémé dans les orties non plus. On a le droit de prendre son temps également.
Alors dans ce cas précis, l'histoire du Metal nous a montré que les groupes qui revenaient rapidement voulaient soit enfoncer le clou, soit utiliser du matos non sorti au cours des sessions d'enregistrement du précédent opus.
Eh bien ici, ni l'un, ni l'autre !
En effet, EMERGENCY GATE n'enfonce en rien le clou (pour ne pas dire qu'il se le plante dans le pied...) et n'utilise pas les acquis du passé pour se construire un avenir tant son son est bien différent.
Ah si, rien ne change : le line-up a encore évolué. Oh, rien de bien sérieux certes, juste deux membres cette fois-ci (le batteur et claviers) mais cela constitue presque le seul reliquat des habitudes du combo.
Nos Allemands qui s'étaient bien appliqués à reproduire en bons copycat le son de "Göteborg " d'un IN FLAMES se fourvoient dans un obscur mélange de Death Mélo coré, teinté de techno/indus...
Pour être plus clair, là où EG avait su s'inspirer des breaks efficaces, des riffs rageurs et de la mélodicité apportée par des nappes de claviers savamment disséminées, on se retrouve ici avec les écueils du Metalcore de série Z et des sonorités abjectes proche de la Techno. Comment ne pas vomir l'intro électro de merde de "This Time" ou frémir sur les passages pseudo ambiancés de la sorte ("Nothing To Lose") ?
Des breaks ennuyeux ("Alternative Dead End"), des compositions beaucoup trop homogènes dont on ne sait pas tirer la particularité, tant de paramètres qui font tache, et ce, dès les premières séries d'écoutes.

Autre bât qui blesse : les descente de manches. Je ne retiens que celui de "The Green Mile", le seul qui marque de la galette (c'est dire !). Un des rares bons moments avec le très énergique "In Vain".
Le plus embêtant pour EMERGENCY GATE, c'est que je suis un fana du Metalcore. Je ne suis pas pour autant ultra exigent pour autant, mais on reste le cul entre deux chaises.
Qu'est devenu le timbre si plaisant de Kupka ? On le retrouve trop ponctuellement et les growls sont trop fréquemment remplacés par du chant clair (potable) mais également des hurlements typés Emo/Metalcore... ("World Escape" en parfait exemple). "Nothing To Lose" est risible avec cette alternance growls/chant clair/chœur en arrière plan en chant clair...
Tom Englund (EVERGREY), invité au chant n'y fera rien quoi que... "Dark Side Of The Sun" est sans doute l'un des trois titres à sauver de cette pseudo entreprise...

D'un "Il faudra confirmer", on en vient presque à revenir au carton rouge.
Certes moins raté que son premier effort, "The Nemesis Construct" se sauve avec une production satisfaisante (heureusement de nouveau de la partie) mais ne pouvant pas colmater les fuites et les lacunes artistiques.
Beaucoup trop commercial, EMERGENCY GATE a vécu "Cendrillon" entre ses deux opus précédents (la citrouille étant devenu carrosse) mais nous fait un mauvais remake de "La poule aux œufs d'or" : grisés par leur succès d'estime, les membres du groupe ont grillé des étapes et ont voulu aller trop vite...
De là à ce que l'histoire se termine comme Icare... Il va falloir se méfier, il commence à faire chaud...

Note réelle : 1,5/5.