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METAL GOTHIQUE  |  STUDIO

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BATTLELORE - Sword's Song (2003)
Par VOLTHORD le 12 Mars 2018          Consultée 3272 fois

Si vous me demandiez si "Sword’s Song" est un des meilleurs albums du monde, c’est sans hésiter que je hocherais la tête d’approbation. Si vous redemandiez ensuite "non mais t’es sérieux ?", je vous répondrais sans doute "non, pas vraiment".

Il faut se l’avouer, l’ordre et la progression avec laquelle nous découvrons le Metal et ses différentes facettes a un impact assez énorme sur la perception que nous avons de ce qui devient une "référence". Lorsque tout le monde achetait un magazine avec une couv' de SLAYER, tout le monde se faisait son éducation sur des futurs "grands classiques" dont la qualité était alors une expérience de "masse" (même si on parle d’une masse de niche, mais tout de même), la construction d'une identité commune. À côté de cela, tout le monde a ses petits "chefs d'oeuvre persos", qu’il est difficile de déloger même lorsqu’on les remet dans le contexte plus général d’une époque ou celle de l’évolution d’un genre.

Ainsi, "Sword’s Song" de BATTLELORE ne se défend pas comme un album de Metal épique digne du fédérateur "Symphony Of Enchanted Lands" de RHAPSODY ou comme l’objectivement géniale discographie de SUMMONING. Les Finlandais n'ont rien de réellement novateur ni de révolutionnaire, leurs mélodies ne sont pas "typiques de BATTLELORE", ni leur son.
"Sword's Song" se défend de manière personnelle : il est à la jonction d’un univers duquel je me suis senti proche (celui de Tolkien, pas difficile pour le geek bien lambda que je suis), d’une attitude "atmo" tendant vers le merveilleux (tirons les cheveux de Galadriel jusqu'à citer ENYA) et de références plus proches du Metal Gothique de l’époque, à savoir THEATRE OF TRAGEDY, TRISTANIA et consorts. Il était à l’époque un truc que je ne cherchais pas spécialement, j’avais naïvement espéré un clone de RHAPSO à la FAIRYLAND quand j’ai acheté la galette à l’aveugle. Mais au fil des écoutes il est devenu un idéal compagnon de route.

BATTLELORE se positionne donc à l’époque à un endroit bien peu exploité (il y a certes le moins sucré SOULGRIND et plus tard il y aura CRIMFALL), et le fait avec justesse. Le songwriting reste "à la finlandaise", avec des tonnes de mélodies comme AMORPHIS en faisait déjà, des nappes de claviers omniprésentes, pas envahissantes mais juste assez pour sentir la neige sous ses pieds.

Les chants clairs de "Sons Of Riddermark" mettent l’auditeur de Metal Épique à l'aise, avec un aspect de chevauchée merveilleuse et un chœur final qui touche juste. Le reste de l’album n’ira pas dans le sens du riff mélodique répété sans cesse et aux refrains faciles ("Forked Height" sera l’exception qui confirme la règle). BATTLELORE tisse des trames directrices incroyablement solides tout en déviant intelligemment de structures traditionnelles ; chaque morceau se définit par son ambiance propre, tout en variant toujours entre ses dimensions épiques, voire violentes (à un degré largement supportable certes), féeriques ou mélancoliques.
Contrairement à "... Where The Shadows Lie" qui manquait de cohésion, "Sword’s Song" tient le double pari de rester incroyablement varié et homogène, le titre éponyme et "The War Of Wrath" sont pour moi le plus beau témoignage d’un pari tenu jusqu’au bout.

Si le chant est toujours intelligemment réparti au point que ce sont des petits passages de rien du tout qui font mouche, il faudrait tout de même noter "Attack Of The Orcs" et "Dragonslayer" comme exemples où le courroux de Patrick Mennander se fait des plus palpables (dommage, ce sera son dernier album au sein du groupe). "Buccaneers Inn" et ses sonorités NIGHTWISHiennes (période "Oceanborn" bien sûr) ou "Forked Height" sont ceux où Kaisa Jouhki viendra le plus accrocher l’oreille. J’ai toujours par ailleurs eu un petit faible pour elle. Chacune de ses interventions laisse les nuages s’évaporer d’une mélancolie optimiste. Il y a quelque chose de la douceur autant que de la force et de la sagesse de l’elfe sylvain dans sa voix.
Oui, on dit n’importe quoi quand on est amoureux.

Quelques petits mots doux sur "Horns Of Gondor", instrumental dans une veine très "ambient 90s", une mention particulière à ce refrain final de "Starlight Kingdom" et un petit bisou mouillé sur la bouche de ce "Khazad-Dum Part 2" qui, a posteriori, annonce l’archi mélodique et futur autre grand album du groupe : "Doombound".

Cette note maximale est forcément à prendre avec un peu de sel, de cardamome et de gingembre finement coupé, car cet album s’accroche à des souvenirs résolument optimistes pour ma part. Mais il fallait sans doute une galette assez solide pour qu’ils s’y associent : je ne peux toujours pas citer un seul mauvais morceau dans ce fatras de perles. À une époque où il fallait sortir l’orchestre symphonique et la prod ultra léchée pour être écouté, BATTLELORE nous sortait un album d’une simplicité et d’une générosité incroyable. Certains n’arrivent pas à s’imaginer l’univers de Tolkien, la "modernité" de la production restant un problème, et on pourra toujours dire du mal des textes assez maladroits.
On pourra.

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- Patrick Mennander (chant)
- Kaisa Jouhki (chant)
- Jyri Vahvanen (guitare)
- Miika Kokkola (basse)
- Henri Vahvanen (batterie)
- Maria (claviers)


1. Sons Of Riddermark
2. Sword's Song
3. The Mark Of The Bear
4. Buccaneers Inn
5. Attack Of The Orcs
6. Dragonslayer
7. Chazad-dum Pt.2 (silent Caverns)
8. Horns Of Gondor
9. The War Of Wrath
10. Forked Height
11. Starlight Kingdom
12. The Curse Of The Kings



             



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