CHEVELLE a été formé en 1995 par les frères Loeffler : Peter et Sam. Le duo étant autodidacte, les gars pratiquaient leur musique dans le garage de leurs parents. Les influences étaient NIRVANA, ALICE IN CHAINS, et tout le gratin Grunge de l’époque. Il faut dire qu’en 1995, la vague était encore bien présente.

Leur plus jeune frère, Joe, rejoint les gars peu de temps après. Le nom du groupe, sans grande surprise, provient de la passion du trio pour les voitures de course. CHEVELLE enregistre leur tout premier album avec le producteur Steve Albini, mondialement connu pour avoir travaillé avec un certain NIRVANA. Les gars étaient, d’ailleurs, très impressionnés à l’époque, la nervosité était palpable au dire même des principaux intéressés.

Après avoir entendu les premiers rushes, le trio est plutôt insatisfait avec l’aspect global qui semble plus "garage" qu’autre chose. Malgré la réputation du bonhomme, les frères Loeffler lui en glissent un mot. Loin d’être fermé à la critique, Albini accepte de retravailler la production et le rendu global.

Malgré l’effort émis sur "Point no. 1", le résultat global est peu satisfaisant et clashe complètement avec le restant de la discographie du groupe. Plusieurs considèrent d’ailleurs leur second effort, "Wonder What’s Next", comme leur premier véritable album. S’il est vrai que cette galette est complètement différente, il serait néanmoins injuste de ne pas porter un minimum d’écoute sur ce "Point no.1" qui regroupe quand même quelques bons trucs. Les fondements mêmes de la musique de CHEVELLE s'y retrouvent : celle-ci se compose essentiellement d’ambiances, de moments instrumentaux, et est à mi-chemin entre le Post-Grunge et une espèce de musique semi progressive. Oui, je sais, en théorie cela semble impossible à lier ensemble. Pour bien comprendre "la chose", jetez un coup d’oreille sur "Dos" et ses 6 minutes de musique. L’essence même de ce "Point no.1" est là. La basse de Joe est d’ailleurs autant mise en avant que la batterie ou la guitare, ce qui rend à l’ensemble une impression d’unité.

La voix de Pete est à des années-lumière de Kurt Cobain, son héros. Une bonne chose, étant donné qu’il aurait été de mauvais goût de singer le leader de NIRVANA sur un autre album produit par Albini. Son chant ressemble plutôt à celui de Daniel Johns de SILVERCHAIR : très cristalline, avec quelques grognements par-ci par-là.

J’aime bien la chanson titre, qui est d’ailleurs l’un des seuls survivants en concert du premier essai. On a ici un titre facile à assimiler, avec une belle ambiance torturée et glauque amenant assurément une certaine profondeur à l’ensemble. Bien sûr, impossible de crier au génie, les trois frères n’ayant rien inventé, mais possédant juste assez de connaissance pour amener à leur musique un truc cool sur lequel poser l’oreille.

Les débuts de CHEVELLE dans l’industrie musicale seront difficiles puisque la maison de disques fermera ses portes quelques mois plus tard. Néanmoins, les gars ont assez de potentiel pour qu’une compagnie plus importante leur fasse de la place dans leur écurie. Le meilleur est à venir.

Morceau préféré : "Point no. 1".