Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans bla bla bla…
Bref il y a fort longtemps dans une autre galaxie, un autre temps SKID ROW était le groupe sur qui des espoirs immenses étaient posés.
Un premier album multi platine suivi d’un second magistral, le tout entrecoupé de tournées sold out autour du globe. Puis la débâcle arrive et dès le troisième album la magie est rompue, le carrosse redevenant citrouille. Des années pathétiques vont suivre jusqu’à la résurrection grâce et uniquement grâce à l’arrivée providentielle du jeune chanteur Erik Grönwall.

Réputé pendant son âge d’or pour des prestations enflammées (surtout dues à Bach et à son charisme hors norme, tout autant que des tubes en pagaille) SKID ROW n'avait jusqu’à présent jamais sorti de vrai Live.
Bien sûr il y les bootlegs (le fameux et excellent "Banzai Japon") ou l'E.P raté de la tournée "Subhuman..." (mais seulement en import japonais). Revigoré par l’arrivée du petit jeune qui n’en veut les SKID sortent enfin un vrai Live. Un complet, qui sent la chaleur et la moiteur d’une salle totalement acquise. Et puis comme ça ils font la nique à Bach (les relations étant, au gré des années, de plus en plus acides !). Bon manque de bol, une fois le disque annoncé, Erik annonce son départ et voici nos amis le bec dans l’eau. Ce faisant le disque va sortir dans un quasi anonymat.

Commençons par les points négatifs : Erik chante EXACTEMENT comme il faut. Exit donc les tâcherons et autres médiocres qui ont essayé de chausser en vain les tiags de Bach. Mais malgré tout le talent de notre jeune ami et malgré son implication jamais remise en cause, le côté animal, sexuel de Bach est absent. Erik chante superbement mais Bach personnifiait les chansons à un point tel qu’ils les habitaient totalement.

Second point noir : la setlist. Ok les SKID balancent un best of en règle (dépoussiérant au passage des morceaux que votre serviteur adore : "Livin On A Chain Gang" ou "The Threat" !) mais sans aucune prise de risque. En gros à part trois titres du dernier album, on a droit aux titres joués en 92 (la comparaison avec le "Banzai" du coup fait mal). Et si on calcule, d’un coup d’un seul le groupe (enfin Snake et Bolan) met au panier trente ans de carrière, qui comprennent deux E.P et trois albums. Bref pour le côté commémoration de carrière, on pourra oublier.

Dernier point négatif : on le sent on l’entend, ils sont tous appliqués. Très peu de pains ou autres errances musicales, certes mais où est passée la fougue sauvage des années précédentes ? Partie avec les cheveux qui blanchissent et les années qui passent ?! Flagrant quand on écoute "Slave To The Grind" ! À la grande époque, le groupe d’ouverture c’était PANTERA et franchement SKID ROW ne faisait pas tâche, ce morceau-là en particulier était une boucherie Thrash redoutable.

Après je critique mais je dois admettre qu’à l’instar de leurs potes de GUNS N'ROSES ce qu’on perd en énergie et sauvagerie primaire on le retrouve en précision. Les morceaux ont un tempo plus proche du studio et clairement ça joue mieux. Et puis Erik est bien plus juste en live que ne l’a jamais été Bach ! L’homme du disque c’est lui, ça ne fait aucun doute. Des balades magnifiquement envoyées ("I Remember You" ou "In A Darkened Room") aux teigneux "Riot Act" ou autres "Makin A Mess" aucune faiblesse !
Le public sait donner de la voix au bon moment ("Monkey Business", ou "I Remember You") mais n’en n’est pas non plus le sixième homme du disque. On peut noter que les trois extraits du dernier album en date, et seul avec Erik, passent bien le test de la scène. Mention spéciale à "The Gang’s All Here". Le tout se terminant comme d’hab' avec un "Youth Gone Wild" d’anthologie.

En gros on a un Live passéiste avec zéro prise de risque qui malheureusement ne servira pas de tremplin pour la suite, Grönwall ayant depuis plié les gaules. Retour case départ (en 95 ? Année du renvoi de Bach) avec un cd sympa mais qui va prendre la poussière et encombrer les bacs de soldes !