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DEATH EXPÉRIMENTAL  |  STUDIO

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1995 Destroy Erase Improve
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MESHUGGAH - Chaosphere (1998)
Par KORANGAR le 6 Août 2007          Consultée 12713 fois

Trois ans après l’album à succès Destroy erase improve, MESHUGGAH nous sort en 1998 l’album pilier de sa carrière, Chaosphere, qui porte magnifiquement bien son nom. C’est l’album de la rupture pour MESHUGGAH, plus rien ne le lie au thrash dont il est issu. On pouvait déjà sentir sur leur précédent album un désenracinement, mais ici on entre dans une ère nouvelle pour le groupe. On passe d’un thrash technique à un death technique chaotique déstructuré, unique en son genre.

On tombe dans un trou sans fin, on essaie de se raccrocher à quelques riffs ou quelques rythmes issus de notre mémoire, mais rien n’y fait, on ne peut prendre aucun repère dans cette musique on ne peut plus chaotique. Les parois de ce trou ne sont que du verre, tantôt lisses, tantôt tranchantes. On n'a pas d’autre choix que d’abandonner les efforts inutiles et de tomber sans fin, en subissant les huit vagues qui composent ce Chaosphere.

Car la force de MESHUGGAH repose sur la polyrythmie et les rythmes inverses constants de sa musique, sur la puissance vocale du chanteur Jens Kidman et sur l’originalité des solos de guitare de Fredrik Thordendal. Et tous ces paramètres sont mis à leur maximum dans cet album.
Le batteur Tomas Haake joue deux rythmes différents, un avec ses pieds et un autre avec mains.
Le bassiste Gustaf Hielm et le guitariste rythmique Marten Hagstrom quant à eux, suivent le rythme des grosses caisses avec leurs instruments distendus et leurs riffs lourds et pesants. Jens Kidman hurle avec un chant propre à lui, souvent haché et entrecoupé ce qui donne au final une impression d’instrument rythmique qui s’articule avec la basse et la guitare rythmique. Ce chant hurlé va d’ailleurs influencer Jo Duplantier, chanteur de GOJIRA.

Les paroles sont composées par le batteur Tomas Haake. On s’aperçoit rapidement qu’il faut un certain niveau en anglais pour comprendre toutes les métaphores et le vocabulaire complexe utilisés. Les thèmes évoqués sont du domaine de la psychologie, des conditions humaines, de la vie, de la mort et de la science fiction.
Enfin, le maître Fredrik Thordendal s’amuse à nous torturer l’esprit avec des solos venus des abysses et surgissant à la surface à l’improviste. Et pourtant, on les apprécie ses solos, croyez moi ! Car c’est la seule touche mélodique du groupe, le seul moment où on peut respirer.
Le tout donne une musique brutale (en dépassant rarement les 120 BPM), chaotique et déstructurée, mais restant cohérente et compréhensible que par ses auteurs et ses plus grands fans.

L’album se veut plus violent que ses prédécesseurs, plus polyrythmique, plus psychédélique mais pas moins travaillé. Et d’ailleurs, le premier morceau « Concatenation » donne le ton. On sait que MESHUGGAH ne fera pas dans la dentelle dans cet album. Les enchaînements sont rapides, calculés, pesants. Un premier solo rapide fait surface dans la seconde moitié du morceau, tel un premier éveil.
Suite à cela, on tombe sur « New millenium cyanide christ », morceau phare de l’album qui a d’ailleurs abouti à un clip, et où le Fredrik Thordendal que l’on connaît (ou pas) se réveille.
Les morceaux s’enchaînent avec rapidité et on a rarement le temps de respirer. Ainsi, on continue avec « Corridor of chameleons », un morceau aussi froid que l’acier où la voix prend une teinte robotisée. Très oppressant lors des premières écoutes, on peut le considérer comme la partie la plus reposante (enfin cela reste tout de même du MESHUGGAH) de l’album.
« Neurotica » prend le relais avec une structure un peu plus « jazz » mais restant dans le cadre du groupe.
On enchaîne avec « The mouth licking what you've bled », un morceau un peu plus rapide que le reste tant au niveau de la voix (petite référence à papa Araya de Reign in blood ?) que de l’instrumentation.
Une petite reprise de leur précédent EP vient s’immiscer dans l’album : il s’agit de « Sane » qui se déferle tel un tsunami sur un château de sable. Jens Kidman a des cordes vocales en titane, ce morceau ne fait que le confirmer…

Avant la tempête, nous avons le droit à « The exquisite machinery of torture » où le chant parlé (et oui…) et hurlé s’alternent aussi bien que les passages calmes et écrasants.
Enfin, le titre « Elastic » clôture l’album, tout le long de ses 13 minutes ! On pourrait comparer ce titre inhumain à un test à la résistance psychologique. Après une intro aux riffs ultra-lourds, la puissance musicale monte en crescendo et atteint un sommet au bout de deux minutes. Puis, comme après tout les sommets, il y a une descente. Ainsi, on arrive à un tel point qu’il ne reste qu’une note de très basse fréquence joué pendant pas loin de 5 minutes. Une torture digne de SUNN O))) où on regrette déjà le chaos qui précédait. Et enfin, pour nous assener le coup final, MESHUGGAH nous envoie les quatre premiers morceaux de l’album en accéléré, à l’envers et en même temps. Je ne vous fais pas un dessin, je pense que vous voyez ce que ça peut donner.

Vous l’aurez sans doute compris, Chaosphere est extrême, mathématique, chaotique et de ce fait, très difficile d’accès. Il vous faudra pas moins d’une bonne dizaine d’écoutes pour apprécier le contenu, ça va de soit. On aime ou on n’aime pas, mais quoiqu’il en soit, le talent et l’originalité sont indéniablement présents dans cet album. Ceux qui connaissent et qui aiment déjà le groupe se doivent de posséder ce disque. Pour les autres, je ne peux que vous le conseiller ( si vous avez les tripes bien accrochées ) car il n’y a pas deux groupes comme celui-là.
Une perle d’originalité extrême comme on en voit peu de nos jours.

Note : 4.75/5

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   KORANGAR

 
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- Jens Kidman (chant)
- Fredrik Thordendal (guitare)
- Mårten Hagström (guitare)
- Gustaf Hielm (basse)
- Thomas Haake (batterie)


1. Concatenation
2. New Millennium Cyanide Christ
3. Corridor Of Chameleons
4. Neurotica
5. The Mouth Licking What You've Bled
6. Sane
7. The Exquisite Machinery Of Torture
8. Elastic



             



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