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2016 Kodama
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ALCEST - Kodama (2016)
Par LYRR le 18 Janvier 2017          Consultée 5118 fois

Plus le temps passe, moins je parviens à m'identifier avec l'univers musical de Neige. Il y a eu "Souvenirs D'Un Autre Monde" et "Écailles De Lune", deux disques délicats, un peu maladroits par moments mais tellement sincères et poétiques que l'on ne pouvait s'empêcher de les apprécier. Puis il y a eu "Les Voyages De L'Âme, qui contrairement à leur titre ressemblaient plus à des promenades du dimanche après-midi qu'à des évasions spirituelles. Et enfin il y a eu "Shelter", dont la musique se voulait si légère et éthérée qu'elle finissait par s'évaporer dans l'indifférence la plus totale de l'auditeur, ennuyé. ALCEST semblait alors rouler sur des rails menant tout droit au fond du gouffre de l'inspiration gâchée lorsqu'est sorti "Kodama".

"Kodama" n'est pas un album exceptionnel ; tout au plus est-il agréablement moyen. Mais alors que l'on croyait que Neige allait continuer à peu à peu dériver loin des rivages du Metal, l'on constate ici avec satisfaction que le courant a changé de direction et a ramené l'esquif en des eaux plus navigables (pour un metalhead s'entend). Mais même si l'on a droit à un retour du chant Black, il ne faut pas non plus se leurrer : ce n'est pas "Écailles De Lune" – et ça ne prétend pas l'être, soit dit en passant. ALCEST ne fait pas un retour à ses origines mais continue d'évoluer dans son univers propre, ce qui est à mettre à son crédit : il va là où il veut aller, librement, sans avoir de comptes à rendre ou de contraintes artistiques dues aux attentes conservatrices de certains de ses auditeurs à respecter. Cependant, le principal problème de cette démarche est que les idées musicales de Neige sont de plus en plus difficiles à suivre pour les fans de première heure.

Je m'explique : même si "Kodama" dépasse significativement "Shelter" en termes d'intérêt, il est décevant de constater que l'émotion qui faisait tout le charme de la musique de Neige à ses débuts semble s'être évanouie dans la nature depuis longtemps et ne paraît pas compter revenir de sitôt. Si l'on appréciait ALCEST le sensible, ALCEST le contemplatif manque cruellement de sel et se perd dans la monotonie d'un monde devenu monochrome, enfermé dans un style plat qui reflète moins les inclinaisons de l'âme que l'effacement progressif de leur existence dans l'immensité du néant.

Et c'est justement là qu'il est compliqué d'appréhender ce que Neige souhaite nous transmettre à nous, les auditeurs : il se dégage de "Kodama" une sorte de neutralité imperturbable, de stagnation, alors que l'on sent bien que l'on devrait survoler un monde de songes et de lumière, cherchant la route menant à la merveilleuse Celephaïs et ses temples de turquoise ou à la légendaire Kadath, cité des Dieux des Contrées du Rêve (*). Au lieu de cela, l'on reste cloué chez soi à regarder le soleil se coucher depuis le balcon : c'est joli, mais vaguement décevant.

Les riffs sont assez semblables les uns aux autres ; pas de révolution ou de grande prise de risques. Les atmosphères se ressemblent, restent cohérentes entre elles, mais elles n'ont pas vraiment d'intérêt – et l'inspiration japonaise n'est pas perceptible outre mesure, alors que cela aurait pu être un point fort du l'album. On a assez vite fait le tour du disque : il est court et, dans l'ensemble, assez simple à cerner. Pas de titre qui m'ait particulièrement marqué – à la limite "Oiseaux De Proie" s'il fallait en nommer un, mais sans grande conviction.

Ça fait toujours plaisir de se dire que Neige continue à créer, mais je dois avouer avoir de plus et plus de mal à me sentir concerné par sa musique. Ce qu'il me semble important de retenir de "Kodama" est que l'évolution d'ALCEST ne s'est pas arrêtée. Il y a un potentiel endormi derrière ces riffs et ces mélodies, un potentiel qui ne demande qu'à se déployer pleinement et sans entraves. Tout ce qu'il lui manque, c'est une petite étincelle de vie.


(*) Lisez "Celephaïs" et "La Quête onirique de Kadath l'inconnue" de H.P. Lovecraft. Ce ne sera pas du temps perdu, croyez-moi.

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- Winterhalter (batterie, percussions)
- Neige (chant, guitare, claviers)


1. Kodama
2. Eclosion
3. Je Suis D'ailleurs
4. Untouched
5. Oiseaux De Proie
6. Onyx
7. Notre Sang Et Nos Pensées (bonus Track)



             



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