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2016 Kodama
2024 Les Chants De L'auror...
 

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ALCEST - Les Chants De L'aurore (2024)
Par STORM le 23 Juin 2024          Consultée 3769 fois

Nous recherchons tous la lumière dans nos vies. Elle nous dispense fortuitement toujours d’un peu de répit et de beauté. Elle magnifie très souvent ce que nous pouvons regarder et rend délicat nos nuanciers sensoriels. Elle se presse chaque jour à chasser la nuit pour éveiller la Nature et entamer sa marche diurne. Nous la saluons toujours et sommes aimantées de sa chaleur et de son réconfort. Lorsque les brisures constellent et tapissent nos tourments, nous nous tournons parfois vers elle par espoir ou par nécessité.

ALCEST est le réceptacle de ses rais. En entamant ses mues successives au fur et à mesure de ses albums, Neige au plus profond de son âme est devenu l’un de ses papillons flamboyants qui virevoltent avec aisance dans la canopée du Metal. S’il trouve toujours sur son chemin des détracteurs féroces, voire des prédateurs, il a aussi en miroir fait migrer près de lui des milliers d’autres êtres à prendre part à son voyage tout acquis à sa cause. S’il existe une évolution depuis "Souvenirs D’un Autre Monde", au temps béni d’un Black Metal véloce mais déjà teinté d’une atmosphère poétique marquée et empli de volutes littéraires, ALCEST a toujours su brillamment composer avec des émotions puissantes et sensibles à la fois. "Écailles De Lune" en est la parfaite expression et pourrait se définir comme le juste équilibre entre cette part d’ombre des ténèbres et ce besoin vital de retrouver la lueur dans cette quête effrénée d'honorer la plante nourricière Blackae Metalae. Si "Les Voyages De L’Âme" ont paru former la chrysalide de ALCEST, "Shelter", "Kodama", mais aussi certains aspects de "Spiritual Instinct" sonnaient de manière trébuchante comme des œuvres d’une nouvelle jeunesse faite d’expérimentations et de rebellions.

Alors si chacun d’entre-nous préférons l’un ou l’autre de ces stades de la vie de ALCEST, et faisons parfois mine d’apprécier ou de tolérer ses évolutions, l’heure est venue avec "Les Chants De l’Aurore" de reconsidérer toutes nos convictions. Car ce septième album est un diable amoureux d’un ange. Il est cette vapeur qui frémit et qui teinte l’air ambiant d’éléments diaphanes et évanescents tout autant qu’il tourbillonne frénétiquement avec agressivité et tourments. ALCEST a enfin trouvé le juste dosage entre Post-Metal Shoegazé et le retour du chant screamé non plus dosé de manière homéopathique mais armant de son funeste écho les tranches de lumières de certains titres. Nous ne reviendrons pas à l’album "Écailles De Lune" mais finalement c’est bien celui-ci auquel je pense le plus lorsque j’écoute ce nouvel opus. Peut-être est-ce une facétie de mon esprit mais cette comparaison compte pour moi. À l’écoute de "Améthyste" pourtant je m’anime sérieusement à me représenter cela.

Neige a produit tel un alchimiste inspiré des ballades atmosphériques et éthérées prodigieuses sur cet album. Portées par des paroles lyriques et envoûtantes, "Les Chants De l’Aurore" est la réussite d'ALCEST que j’attendais. S’il y a quelque chose d’adulescent – comme Anthony Gonzalez a su le faire avec brio au sein de M83 et je pense notamment aux titres "Run Into Flowers", "We Own The Sky", "Echoes Of Mine" – qui me fait vibrer instantanément, dans la palette émotionnelle que de titres tels que "Komorebi" et "Flammes Jumelles" distillent, avec leurs riffs salutaires empreints d’une nostalgie tenace remplie de pétales mélancoliques, ALCEST réussit à nous faire découvrir des trouvailles enfouies au plus profond de nos secrets. Voyez et écoutez "L’Envol", avec ses montées superbes, son récit dentelé bourré d’un imaginaire dense et beau à la fois. Résonnera-t-il autant dans vos cœurs et dans vos poumons ? Entendrez-vous sa marche délicate et ses pas agiles gagner vos hauteurs d’esprit ? Saisissant à plus d’un tour, ce titre – à mon sens le plus vénérable de l’album – est à inscrire au patrimoine exceptionnel d'ALCEST.

Et si je ne dis mot pour les deux pièces dénuées de guitares saturées "Réminiscence" et "L’Adieu", c’est que leurs pouvoirs extatiques sont à découvrir sans besoin d’aucun d’autres commentaires que l’effleurement et les caresses mélodiques frissonnantes qu’elles procurent d’âme à âme…. Alors, et pour conclure, ALCEST nous signe un disque fort et qui fera date. Le travail admirable est accompli avec "Les Chants De l’Aurore", et je me surprends tout à tour à regarder avec une émotion difficilement contenue les années passées avec les compositions lumineuses d'ALCEST. La pénombre a sa lumière et saisit le présent. Merci à toi Neige !

Note réelle : 4,5/5.

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   (3 chroniques)



- Neige (chants, guitare, basse, claviers, piano, glockenspiel)
- Winterhalter (batterie, percussions)


1. Komorebi
2. L’envol
3. Améthyste
4. Flamme Jumelle
5. Réminiscence
6. L’enfant De La Lune (月の子ʌ
7. L’adieu



             



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