SCANNER, veille gloire du Power Speed allemand des années 80 (on se souviendra notamment de cette petite pépite qu’est "Hypertrace" - chef d’œuvre Messieurs Dames ! - surfant sur le Power Speed Metal initié par HELLOWEEN), est toujours en vie et c’est toujours un petit évènement pour votre serviteur que de découvrir une nouvelle livraison des Teutons. Revoici donc SCANNER avec un septième album, neuf ans après un "The Judgement" (2015) disque de Power Metal de bonne facture certes, mais qui n’aura pas foncièrement marqué les esprits. Ne tergiversons pas trop, "The Cosmic Race" à l’artwork très réussi (l’œuvre de Henar Sherif) et en lien avec la science-fiction (comme autrefois "Hypertrace" et "Terminal Earth"), ne fera pas mieux que son prédécesseur si l’on en juge son contenu. Je trouve même que "The Judgement" était un peu plus inspiré et percutant que "The Cosmic Race". Cela étant, SCANNER préserve ici sa personnalité, fort de son commandant de bord, guitariste et maître à penser, seul membre originel, Axel A.j. Julius, et de son lieutenant Efthimios Ioannidis qui est toujours derrière le micro (depuis 2002). Pour le reste, le line-up a une nouvelle fois été renouvelé et voit d’ailleurs la disparition d’Andreas Zeidler dans les effectifs (guitariste qui était présent dans SCANNER depuis 2007 !).

Que de changements donc niveau line-up (rien d’étonnant au final chez SCANNER), ce qui n’entrave toutefois en rien au style du groupe allemand, soyez rassurés, puisque l’on retrouve toujours avec un réel plaisir les mêmes ingrédients dont quelques très belles flèches de Power Speed Metal à l’allemande, typiques donc de SCANNER. Je pense notamment au puissant "The Earth Song" qui démarre le disque sur les chapeaux de roue avec de belles envolées guitaristiques (on retrouve ici le style très reconnaissable d’Axel A.j. Julius qui n’a donc guère changé après toutes ces années) comme au bon vieux temps sans compter des couplets pour le moins mélodiques et qui caractérisent assez bien le combo allemand depuis toujours. Un titre de très belle facture et qui propose là même quelques petites trouvailles et nouveautés comme ce pont très bien amené et qui met en évidence quelques chants amérindiens. C’est plutôt bien pensé !

Dans un registre énergique et un peu moins rapide toutefois, on mentionnera "Scanner’s Law" assez percutant et aux tonalités un peu plus lourdes, malgré quelques ralentissements rythmiques, "Warriors Of The Light" avec des guitares là aussi plus incisives et rugueuses et qui rappellera davantage l’époque de "Mental Reservation" mais affichant là aussi de très belles parties de guitare (à l’ancienne) – Efthimios se révélant pour le coup polyvalent entre chant clair lisse et chant plus rugueux. La palme revenant sans doute à "Space Battalion" plus Heavy, lourd et agressif, et proposant là de belles variations ainsi que quelques touches légèrement ACCEPT-iennes (notamment au niveau de la sonorité des guitares). Pas de quoi sauter non plus au plafond, mais SCANNER sait y faire en matière d’écriture même si le morceau de fin "The Last And First In Line" malgré quelques bons passages (cf. le break avec la guitare hispanisante) affiche des transitions un brin convenues et limite tarabiscotées. Quant au refrain, il apparaît assez PRIEST-ien sur les bords.

SCANNER privilégie aussi sur ce disque des morceaux plus mid-tempo à l’image d’ailleurs de l’étonnant "Dance Of The Dead" qui a même de quoi surprendre au prime abord tant le morceau parait lourd (grosses guitares inside), pataud et lent, sans compter des vocalises presque growlées par endroits de la part d’Efthimios. Fort heureusement, le titre est magnifiquement sauvé par un refrain très SCANNER-ien dans l’esprit avec des chœurs de circonstance. Dans une moindre mesure on citera aussi l'entêtant "Face The Fight" assez Heavy dans l’âme mais un poil convenu il faut bien le reconnaître malgré un refrain très mélodique qui reflète là encore assez bien l’identité de SCANNER alors que "Farewell To The Sun" assez mélodique lui aussi, le refrain est plutôt sympathique et accrocheur (dans la lignée d’un GRAVE DIGGER moins viril) n’est pas des plus renversants non plus malgré là aussi de belles interventions de la part d'Axel A.j. Julius. On soulignera toutefois la particularité des riffs dont la sonorité semble sortir directement de l’époque "Mental Reservation". Pas de dépaysement non plus de ce côté-là. Enfin, on mentionnera la ballade de l’album qu’est "A New Horizon", correcte sans être toutefois exceptionnelle (faut pas déconner non plus !) avec quelques claviers en fond générant un peu de relief et un chant pas très éloigné de celui de Kai Hansen.

On ne va pas se le cacher, malgré le plaisir d’écouter des nouvelles compositions de SCANNER, ce septième album bien que sympathique et très plaisant avec ce côté toujours un peu old school n’est pas non plus renversant et manque de mon point de vue de morceaux Power Speed Mélodique de l’acabit d’un "The Earth Song" inspiré, registre dans lequel SCANNER excelle réellement. Heureusement il y a quand même quelques compositions assez réussies telles que l'élaborée "Space Battalion", "Dance Of The Dead" malgré son rythme pataud, ou bien encore ce "Warriors Of The Light" plutôt fédérateur. Petit bémol concernant le chant d’Efthimios Ioannidis, je persiste et signe (je l’avais déjà écrit dans la chronique de "The Judgement"), aussi polyvalent soit-il (quelques rugosités ici et là cf. "Warriors Of The Light", et quelques petits growls), son chant manque toujours d’épaisseur je trouve, et reste assez quelconque de mon point de vue. Pire, il peut même un peu agacer par endroits. Cela reste bien évidemment mon ressenti. Enfin, le son de la batterie pour terminer n’est pas des plus optimals, le rendu sonne assez 'mécanique' je trouve - sur les blasts notamment - (il y avait déjà ce défaut sur l’album de 1995 "Mental Reservation"), comme si Axel Julius n’avait pas appris de ses erreurs depuis toutes ces années. "The Cosmic Race" ? Pour les nostalgiques avant tout !

Note réelle : 2,5/5 arrondi à 3/5 (car l'ensemble reste correct).

Morceaux préférés : "The Earth Song", "Space Batallion", "Dance Of The Dead", "Warriors Of The Light".