Ah bah tiens, je m’apprêtais à me coller le dernier DARK TRANQUILLITY peinardos, histoire d’affûter ma KroX en attendant que Fenryl ne finisse de le déguster, et voilà t’y pas que déboule sans crier gare dans mon radar des sorties un nouvel EP de VOID OF VISION. C’est un peu comme si tu t’apprêtais à déguster du homard et qu’on te l’enlève de la bouche pour te coller un sandwich aux écrevisses dans le bec, si vous voyez ce que je veux dire… Mais mon intégrité Nimienne et mon devoir m’obligent, je ne saurais trahir le serment prêté sur le Necronomicon de couvrir l’intégralité des discographies entamées. Notez que j’ai déjà fait quelques entailles à ce serment, ayant sciemment zappé "Chronicles" car ce dernier LP ne constituait qu’une compilation des trois volumes ("I", "II", "III" pour ceux au fond de la classe) déjà parus sous un format court. Aucun intérêt pour l’auditeur, ni pour le scribouillard ou les lecteurs : cet opus restera absent de nos sombres pages, c’est dit !

Pour ceux qui n’auraient pas suivi, VOID OF VISION est une formation de Brisbane, proposant un Metalcore puissant et fortement électronisé. Amateurs de sons organiques, vous pouvez quitter cette page, l’ensemble est très synthétique et ne sera pas votre came. Capables du meilleur dans le genre ("Vampyr", "Asmr") comme du pire (qualifié de « Guetta Metal » par mon pote Bollocks), il faut surveiller ces gaillards comme le lait sur le feu, tant ils ont parfois tendance à s’emballer sur les arrangements à tendance miellotico-barbapapesque. On frise la bande son de l’Azur Park du carrefour de la Foux par moments, il faut bien l’avouer.

Quatre titres au menu de cette nouvelle fournée, donc, et une fois de plus une grande hétérogénéité, que ce soit au niveau violence que pertinence. L’affaire démarre pourtant plutôt très bien, avec un title-track bien puissant, limite Indus façon SHAÂRGHOT. La production est redoutable, ça castagne comme du PARKWAY DRIVE technoïde en mode « dernière rave avant la fin du monde », y’a du breakdown velu, what else ? Rien de bien révolutionnaire certes, mais une efficacité de tous les diables. Et ça, le Kol il aime bien quand ça tape fort. Le problème, c’est que la galette va aller decrescendo au fur et à mesure des pistes.

Si VOID OF VISION veut un jour se sortir de la nasse, il va falloir savoir tenir la distance, qui plus est sur un EP. "Gamma Knife" reprend le relais en commençant à éparpiller de la guimauve sur les refrains. On pense un moment à ARCHITECTS, mais en fait non, pas du tout : cela part plutôt sur du Metalcore ricain à la CROWN THE EMPIRE ou I PREVAIL, même si l’ami Jack Bergin s’emploie plutôt pas mal sur la voix. "Empty" réutilise également la recette des Anglais qui fait fureur de nos jours, avec plus de réussite cette fois, mais le sentiment de plagiat n’est toutefois pas bien loin. Au moins s’épargne-t-on les chorus dégoulinants de la chanson précédente. On a même le droit à un simili solo ! Mais ce n’était que reculer pour mieux sauter, tant la dernière impression laissée ne sera pas bonne. Que nenni !

"Angel Of Darkness" porte extrêmement mal son nom. Si le titre pouvait laisser espérer un final tout en noirceur, c’est malheureusement l’inverse qui se produit. Sans idée, cul-cul-la praline comme dirait ma tante, le morceau est une bouse sans nom. La voix est dégueulasse de niaiserie quand instrumentalement, on frise le néant absolu.

Note réelle : 2,5/5, qu’il m’est impossible d’arrondir à la hausse du fait de cette amertume qui reste en bouche. Pas moyen d’enchaîner sur mon DARK TRANQUILLITY après ça, il faut que je me rince les oreilles avec quelque chose de décent avant…