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ÆVANGELIST - Perdition Ekstasis Meta (2024)
Par STORM le 21 Novembre 2024          Consultée 118 fois

Il existe des albums qui pourraient se perdre rapidement dans les limbes tant leur complexité d’approche semble s’avérer de prime abord indigeste. Leur durée aussi peut contribuer à cette sensation primaire qu’un effort plus que nécessaire doit être produit pour boucler la boucle et en sortir sauf. ÆVANGELIST fait peut-être partie de ces groupes qui ne sont pas d’abord facile, montrant à première vue les griffes et demandant de ramper au travers de sacrés barbelés pour toucher au but final d’une écoute pleine et entière. Le label d’où émane ÆVANGELIST, et dont la conspiration maléfique est manifeste, se nomme I, Voidhanger Records. Si cela ne vous dit rien, je vous renvoie à leur catalogue sacrément bien fourni en Black expérimental ou autres joyeusetés lugubres. De ce côté de la ligne, ce label est une référence et une mine d’or.

Du côté de ÆVANGELIST, rappelons en préambule de cette sortie, que cette émanation finlandaise n’est pas né du dernier déluge mais officie depuis quelques malheureuses années en nous gratifiant d’un nombre assez opulent d’albums fuligineux au possible. Je vous préviens de suite, pour entamer ce "Perdition Ekstasis Meta", il est important que vous vous munissiez de vos fétiches ou d’une amulette de protection. Le disque de cette entité est archi complexe et difficile de prime abord. Son alliage de Black Metal, d’une bande-son horrifique et de spasmes Indus va vous labourer le cerveau. Les ambiances sont ici désastreuses, post-apocalyptiques et angoissantes au possible. La production n’éclaire en rien la somme de détails qui pourtant s’amalgame pour déferler sur nous tel un raz de marée boueux contre lequel nous n’aurions aucune défense ni possibilité de fuir.

Y aurait-il dans ce onzième album une énigme à trouver, un semblant de réponses à espérer ? Nullement très certainement. Tout semble errer vainement à l’intérieur de cette heure quinze et l’écoute de ce "Perdition Ekstasis Meta" va s’avérer laborieuse et complexe à la fois. Nous aurions pourtant, par souci de survie, le besoin de nous raccrocher aux rythmes Électro épileptiques ou au piano souffreteux tant le déluge est malsain et paraît continu. Est-ce que tout cela est infect, déraisonnable ou diabolique ? Sans doute les trois à la fois. Quels sont donc ces tarés de ÆVANGELIST et surtout quel est leur public ? J’ose juste me dire qu’il doit bien s’agir des plus extrêmes d’entre nous, mais n’est-ce qu’une pauvre intuition ? Pour m’imprégner un peu plus encore de cette musique si éreintante au demeurant, il me faut sans doute aller sonder la discographie antérieure de ÆVANGELIST, mais aussi comprendre les mobiles de Matron Thorn qui occupe une place centrale au sein de cette entité et pas qu’un peu. En effet malgré la discorde de 2018, où son ancienne chanteuse, Ascaris, l’a accusée de tentative de viol, le sieur multiplie les sorties musicales ténébreuses au sein de la grosse grappe de groupes qu’il commande avec une prolifique inspiration.

Et à l’écoute de certains d’entre eux, force est de constater que les expérimentations lugubres ne sont pas la panacée de ÆVANGELIST… Peut-être aurai-je le courage de m’y plonger un jour. En tous cas la discographie conserve le fil rouge des expérimentations les plus extrêmes en termes de dissonance, de rituels d’un Black Indus plus noirâtres que jamais. Pour revenir à cet album qui nous préoccupe aujourd’hui, je dois bien concéder que j’ai comme la sensation bizarre que derrière ces révoltes musicales larvées, se cache une part substantielle de génie. À force de réécouter et de persévérer, quelque chose se passe, se produit. Si je suis sensible au piano de "Endura" et de "Plague Blood Redemption", au violon de "Reflected In The Angel's Blade", au rythme syncopé de "Ekstasis Divinae", je frôle fréquemment l’indigestion. Impossible pour moi d’écouter plus de la moitié de l’album d’une traite. Je retrouve régulièrement les ambiances monstrueuses de The RUINS OF BEVERAST ou dissonantes à la DEATHSPELL OMEGA, et je dois le dire cela me plaît. Qu’en dire d’autre ? Qu’en penser de plus ? Je ne sais pas. "Perdition Ekstasis Meta" m’a pompé tout mon cerveau et j’ai comme l’impression qu’il baigne dans ces leads dissonants très efficaces entendus à intervalles réguliers tout du long de cet album. La question primordiale à vous poser en pressant le bouton lecture est : suis-je vraiment prêt ?

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- Stéphane Gerbaud (chants)
- Matron Thorn (guitare, basse, claviers, batterie programmée, effets sonore)


1. The Antinomian
2. Fountainhead
3. Endura
4. Wicked Flesh To Spirit Sublimate
5. Metaphor Of Ominous Silence
6. Reflected In The Angel's Blade
7. Plague Blood Redemption
8. The Sword And The Crystal
9. Ekstasis Divinae
10. Portent Of Verisimilitudes



             



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