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NOISY DOOM  |  STUDIO

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Lexique doom metal
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2001 1 Khanate
2003 Things Viral
2009 Clean Hands Go Foul

E.P

2005 Capture & Release
 

- Style : Worm

KHANATE - Things Viral (2003)
Par MOX le 23 Décembre 2005          Consultée 3070 fois

MAXIMUM VOLUME YIELDS MAXIMUM RESULTS. Oui, c’est gentil, mais je doute fort que mes voisins puissent apprécier. Les premières écoutes se furent donc dans un cadre classique, pendant lesquelles je me rendais tout de même compte de l’extrémisme indéniable qu’on venait d’atteindre. Puis finalement, ce fut à l’aide d’un casque que j’obéis aux ordres en choisissant de pousser le son fort, très fort…Je fis moins le fier avec mes considérations élitistes, décidant de qui serait extrême et de qui ne le serait pas. Disons que là, j’en eus la preuve. Atroce.

Khanate figure parmi les nombreux projets de Stephen O’Malley que l’on peut (ou, a pu) rencontrer lors d’expériences particulièrement bizarres : SUNN O))), BURNING WITCH, GOATSNAKE ou encore THORR’S HAMMER. Rien d’étonnant donc qu’une musique de la trempe de celle de Khanate soit américaine. Parce qu’on en pêche là-bas, des poissons aux allures peu avenantes. « Things Viral », premier album de la formation, pose une première question avant même qu’on se décide à écouter davantage. Et, pour paraître un peu plus clair, ceci se résume au début de la manière suivante : « Oh la la, mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? ». Les éléments ont beau être caractéristiques de l’archétype rock, leur utilisation et le rendu final s’éloignent autant que faire se peut des structures déjà connues.

Une basse ? Oui on en a une, très présente, grinçante et plus que pondérée. Une batterie ? Oui, pas de problème là-dessus, elle est juste excessivement crue et les cymbales provoquent des céphalées. Une guitare ? Si vous parlez de cet instrument à corde, alors oui. Cela dit, le jeu n’est pas des plus orthodoxes. Le principe de création de mélodie est en réalité transgressé, et il ne s’agit en tout et pour tout que d’une succession de notes, que d’un acharnement sur les pédales et les boutons de telle manière qu’une fois le son généré celui-ci se meure à petit feu, agonise en couinant et décède à chaque occasion d’une façon différente (qui c’est qu’a dit Kenny, là ?). Ici ou là, tout est mis en œuvre pour créer une saturation ubuesque afin de saturer l’atmosphère même de l’auditeur de ces bruitages à la limite du supportable, sorte d’agrégat vibrant entièrement réticulé. Comme une toile d’araignée piégeant l’auditeur, un fond sonore menaçant.

Toutefois, si SOMA (l’acronyme de Stephen O’Malley) excelle dans le lavement de guitares, il y a quelqu’un d’autre qui, quasiment à lui seul, rend l’écoute paralysante. Alan Dubin, le chanteur, emprunte les mimiques les plus grotesques des registres que vous connaissez, et en fabrique une voix complètement frappadingue, aiguë, criarde, presque insultante. Non, rien ne semble désespéré là-dedans, cet humble malade mental prend de haut pour cracher, crier pour remettre à sa place Dani Filth, pour susurrer ses délires à l’oreille. Il abuse d’effets électroniques, hurle à la mort derrière les instruments. Et c’est sur la prestation de ce psychotique que vient se modeler une musique épurée et inhospitalière, sans logique, faisant apparaitre les instruments sans schéma bien précis. Trois notes suffiront pour ébaucher un semblant de riff sur « Commuted », et aucune pour « Too Close Enough to Touch »…

Du doom ? Même s’il faut absolument lui reconnaître une maîtrise du rythme (sur des titres de plus de dix-neuf minutes, on en est bien content), l’album s’éloigne sévèrement de ce carcan. Tout juste lui prête-t-on des atouts « drone », cette méthode de vie sonore après chaque note jouée en étant l’un des reflets. Et pourtant, le travail saute aux yeux, le travail sur le son tout d’abord : tant de bruits et de marasme auditif qui emplissent les morceaux…Et paradoxalement, Khanate c’est vide. Vide, oui, mais de toute interprétation un tant soit peu concrète. A l’image de ce chant et de ces paroles saccadées, à faire braire par groupes de trois mots au jeté de service, sans thème particulier.

Tout juste est-ce froid. Douloureux et sans concessions. Parfaitement le genre d’O.V.N.I. à déconseiller à ceux qui attendent de la musique simple, compréhensible, agréable. Là, c’est complexe (enfin, pas tant que ça), désaxé et cru. Et quand on monte le volume, qu’est-ce qu’on déguste…Mais vraiment.

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- Alan Dubin (chant)
- Stephen O'malley (guitare)
- James Plotkin (basse synthé)
- Tim Wyskida (batterie)


1. Commuted
2. Fields
3. Dead
4. Too Close Enough To Touch



             



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