Skepticism n'étant pas particulièrement un groupe productif (3 albums en 8 ans), c'est avec plaisir que l'on accueille les petites galettes que l'on sert pour nous faire patienter. Ethere est le premier de tous les EP que nos finlandais ont distribué. Sa maigre demi-heure se compose de 3 morceaux, dont deux d'entre eux seront réutilisés pour l'album Lead And Aether.

Si au moment de sa sortie, la grande évolution musicale de Skepticism pouvait conduire à un état d'excitation compréhensible, aujourd'hui c'est dans Lead And Aether que vous y puiserez cette indescriptible transe. Toutefois, le plaisir reste fort à l'écoute de morceaux de choix. The March And The Stream entame la marche (vous remarquerez la redondance non drôle) toujours horriblement lente. Toujours cette batterie lourde et puissante, toujours ce sentiment de désespoir accentué par la présence de bruits de cloches se répétant quasi-perpétuellement au fil du morceau. Vient ensuite Aether aux claviers aériens et très purs un peu moins mis en avant qu'en version album. La montée en puissance demeure poignante.

Vous noterez qu'il n'y a rien de très neuf par rapport à l'album qui suivit (remis dans le contexte, ce sont les versions album qui n'ont rien de neuf mais vous pardonnerez cette solution de facilité). Les bruits de cloches ou encore les quelques notes acoustiques en fin d'Aether sont là pour qu'on puisse différencier un minimum les deux versions. Seule Chorale est inédite et, qui plus est, troublante. Outre le fait que l’on retrouve bien à un certain moment ce rythme funéraire un poil plus rapide que les deux titres précédents, c'est toute une introduction et une conclusion qui laisse de côté la face ténébreuse de Skepticism pour privilégier une mélancolie très particulière. Une tentative réussie et intrigante. Le début de Forge apparaît également en fin d'EP comme en fin d'album.

Mettons à l'écart les 20 premières minutes déjà entendues. Il nous reste Chorale, morceau "triste" (et c'est un adjectif difficilement utilisable pour Skepticism) qui fait de cet Ethere l'objet absolu que le fanatique devra se procurer, sans risque d'être déçu. Je remercie les autres de s'être au moins donnés la peine de me lire.