Ce soir le cercle se réunit à nouveau. Le cercle c'est Fredouille, Karl Von Karl, Possopo, Dark Schneider et moi. On écoute du MERCYFUL FATE ou du KING DIAMOND en buvant du “sang de bébé” (en fait, du jus d'airelles, car c'est plein de force). Leurs œuvres étant conséquentes et comme nous avons peu de temps, nous jetons donc notre dévolu sur cet album représentant l'âge d'or en quelque sorte de ces 2 entités.

Ouaip ! Parfaitement ! L'âge d'or... Rien de moins, ami lecteur. Cette période “Roadrunner”, les années 80, avant le split de MF et avant le refroidissement des relations Diamond/Laroque... Des feulements maladroits de King sur les premiers enregistrements jusqu'aux aigus improbables atteints fin des 80, voyageons dans le temps!

Personnellement, j'avais rencontré KD, un soir dans "headbanger's ball" de MTV, c'était "Sleepless Nights". L'interprétation étonnante, la voix particulière, la musique, les changements dans la structure, cette puissance visuelle d'une histoire horrifique mise en image par ce clip (certes cliché)... Ça avait été irréversible, je savais que j'allais aller plus loin, car ma curiosité avait été fortement émoustillée.

L'ambiance étant cruciale pour profiter de ce disque, il s'avère évident que les rideaux sont tirés et que l'éclairage se fait à la bougie (noire, bien entendue), ainsi il nous est plus facile de profiter pleinement de la musique et des différentes couleurs des morceaux, de la puissance d'un "Come To The Sabbath" au fantômatique "The Candle" en passant par l'agression folle de "Evil". Headbanging, air guitar, refrains chantés faux, l'absence de clarté nous permet de tout cacher à celui qui ne serait pas encore entré en transe !

Les morceaux d'un album de la carrière de KD étant censés fonctionner ensemble, comme une fresque (principalement des concepts album), tous les morceaux de cette compilation à défaut de ne pas s'emboîter parfaitement se révéleront dans toutes leurs dimensions pris dans leur disque d'origine.
Toutefois la musique heavy, les riffs et les solos à foison, les parties batteries carrés et efficaces, une basse qui n'est pas mise en sourdine, restent intrinsèquement enchanteurs.

Ami lecteur, si en plus tu aimes les histoires alors tu auras le droit au second effet King Diamond. Mais en attendant avec ce CD, le livret t'offrira un récapitulatif de l'œuvre et des photos (King et sa langue, King et ses dents, King et ses collègues et leur majeurs...), pour les histoires, il faudra tendre l'oreille et t'habituer à cette voix particulière pour savourer pleinement.

Alors que sonnent les dernières notes du CD, malgré la pénombre, je vois des larmes rouler sur les joues des membres du cercle, joie, frustration et d'autres émotions cousines, nous mènent à la conclusion inéluctable : on devrait se faire ça plus souvent...


En résumé : Bien qu'un peu déséquilibré sur la fin, cette compilation fait la part belle aux premiers albums, et se concentre sur les titres les plus accessibles, et les plus courts, de la 1ère décennie de carrière de notre ami Kim (Pas de "Nightmare" ou de "The Oath", par exemple). Ce disque, c'est une porte entrouverte, si tu passes à côté tu auras envie de voir ce qu'il y a dans la pièce à côté. La curiosité étant un vilain défaut tu seras happé dans cet univers. Et tu nous rejoindras lors de la prochaine réunion du cercle.


Le morceau qui laisse présager d'un fort potentiel : "Doomed By The Living Dead"
Le morceau avec break aux claviers : "Come To The Sabbath"
Le morceau "ballade" montrant l'étendue des capacités de King : "Sleepless Nights"