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AVATARIUM - Between You, God, The Devil And The Dead (2025)
Par DARK BEAGLE le 12 Mars 2025          Consultée 332 fois

"Death, Where Is Your Sting" fut, pour ma part, une véritable claque. AVATARIUM s’était écarté du Doom pour offrir une musique qui demeurait sombre, mais qui se voulait plus fine, plus généreuse dans l’émotion. Évidemment, imaginer que le groupe puisse faire au moins aussi bien était illusoire, cependant je dois admettre une chose : je ne m’attendais absolument pas à un tel rétropédalage de la part des Suédois qui regardent ici avec attention dans le rétroviseur. Il y a la pochette, qui renvoie gentiment au premier album, puis il y a la musique. Et là, une question, légitime ou non se pose : pourquoi reprendre les gimmicks du passé, en moins bien, quand l’opus précédent ouvrait de nombreuses portes et autres voies à explorer ?

Soyons clairs : ce qui sauve cet album, c’est la voix de Jennie-Ann Smith. Elle reste le phare de cette formation, ou plutôt sa sirène à la mode scandinave. Beauté froide et voix au diapason, elle véhicule les émotions, comme elle a toujours su le faire. Son background n’est peut-être pas le plus Metal qui soit, mais elle répond toujours présent et délivre quelque chose de quasi hypnotique. C’est elle qui fait que les titres vivent à défaut de tous fonctionner, c’est elle qui donne du corps à un ensemble parfois un peu faiblard. Il n’est donc pas étonnant que son chant soit particulièrement mis en avant, vu qu’il est ce qui fait le charme d’AVATARIUM et qu’il lui permet ici de surnager.

La tête hors de l’eau ? Disons que le groupe tente de lui-même de la replonger aussi sec. Nous ne pouvons, enfin je ne peux affirmer que c’est mauvais, musicalement parlant, il y a toujours de l’émotion, mais que l’ensemble sonne déjà entendu ! Ce n’est pas de l’auto-parodie, pas encore, mais cela sent le recyclage de ce qui avait fonctionné sur les albums précédents. Des riffs lents, pesants, des mélodies tristes, des parties bien plus calmes qui permettent à Jennie-Ann de se mettre en valeur (et là, ne nous leurrons pas, c’est bien elle qui fait tout le sel de "My Hair Is On Fire" qui se veut terriblement plate. Dans le même genre, Stockholm, sur l’essai précédent, se voulait bien plus convaincant.

Car l’ennui sait s’inviter à la fête. Pour qui connait l’œuvre d’AVATARIUM, il se dégage un parfum de redondance ici, de mélodies qui deviennent faciles car elles ont été recyclées. Évidemment, nous avons entièrement le droit d’être sous le charme, d’aimer ce qui est proposé, de consommer sans se poser de questions, même. De la musique qui se déguste gentiment. Le problème réside dans le fait qu’ici, le groupe propose des crevettes quand auparavant, les langoustes étaient de sortie (y en a bien un dans les commentaires qui va me dire que les crevettes, c’est meilleur que les langoustes et que c’est moins barbare d’en manger…). En fait, AVATARIUM a tout simplement stoppé sa marche en avant.

Alors que la formation semblait s’émanciper de l’influence de Leif Eidling depuis deux albums, l’ombre du bassiste se fait ici très présente, un peu trop même. S’agit-il de se la jouer passéiste pour rallier en son sein des fans perdus par rapport aux précédents LP, ou est-ce une approche de sécurité pour palier une baisse d’inspiration ? Car il est difficile, il m’est difficile de nier que le groupe semble en retrait de ses capacités. D’une, à se renouveler et ensuite, à réussir à se montrer captivant. Globalement, ici, AVATARIUM c’est du Doom, qui se veut parfois plus aérien, mais qui peine à se révéler sans la voix de sa chanteuse. Cela devient assez flagrant sur l’instrumental "Notes From Underground", qui se veut plutôt banal dans sa construction comme dans sa réalisation.

Après, il ne faut pas pousser mémé dans les orties, surtout quand cette dernière n’a pas de culotte. Ce disque n’est pas nul non plus. Le premier morceau, "Long Black Waves", ferait même presque illusion. Ouverture sombre, mélancolique, portée par la voix de Jennie-Ann, elle pose les bases de ce que deviendra cet album. Parfois éthéré, de temps en temps tellurique mais pas de façon trop expansive, "Between You, God, The Devil And The Dead", dont le titre pourrait être celui d’un western spaghetti sous psychotropes, est un disque qui se laisse écouter gentiment, mais qui brasse moins que les deux précédents, comme si quelque chose ne fonctionnait pas, en définitive. Bien sûr, tout cela est une question de ressenti. Le vôtre peut différer du mien, il peut concorder également, chaque avis se vaut mais au final, c’est ma note qui est affichée sur le site.

Alors oui, ma voix est discordante. Elle ne se mêle pas au flot de louanges qui entoure cet album, elle fait même un peu tache, autant l’avouer. Cependant, je ne peux pas parler d’honnêteté intellectuelle, mais de celle du ressenti et là, je ne ressens rien. Que dalle. Le vide presque intersidéral, quand chaque disque des Suédois m’avait remué, m’avait fait réfléchir sur certains points, m’a évoqué des choses que je n’aurais peut-être pas voulu ressasser mais qui sont remontées à la surface. Là, le froid soufflé par le groupe n’a rien pour réchauffer le mien. Je ne subis pas le disque, je le constate. Je prends note qu’il existe, mais je n’y adhère pas. Je ne m’attendais pas à un chef d’œuvre, je pensais bien qu’AVATARIUM allait connaître une petite baisse de régime, je ne songeais pas un instant être en face d’une telle déception.

Selon les termes de la notification de Nightfall, je devrais coller un 1/5, la note qui représente une déception. C’en est une, assurément. Pour moi en tout cas. Cependant, je tempérerai un peu en arguant que si ce disque est une déception en soi, il contient toutefois quelques bons passages ("Long Black Waves", téléphoné mais efficace, le title track) et se retrouve de toute manière sublimé par la voix de Jennie-Ann (bon, après, si vous ne la supportez pas, ça peut rapidement être difficile). Ce sera donc un 2/5, qui indique un album moyen. Une fausse note au milieu des critiques très positives qui écument déjà l’internet, mais une fausse note on ne peut plus sincère. J’espère que le prochain nous remettra en face de la formation aventureuse et plus Rock, plus subtile.

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   DARK BEAGLE

 
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- Jennie-ann Smith (chant)
- Marcus Jidell (guitare, chant, violon, claviers)
- Mats Rydström (basse)
- Andreas Johansson (batterie)
- Rickard Nilsson (claviers - session)


1. Long Black Waves
2. I See You Better In The Dark
3. My Hair Is On Fire (but I'll Take Your Hand)
4. Lovers Give A Kingdom To Each Other
5. Being With The Dead
6. Until Forever And Again
7. Notes From Underground
8. Between You, God, The Devil And The Dead



             



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