Il m'arrive comme ça d'avoir des idées assez connes, de manière quotidienne avouons-le. Chroniquer un album de Death Metal pur jus (comprendre sans croisement Black) à la place de notre représentant marin doit se situer dans le top trois. Globalement on se sera vite rendu compte que je n'avais rien — ou si peu — à dire au sujet du premier album de LVCIFYRE. Mais c'était pour la bonne cause : préparer le terrain au nouvel album.

Sorti lors du mois de Janvier 2014, censé être le mois définitif du Death Metal de cette année avec notamment les trois sorties Dark Descent : le présent accusé, "Abysmal Thresholds" et "Towards Divine Death", et arrivant de l'écurie un brin plus confidentielle de Blood Harvest, "Svn Eater" a fait l'effet d'un raz-de-marée (et bam la phrase toute faite). Comme beaucoup de seconds albums que je me suis retrouvé à torchonner ces derniers temps, LVCIFYRE finit ici avec un son bien plus épais. On oublie le riffing super acéré du précédent opus et on rentre dans le lard avec la force des chars d'assaut. Ajoutant de légères incursions Black Metal (mais alors très légères — dont le guest du chanteur de CULTES DES GHOULES sur certains morceaux) à leur Death toujours proche d'un MORBID ANGEL le groupe tend à se rapprocher de gus comme AZARATH.

Vous pouvez vous fier à la pochette, finalement assez laide, pour vous dépeindre le bordel du truc. Volcanique. Chaque entame de titre n'est qu'une explosion et un appel aux armes. Délivrant un Death Metal dense, sombre, et incroyablement dominatoire, "Svn Eater" est de ces albums qui embarquent dans les entrailles de la Terre, en apnée. Si une écoute sur l'autre il pourra mettre plus de temps à dégoupiller la grenade, à partir du titre éponyme tout le monde devrait être d'accord. Et c'est un enchaînement de tuerie qui lui fait suite : riffs menaçants, blastos en mode polonais, chanteur incroyablement stoïque qui t'asperge la gueule de soufre... Tous les éléments du cauchemar sont présents. Ceux qui aiment aussi bien leur Death à ambiance que leur Death bardés de riffs coupe-gorges seront contents. À côté de cela les soli, qui auparavant escaladaient à une vitesse folle les monts escarpés, te dégoulinent salement sur la gueule, bavant de toutes parts, informes et répugnants.

"Svn Eater" est de ces albums de Death qui vous en font voir de toutes les couleurs, bifurquant aux quatre coins des Enfers, déployant son mur de lave — aux retombées sous forme de soli rappelez-vous — en ensevelissant le Monde dans une nuit éternelle (retour à la pochette et aux phrases toutes faites). Certains y verront beaucoup d'esbroufe pour rien, d'autres s'en mettront plein la panse. Le pic étant atteint sur le duo "Fiery Spheres Of Seven" / "Fyre Made Flesh" tout bonnement destructeur, LVCIFYRE nous laisse là, comme des cons ; heureux d'avoir survécu.


Vous gênez pas pour rajouter une étoile.


Drink the worlds in your silent scream