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MALEVOLENCE - Self Supremacy (2017)
Par KOL le 12 Octobre 2023          Consultée 670 fois

"Canarder : verbe transitif (familier). Tirer sur quelqu'un des coups répétés en restant soi-même à couvert". Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le Larousse. Du coup, j’ai creusé un peu et cherché d’où venait l’expression. De façon assez (peu) surprenante, l’allégorie fait référence aux "techniques" de la chasse aux palmipèdes dans des mares, et non pas à la truculente plume du volatile chroniqueur de Nightfall In Metal Earth. L’étymologie du mot ne manquera pas de renforcer la réputation sulfureuse, mais visiblement pas totalement usurpée, de la communauté des boucaniers de France et de Navarre. Bref, tout ça pour vous l’affirmer tout de go, "Self Supremacy", second LP des Anglais de MALEVOLENCE, canarde méchamment.

Après des débuts prometteurs, le combo de Sheffield a le bon goût de confirmer ses prédispositions à délivrer une musique extrême-mais-pas-trop de qualité, œuvrant à la croisée du Metalcore et du Groove. Si la première influence citée ne leur permet pas nécessairement de se démarquer du genre, associant voix Hardcore, grosses guitares, et breakdowns de façon relativement convenue (mais néanmoins puissante), c’est en toute évidence l’ajout de ces effluves de Groove qui fait là tout le sel et la personnalité des Britanniques.

Le crédit en revient à la complémentarité d’une section basse-batterie qui avoine comme il faut (avoiner : donner une sévère réprimande, l’expression venant des cochers qui faisaient avancer leurs chevaux soit en leur faisant miroiter des céréales, soit à grand coup de fouet) et surtout d’une paire de gratteux qui sait s’y prendre pour riffer hardiment. Le duo Hall/Baines puise en effet ses racines dans le Thrash et ses rejetons, martyrisant leurs guitares sur des tempi allant du très très rapide au plus lourd, parfois Sludgesque ("Slave To Satisfaction") sur les bords. La répartition des rôles est d’ailleurs assez claire : le premier cité, Konan (le prénom du bonhomme étant tout un programme en soi) se concentre sur les aspects rythmiques et le deuxième chant, usant de son timbre grave et éraillé si caractéristique. Le second, Josh, fait feu de tout bois, parsemant la galette de leads enflammés avec une vista peu courante dans le style pratiqué. Le bougre a même récemment été adoubé par Matt Heafy (TRIVIUM) lors d’une récente tournée commune, venant faire quelques featurings sur certains tubes des Floridiens sur scène.

Alors, autant être clair, "Self Supremacy" est très certainement l’opus le plus violent de la courte discographie de MALEVOLENCE, tout en se montrant très respectueux de son identité, forgée parpaing après parpaing depuis à présent une dizaine d’années. Les parties lentes ne constituent aucunement une forme de répit, laissant l’auditeur broyé par la lourdeur de l’assaut lorsqu’il survient, sentiment renforcé par la complémentarité des timbres de Taylor et Hall. Ce dernier s’adjuge généralement ces passages en growlant légèrement sur un ton qui pourra par moments rappeler MASTODON, tandis que son comparse nous assène nos quatre vérités dans la plus pure tradition Hardcore. Le mélange des deux s’avère le plus souvent hautement savoureux.

Tout semble donc en place pour un bon 4/5 à ce qu’il semble ? Oui mais non… Oui car le disque s’écoute d’une traite, comme on vide sa première Kro lors de retrouvailles annuelles avec son crew, ne ment pas sur la marchandise et pue l’intégrité à plein nez. Non, car il manque encore un ingrédient essentiel à la mixture : une écriture mélodique plus poussée. Attaché à se montrer le plus direct possible, MALEVOLENCE a quelque peu laissé la malle à chansons fermée. Les tours de disque répétés n’y feront rien et les titres peinent quelque peu à se démarquer les uns des autres. Le quota d’agression est plus que respecté, mais il aurait fallu ajouter d’autres lignes que celle de la guitare de Josh Baines pour apporter un contrepoids à toute cette colère. À trop bander ses muscles tel un culturiste autrichien, la formation peine à totalement emporter le morceau sur la durée.

En synthèse, puisque je viens inconsciemment de reprendre un schéma mental de lycéen de par trop ancré dans mon cerveau dérangé, "Self Supremacy" est "bien mais pas top" selon la formule consacrée. Il souffre d’une carence en accroches et, malgré l’originalité de la recette, ne devrait pas laisser de souvenirs mémorables au-delà de deux/trois pistes un brin plus aguicheuses, à commencer par l’éponyme titre d’ouverture. La rouste reçue n’en demeure pas moins sévère et tout à fait respectable pour nos lecteurs à tendance masochiste, qui en redemanderont sans doute une petite tournée. Ça tombe bien, si t’en reveux, y’en re n’a !

Allez, zou, un petit 3/5 pour la route.

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   KOL

 
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- Alex Taylor (chant principal)
- Josh Baines (guitare)
- Konan Hall (guitare, chant)
- Wilkie Robinson (basse)
- Charlie Thorpe (batterie)


1. Self Supremacy
2. Trial By Fire
3. Severed Ties
4. Wasted Breath
5. Body Count
6. 4am On West Street
7. Slave To Satisfaction
8. Spineless
9. True Colours
10. Outnumbered
11. Low Life



             



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