Créé vers 1989, BACKYARD BABIES est avant tout une réunion de potes qui ont uni leurs talents au service du Rock'N'Roll (le vrai, celui qui sent sous les bras). Ils sont des musiciens emblématiques d’un courant Hard Rock'N'Roll graisseux teinté de Punk, aussi bien dans l’allure atomisée qui frise avec le Glam punkoïde que dans l’efficacité musicale. Un courant qui a touché la Suède de plein fouet voire les pays nordiques (y a pas que le Black dans la vie) avec des combos électrifiés genre TURBONEGRO, HARDCORE SUPERSTAR et autres HELLACOPTERS. Même les compatriotes Death metalleux d’EMTOMBED s’en sont imprégné par la suite pour nous servir un style qu’on a pu appeler Death'N'Roll. Quoiqu’il en soit, les BACKYARD BABIES, depuis le début, ça s’écoute les doigts dans la prise comme au temps des NEW YORK DOLLS, SEX PISTOLS, MOTÖRHEAD, AC/DC ou même les GUNS N'ROSES (première époque évidemment).

Après des albums plus ou moins consensuels comme "Making Enemies Is Good" (2001) ou "Stockholm Syndrome" (2003), après un Live enregistré (quel honneur) dans notre belle capitale et sorti l’an dernier ("Live In Paris"), après des tournées auprès de noms prestigieux (VELVET REVOLVER, AC/DC ou SOCIAL DISTORSION), les BABIES remettent le couvert à coup de guitares graisseuses et de pur Rock'N'Roll, en total contraste avec une pochette à la photo vieillotte et décalée. "People Like People Like People Like Us" est le nom à répétition de ce nouveau skeud et propose des compositions directes, attachantes et variées. Ça faisait longtemps que je n’avais pas entendu un album où, après quelques écoutes, je me souvienne de l’air du tout dernier titre.

Le titre éponyme ouvre l’album sur un Hard Punk énergique que l’on retrouvera souvent comme une marque de fabrique du groupe – l’entêtant "Blitzkrieg Loveshock" qui ferait headbanguer un paraplégique, ou "I Got Spades". Il faut dire que la répétition de riffs simples et la voix à la fois mélodique et insolente de Nicke Borg contribue aux petits côtés « Punk » de l’ensemble. Ensuite, "Cockblocker Blues" nous replonge dans les racines Heavy Rock US de la fin des années 80 avec le riff qui va bien et un solo simple et direct. Je parlais de racines US, jamais elles n’ont été aussi évidentes que sur l’attachant "Dysfunctional Professional", un des tous premiers titres qui m’a branché et qui m’a fait penser, par son refrain acidulé et ses chorus au POISON de "Look What The Cat Dragged In" (la chanson phare "Talk Dirty To Me"). Le genre de titre qui file spécialement la pêche. Plus posé et au refrain plus carré, "We Go A Long Way Back" entretient le style avant que les BABIES ne se calment légèrement sur une jolie ballade, sympathique et sans prétention ("Roads") aux jolies parties de guitares. Il s’agit de la chanson la plus longue de l’album (4.23 min).

Le reste réserve son lot de Rock'N'Roll et de sueur : "The Mess Age (How Could I Be So Wrong)" et son riff de départ semble carrément pompé sur celui du "Hard As A Rock" d’AC/DC, le riff graisseux de "Hold’Em Down" et ce refrain qui fait mouche, un petit côté Ska et adolescent avec "Heroes & Heroines"… Comme toujours dans ce genre de Hard Rock, c’est l’efficacité qui prime sur l’originalité. Et "People Like People Like People Like Us" remplit son rôle, à savoir celui de faire passer un bon moment au fan avec des morceaux qui passent comme du petit lait. Et n’est-ce pas là le but du Rock'N'Roll à la base ? Entertainment, always entertainment. Laissez-vous donc tenter par cette dernière galette d’authentique Hard Rock.