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BLACKENED DEATH METAL  |  STUDIO

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ÆVANGELIST - De Masticatione Mortuorum In Tumulis (2012)
Par ENENRA le 9 Avril 2014          Consultée 2949 fois

J'ai une passion dans la vie : la musique de tarés. Le truc tellement inaccessible au premier abord que tu n'y crois pas une seconde : comment des gens peuvent trouver ça bon ma parole ? C'est comme cela que dans mes vertes années j'ai découvert des albums aussi froids que géniaux comme "Winter In The Belly Of A Snake" ou que je me suis épris récemment de ce courant si foutraque et pas croyable qu'est le Blackened Death poisseux du genre tord-boyaux, vicelard, bourbeux, gargouillant ou guerrier mononeural tête baissée, fantassin de la dernière chance, envoyé des ténèbres dans tous les cas et pas pour déconner avec notre psyché. On en chie et on aime ça.

Autant vous dire que dans ce petit monde du Blackened Death bien sombre comme il faut (lire "pas BELPHEGOR") il faut avoir une personnalité marquée si tu ne veux pas finir au trou le restant de ta carrière, relégué en "try too hard" et autres joyeusetés qui font zizir. Heureusement pour ÆVANGELIST, de la personnalité ils en ont en stock, du gerbouilleux blafard qui colle à la peau et te gobe tout nu, ils ont, avec option hantise et cauchemars. Mais il y a mieux, sinon ce s'rait pas drôle. ÆVANGELIST a très bien compris l'affaire dans laquelle il se lance et développe ici une musique tentaculaire, écrasante et étouffante. Il vous suffit en somme de jeter un rapide coup d’œil à la pochette pour comprendre vers quoi vous vous dirigez : une énorme bestiole aux cinq rangées de dents taillées en pointes, mandibules à la clef. Nous venant des States (oubliez la Nouvelle-Zélande et le Canada le temps de cette chronique voulez-vous), le duo titanesque nous délivre la recette la plus organique du genre qu'il m'ait été donné d'entendre.

Le chant et la musique étant répartis, tranchés net à vrai dire, entre les deux protagonistes, il émane de "De Masticatione..." une voracité sans précédent. Même "Deathwomb Catechesis" sorti quelques mois plus tôt ne saurait retranscrire tout l'enfer vécu ici, bien que, dans la caste des bouffeurs-cogneurs, il faisait amplement le taf. Le ci-présent accusé a le bon gout de nimber toutes ses séances de tortures de chœurs angéliques qu'on ne saurait lire comme réconfortant ou annonciateur d'une peine encore plus cisaillante par la suite. Viscérale et agile (tout aussi agile qu'un album de Blackened Death peut l'être), cet album est un monstre galopant vers vous, dégommant tout sur son passage, muscles tendus, fermes et luisants, tendons saillants et bave aux lèvres. Dominant. C'est d'ailleurs lors de ces courses poursuites que le groupe se fait le plus dévastateur, entre un "Pendulum" totalitaire au possible et un "Blood & Darkness" carnassier.

Rassurons très rapidement les fanas invétérés de dissonances et de labyrinthes musicaux qui auront clairement de quoi se mettre sous la dent avec "Death Illumination", véritable perle du genre, aliénée au possible, qui déroule ses multiples assauts sous différents angles, apparaissant toujours là où on ne l'attend pas, griffant, mordant, terrifiant, pétrifiant... Ascaris nous tétanisait déjà avec son projet Black/Noise VENOWL, il nous broie ici littéralement dans ses vocalises infra-graves le plus souvent doublées d'un chant Black que je vous laisse imaginer le plus déglingué possible.

Mais ce n'est pas tout ! Ne voulant pas rester salement unilatéral, ÆVANGELIST se permet de se la jouer GODFLESH gargouillard, lugubre et tout autant plongé dans ces chœurs faméliques sur "Hierophant Disposal Facility", tapant sec et précis, réverbérant aux quatre coins de la pièce leurs coups de bourre. Ils enfileront également sur la dernière piste le costume d'un vicaire du genre irritable, famille EVOKEN siouplaît, ou dans les parages, celui-ci sans forcément convaincre l'ensemble de l'audience — ceux qui n'ont pas déjà fuit les lieux du moins — tant on appréciait ses borborygmes dans la débâcle totale, le chaos et l'insécurité tropicale.

Finalement "De Masticatione Mortuorum In Tumulis" est également le nom d'un fameux traité sur le vampirisme, pas si étonnant que cet album s'accroche à vous jusqu'à ce que vous ne deveniez que plus pâle, jusqu'à ce que votre teint blême reflète les étoiles et le feu dévorant qui le consume. "De Masticatione..." est animal : imposant, turgescent, imbu, grave, sauvage, il agit à l'instinct, son appétit est insatiable et pour l'instant sa proie favorite : c'est vous.

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- Ascaris (hideous spirit voice)
- Matron (abyss melodies)


1. Anno Mortii: Gnostic Transcendental Heresy
2. Pendulum
3. Death Illumination
4. Funeral Monolith
5. Hierophant Disposal Facility
6. The Longevity Of Second Death
7. Blood & Darkness
8. Crematorium Angelicum



             



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