Il est temps d’attaquer le dur de la discographie de DØDSFERD ne serait-ce que pour vos beaux yeux. Je ricane à moitié, mais il y a tellement de tordus invisibles dans ce bas monde, qu’écouter DØDSFERD à dose homéopathique, mais au long cours, permet de maintenir une bonne santé psychique en lâchant la pression. Chantre de la rébellion et de la grande décharge agressive, Wrath et sa bande vont s’occuper de vous et vous tailler en pièces, surtout s’ils venaient par mégarde à croiser votre regard. Voilà pour l’introduction. Désolé pour les âmes sensibles, mais il est encore temps de vous coucher avec les enfants ou de faire semblant avant que tonton Wrath fasse son tour d’inspection.

Et il ne viendra pas faire joujou avec vos marmots mais plutôt vous traînera jusqu’à peut-être votre prochaine geôle pour vous forcer à entendre "Death Set The Beginning Of My Journey" au moins une fois. D’ailleurs c’est ce que tout à chacun devrait faire, parole de Diable ! Car, oui cet album fout sans discontinuer de gros coups de pied au cul, son aura Punk extrême en mettra tout autant dans votre gueule. Écoutez "You Were Talking About A Kingdom; What The Fuck Is That!!!", ou bien encore "I Can Easily Destroy All The Things I Have Created!" – aux constructions similaires - et ressentez les assauts permanents de riffs tueurs, cette suprême volonté d’attaquer coûte que coûte, de prendre à la gorge l’auditeur. Parfait pour le défouloir, pour la sublimation de sa propre violence, DØDSFERD nous embarque avec son quatrième album vers de la décharge de testostérone en veux-tu en-voilà !

Certes, les titres sont parfois un poil longs (je pense notamment à l’assez dispensable "Light Is Darker In This Swamp"), mais que le plaisir est là. Je resterai dithyrambique sur les deux titres précités. Tout y est. La menace, la fureur et l’attaque dans cet ordre, ou tout l’inverse. Sur des rythmes plus ou moins emportés, la voix diabolique de Wrath fait des ravages. Et plutôt des gros ravages suintant la sueur et la salive acide aux coins des lèvres. Il y a de l’odeur du sang, il y a le parfum des majeurs qui te narguent et qui t’annoncent toutes les explosions qui vont suivre. Diable que j’aime l’exhortation de "Suicide Was Created By Your Incompetence", son cynisme absolu, ses crises d’agitation et son foudre de guerre. Le Black Metal des Helléniques de DØDSFERD ne ressemble à aucun autre. Il est vivifiant comme une plongée forcée en eau glacée, sous le feu de mitraille d’un escadron de la Mort. Le titre final et éponyme se love dans cette fange oppressante.

Foutu pour foutu, je ne peux que vous conseiller d’infester, d’infecter et de vous pourrir la tronche en vous toltchockant les esgourdes à grands coups de cet album suprêmement rebelle et absolutiste dans l’âme. Vous aurez tort de vous tapir dans l’ombre en mettant vos mains sur vos oreilles, DØDSFERD est un cri qui vient de l’intérieur et qui remonte lentement et sûrement jusqu’à vous faire dégueuler vos boyaux sur votre propre corps. La boucle est bouclée, merci à toi saleté de Wrath !