J'ai été très mitigé sur cet album. Au début je le trouvais plutôt reposant, évasif et euh... sympa. Pur comme le visage de l'enfant qu'ALCEST a toujours eu envie d'être. Un peu comme sur "Souvenirs d'un Autre Monde", en plus "mature" peut-être (dans le bon et le mauvais sens du terme à la fois).

Mais voilà, une torchée d'écoutes plus tard, "Shelter" commence à résonner dans ma tête comme un mauvais coquillage de mer : à la place des vagues merveilleuses que j'entendais sur "Souvenirs...", j'entends surtout un grand vide qui ne m'a finalement ému qu'aux premières écoutes.

Si le retour du ALCEST "plus-metal-du-tout" était plutôt le bienvenu après des "Voyages de l'Âme" qui n'arrivaient pas à aller au-delà du cadre établi par "Ecailles de Lune", il manque à ce nouvel opus un vrai souffle d'inspiration. Des mélodies jamais nouvelles, des arpèges moins déjà-entendus, une attitude shoegaze d'autant plus molle qu'elle n'a plus aucun contrepoids. Et surtout, comme l'a déjà trop bien souligné Dolorès dans sa chronique, des références, des idées qui semblent presque piquées à droites à gauche, alors même qu'ALCEST sonnait comme un groupe complètement unique.

Sur "Souvenirs...", il y avait encore ce son unique de guitares à la fois tranchantes et vaporeuses, il y avait encore cette répétitivité envoûtante. Et surtout, il y avait la découverte de quelque chose de grand.
Ici, malgré une production bien léchée mais du coup moins personnelle, on peine à trouver quelques titres à se mettre vraiment sous la dent.

Ce "Délivrance", sans doute, qui est quand même, de mon point de vue, plutôt prenant... mais quoi de plus, honnêtement?