Quoique très aimé de nos amis d'Outre-Rhin, Foppt Den Dämon s'inscrit à mon avis ni plus moins dans cette "saga molle du genoux" à laquelle les teutons du Métro pour Sally (??) nous auront convié au début d'une carrière bien lente à s'enclencher.
Trois albums en trois ans. Trois albums peut-être pas assez différents de l'un à l'autre pour véritablement faire mouche, mais trois albums qui ont au moins le mérite de s'écouter facilement.

Foppt Den Dämon est un cran moins timide dans son utilisation des guitares, mais pas encore assez "osé" pour qu'on le considère comme un album de Folk Metal au sens noble du terme (pour ça, il faudra attendre Bannkreis). L'électrique s'intègre de manière assez fluide dans les morceaux ("Der Vagabund" en est un très bon exemple), faisant corps avec les influences folk majoritairement guillerette. On regrettera quand même quelques bidouillages à l'aigu plutôt maladroits assez récurrents ("Der Sturm", "Sag Dem Teufel"), et un mixage encore trop peu tranché, tout simplement pas assez bien pensé.

Je persiste et signe cependant pour dire que des morceaux cultes du groupe proviennent de cet album, "Sag Dem Teufel" en médaille d'or (le clip est à voir!), l'enlacé "Maria", le valsant "Abgesang" également.
Viennent ensuite les morceaux qui me tiennent plus personnellement à coeur, tous habités par ce que j'appelerais pompeusement "l'entrain originel des musiques folklorique" (ça pourrait faire un bon sujet de thèse non?) : le trépidant "Auf Der Reise", l'impérieux "Der Hoffnarr" et l'irlando-gamino-punchy "Julia Und Räuber".

Encore une fois à côté de ça, rien n'est à laisser!

Foppt Den Dämon ne prévaut surtout que pour son aspect "historique", s'incluant dans une triplette qui devrait davantage être regardé comme la génèse d'un groupe plus folk que rock, productif mais pas à 100% de son potentiel créatif, montant peu à peu vers le large univers de la distorsion, sans prise de tête et avec une identité et une détermination qui lui est propre.
Suffisant pour évoquer une taverne animé dans une partie de jeu de rôle medfan et pour se tirer du pieux, je trouve que mine de rien, il contient à lui tout seul tout le charme des premiers SUBWAY TO SALLY, avec les maladresses, les bof-itudes, les fautes de goûts mais SURTOUT la simplicité si fraîche des mélodies, le chant encore enjoué de Eric Fish (franchement charismatique, merde à la fin!), et la joie parfois naïve qu'incarnait à lui tout seul le groupe.

Le perfectionnisme, ce sera pour une prochaine fois, on se contentera pour le moment de quelque chose de VIVANT, et c'est déjà pas mal du tout!