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POST-ROCK / SHOEGAZE  |  STUDIO

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ALCEST - Shelter (2014)
Par DOLORÈS le 22 Février 2014          Consultée 7480 fois

Neige disait depuis longtemps déjà qu'il n'écoutait quasiment pas de Metal, et qu'il s'était découvert une passion pour le Shoegaze et le Post-Punk. Ce type d'influence, ce n'est pas moi que cela dérange. Mais j'avais tout simplement peur après la déception du dernier opus, "Les Voyages De L'Âme". Une amertume liée au fait qu'un groupe qui partait avec de bonnes idées, il y a déjà sept ans, puisse commencer à s'essouffler. Cette idée d'un nouveau départ, de Post-Rock avec des teintes Post-Punk et Shoegaze entièrement assumées, ne pouvait qu'être bénéfique à ALCEST. Je ne prendrai pas le parti des Blackeux qui ont aimé "Ecailles De Lune" et qui avancent maintenant dans leurs découvertes musicales avec des œillères.

"Souvenirs D'Un Autre Monde" était déjà doux à l'écoute, on a eu droit à un magnifique "Sur L’Océan Couleur De Fer" acoustique plus tard ; je ne fais pas partie de la majorité de personnes qui crachent sur ALCEST parce qu'ils ont délaissé le Metal. Ils ont charmé par leur premier album, qui n'avait pourtant rien d'extrême, leur reprocher cela serait absurde. Mais si le courant Post-Black est aujourd'hui omniprésent, les deux premiers albums, si opposés soient-ils, donnaient un caractère marginal à ALCEST. Le groupe était notre petit groupe français, qui expérimente, qui ose, c'était les émotions les plus pures à travers trois accords, dans leur bulle flottante aux couleurs pâles. Avec leur petit succès sur Internet et chez les bons disquaires où les braves gens n'entrent jamais... Neige et ses projets appartenaient à ce monde, où il fallait fouiner pour tomber sur des perles, et c'était une partie du charme. Bien sûr, c'est tant mieux pour lui s'il arrive à vendre aujourd'hui des milliers de boîtiers en plastique jusqu'en Chine. Mais, sans vouloir me la jouer élitiste, ça me déçoit de m'imaginer ALCEST passer à la radio, entre la météo et les infos spectacles.

C'est pourtant la première pensée qui me vient à l'esprit en écoutant "Opale", dont le clip m'a laissé entièrement indifférente, et qui me laisse un goût de fusion entre le titre "Autre Temps" du dernier album et une composition tout droit sortie d'un opus du groupe LES DISCRETS. Plus facile d'accès, sans doute. L'écoute du morceau "Away" renforce cette position, et je suis pourtant une petite admiratrice de Neil Hastead. On a plus l'impression d'une collaboration pour la collaboration, qu'une véritable confrontation des deux entités, et le résultat me semble autant étranger à ALCEST qu'à SLOWDIVE (alors que le titre éponyme, par exemple, m'évoque directement "When The Sun Hits" de SLOWDIVE dans la structure). C'est assez brutal comme critique, mais cet album est facile. La recette change peu, par rapport au dernier opus, les bases qui y étaient posées sont juste beaucoup plus adoucies : un ensemble Post-Rock/Shoegaze porté par la batterie et les riffs acoustiques. Un petit côté CHAPTERHOUSE, mais beaucoup trop mièvre, moins convaincant. Facile à écouter, facile dans sa composition, facile dans les émotions dégagées.

"Délivrance" me donne l'impression que Neige est à bout de souffle, qu'il essaie de recoller les dernières miettes de son projet fétiche. C'est pourtant le seul morceau qui aurait pu me plaire, mais les émotions qui en ressortent semblent bien trop figées. Dommage qu'après plusieurs passages très influencés SIGUR RÓS, on ait une fin quasiment copiée sur la mélodie de "Varúð" des Islandais. Ce titre, est un des morceaux un peu plus "Metal" (dans la structure plus que dans un quelconque début de violence) de l'album et il illustre pourtant bien le côté facile de l'album.
J'ai eu la même impression avec "L'Eveil Des Muses" qui débute si bien, qui attise la curiosité, et qui ne démarre jamais réellement comme on l'aurait espéré. Tout est déjà pré-mâché et on nous le donne à manger en nous demandant d'acquiescer. Il n'y a pas de redécouverte des morceaux au fil du temps, de multiplication des ressentis à chaque nouvelle écoute. La ligne directrice semble fixée, et c'est à l'extrême opposé de ce que j'avais pu expérimenter lors de l'écoute de "Souvenirs D'Un Autre Monde", avec pourtant quasiment les mêmes cartes en main. Je ne trouvais déjà plus sur "Les Voyages De L'Âme" cette effervescence, cette intensité, ces idées naïves et tendres qui fonctionnaient si bien. Et l'ensemble de "Shelter" ne me rassure pas.

La structure de l'intro de "Voix Sereines" est tellement banale que je croirais entendre INDOCHINE au ralenti. Je reconnais cependant que j'arrive à retrouver, sur la partie finale, un vague écho à ce que j'ai autrefois aimé chez ALCEST : des riffs simples mais agréables, une intensité crescendo, et cette innocence bien trop sincère pour refléter un quelconque effet d'exagération.
Dans la catégorie "échos aux débuts du groupe" on a l'exemple de la bonus track "Into The Waves", avec le chant de Billie Lindahl. Sa voix est assez proche de celle d'Audrey Sylvain dans l'intonation et le souffle, je ne lui trouve malgré tout rien d'exceptionnel et elle semble bien plus à l'aise dans son milieu naturel (PROMISE & THE MONSTERS).

Post-Rock ? Dream Pop, ou Shoegaze ? Un peu de tout ça. Dans l'idée, on reste sur la simplicité originelle, déjà présente dans "Souvenirs D'Un Autre Monde", je ne peux que vous conseiller de vous faire votre propre idée si vous aimiez comme moi les débuts d'ALCEST. C'était la seconde chance laissée, et également la seconde loupée de mon côté.

Note réelle : 1,5 pour la production parfaite par Birgir Jón Birgisson, le producteur de SIGUR RÓS.

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   (2 chroniques)



- Neige (chant, guitare, basse, claviers)
- Winterhalter (batterie)


1. Wings
2. Opale
3. La Nuit Marche Avec Moi
4. Voix Sereines
5. L'eveil Des Muses
6. Shelter
7. Away
8. Délivrance
9. Into The Waves



             



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