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AVATARIUM - The Girl With The Raven Mask (2015)
Par DARK BEAGLE le 30 Juillet 2018          Consultée 2203 fois

Certaines formations ne savent pas évoluer. Elles restent dans une espèce de zone de sécurité qu’elles se sont créée, sans chercher à en repousser les limites, sans chercher à donner des couleurs supplémentaires. Inutile de faire une liste de noms, vous en avez tous en tête et nous n’allons pas parler d’immobilisme musical ici. En effet, AVATARIUM, après un bien joli album éponyme qui transpirait un Doom élégant, porté par la douce voix de Jennie-Ann Smith, nous avait déjà surpris par le biais d’un EP rapidement sorti, "All I Want", qui proposait un title-track pour le moins étrange, qui montrait une envie de bouger, de ne pas tomber dans le piège de l’immobilisme musical.

"The Girl With The Raven Mask" va encore aller plus loin, en nous mettant sans arrêt sur de fausses pistes quant à l’orientation prise. Cela commence dès le morceau-titre, qui a un rendu très Rock, tout en tirant sur un Heavy Metal somme toute classique. Le groupe délivre une belle prestation, tout en énergie, avec une guitare un peu sale, juste ce qu’il faut pour bien accrocher l’oreille, tandis que Jennie-Ann Smith livre une prestation plus rentre-dedans que par le passé. Fini la douce mélopée d’un "Moonhorse" et se puissance évocatrice, poétique. Mais dans ce genre, AVATARIUM ne récidivera que sur le jouissif "Run Killer Run", emmené par un Orgue Hammond aux sonorités forcément passéistes, mais très agréables. Il s’agit là des deux titres les plus courts également.

Les autres morceaux vont prendre un peu plus leur temps pour se développer, sans pour autant nous ramener à l’espèce de beauté du premier album, même si on retrouve quelques traceurs. Ici, le Doom pratiqué se veut subitement plus policé, avec des claviers très présents, aux saveurs proches de celles des vieux groupes des années 70, façon DEEP PURPLE. Cela vient forcément apporter des couleurs nouvelles à un ensemble qui ne cesse de bouger, s’offrant quelques nuances plus Stoner dans l’âme, allant vers des titres plus construits, ponctués par des belles parties instrumentales, très présentes, qui jouent sur l’aspect mélodique d’une musique qui se veut toujours très émotionnelle. Sans oublier un certain aspect cinématographique qui perce de temps à autres, comme sur l'inquiétant "Hypnotized" qui serait la bande-son idéale pour un film d'Hitchcock si ce dernier tournait de nos jours.

Et donc, difficile de passer à côté de "Pearls And Coffins", où l’on retrouve le talent de la formation suédoise pour les parties acoustiques, avec une chanteuse qui est magnifique de justesse. Les montées en puissance que nous offre AVATARIUM sont loin d’être négligeables, elles se veulent prenantes, tout en maîtrise dans cet esprit typiquement ’70, à l’image d’un "Iron Mule" envoûtant à souhait avec son chant astucieusement doublé, ou encore sur "The Master Thief" qui vient clore les débats de façon magistrale. Leif Edling (CANDLEMASS) a encore tout composé et s’est laissé aller à l’inspiration du moment, qui a beaucoup évoluée depuis le premier album, quitte à prendre pas mal de monde à contre-pied.

Cependant, le bassiste qui aura écrit bon nombre de pages essentielles du Doom, a ici une certaine tendance à se répéter quelque peu, les morceaux finissent par se ressembler, aussi bien les deux bombes Heavy que les parties les plus calmes, avec des sonorités communes qui jaillissent çà et là, ponctuées par certaines parties vocales où les déclamations parfois trop théâtrales de Jennie-Ann Smith ont tendance à en rappeler d’autres. Le risque, quasiment le piège, à surjouer, comme cela arrive parfois à King Diamond au sein de ses formations, n'est pas toujours visible et avant de dire ouf, nous sommes en plein dedans. Et cela ne manque pas ici, ce qui est dommage parce que l’on perd un peu en qualité au final. La surprise s'en retrouve émoussée.

Ensuite, l’aspect poétique délivré par AVATARIUM s’efface de plus en plus. Les "Moonhorse" et autres "Lady In The Lamp" semblent loin et pourtant seulement deux années séparent les deux albums. C’est comme si le groupe cherchait à brûler les étapes, à vouloir se réinventer pour ne pas proposer deux fois le même disque. Mais là où l’on trouvait une véritable unité sur le premier opus, où tout restait dans un univers assez onirique, parfois étrangement cauchemardesque dans les paroles ("Boneflower", sinistre dans son genre), ici elle semble moindre. Plus disparate malgré des sonorités parfois trop proches les unes les autres, avec des parties qui subitement vont aller plus loin, sonner plus Heavy sans qu’il y ait forcément des réponses satisfaisantes à ce niveau dans les autres morceaux.

D’où un rendu parfois un peu paradoxal, où l’enthousiasme se dispute avec ce qui ressemble fort à un agacement poli quand on tombe sur des parties ressemblant un peu trop à d’autres. "The Girl With The Raven Mask" ne manque pas de bons passages, loin de là ! Il est juste victime d’une certaine redondance qui nuit un peu à l’ensemble, même si certains objecteront que le Doom se prête particulièrement bien à la répétition. Oui, mais quand on essaye d’élargir le style en lui donnant une personnalité forte, en y ajoutant du mellotron et en jouant sur les ambiances comme c’est le cas ici, cela devient déjà plus problématique.

Quoiqu’il en soit, "The Girl With The Raven Mask" semble être une étape nécessaire dans le développement de la musique de AVATARIUM, comme le laissait présager à un moindre niveau l’EP "All I Want". La formation a grandi, elle a su rebondir même si parfois la trajectoire reste perfectible. L’écouter reste une aventure à vivre tant l’album joue sur les émotions, véhiculées principalement par une chanteuse qui en fait certainement un peu trop parfois, mais dont la voix reste un délice à entendre. Mais là encore, l’album éponyme reste la référence pour ce groupe qui semble parfois bien trop pressé.

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- Jennie-ann Smith (chant)
- Marcus Jidell (guitare, chant)
- Leif Edling (basse)
- Lars Sköld (batterie)
- Carl Westholm (claviers)


1. The Girl With The Raven Mask
2. The January Sea
3. Pearls And Coffins
4. Hypnotized
5. Ghostlight
6. Run Killer Run
7. Iron Mule
8. The Master Thief



             



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