Ben voilà un petit EP qui fait plaisir ! 11’11’’ (touchez-vous le nez comme font les jeunes) de Metalcore moderne, teinté de son Indus serais-je presque tenté d’affirmer, même si cela fera sursauter certains. Les jeunes Aussies de VOID OF VISION nous offrent ici un petit apéritif de qualité avec cette sortie, qui appellera un successeur bien moins abouti à mon sens, six mois plus tard ("Chronicles II: Heaven"). Officiant dans un style proche de PARKWAY DRIVE ou de BLEED FROM WITHIN pour des aspects plus synthétiques.

Concis donc, et droit au but, le groupe nous propose trois véritables titres, l’introductif mais toutefois plaisant "Ohne Sicht", une fois passé. Officiant donc dans un registre résolument actuel, intégrant quantité de sons électroniques et proposant une production très compressée, mais du coup lourde et puissante, parfaitement adaptée aux compositions et à la castagne recherchée. L’ami Jack Bergin hurle à tout va, dans un style Hardcore assez classique pour le genre, mais sait également faire passer des émotions, de la colère au désespoir en gros. Les rythmiques sont syncopées comme elles se doivent et savent amener les breakdowns que la clientèle est en droit d’attendre, au vu du style pratiqué par le combo.

Cette première partie de "Chronicles" est cependant un peu courte (trois véritables morceaux, moins de dix minutes), on est en droit d’attendre d’un EP un peu plus de substance. Est-ce lié au fait d’avoir été séparé en deux livraisons ? Il n’en reste pas moins que chacune des pistes tient la route, le sommet étant atteint avec un "Vampyr" ravageur, certes gonflé aux protéines et aux hormones. Une véritable claque, qui remet les idées en place. Il est donc possible de composer de bons morceaux de Metalcore et de les surproduire sans altérer la puissance procurée derrière ces couches artificielles. La basse slappe, les voix finales ne sont pas sans rappeler un Jonathan Davis des grands jours : on tient un final très inspiré KORN à mon sens. "Gothika" et "The Lonely People" font de leur côté le boulot mais restent plus convenues, malgré un final qui pèse trois tonnes (dans le bon sens du terme).

On saura être enfin gré au groupe de nous épargner les sempiternels passages mielleux en voix claire, qui n’apportent rien. Ce n’est pas au menu ici, et pour tout vous dire, c’est tant mieux. Peu de formations savent en effet les utiliser à bon escient et réellement apporter quelque chose de plus à leur musique, donc autant s’en passer.

Note : 3/5, pas vraiment original, mais efficace.