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- Style : Comeback Kid, Hatebreed, Thrown, Incendiary, Johnny Booth

KNOCKED LOOSE - Laugh Tracks (2016)
Par KOL le 16 Août 2023          Consultée 1053 fois

"I chose violence". Tel Cercei Lannister, mon credo est tout trouvé. Loin du zoo Black et des pitreries Death surannées, il existe un genre de brutalité tout authentique qui sied particulièrement bien à mon teint blafard, tendance vert-matrix de fin d’hiver : celui du Hardcore Metallique. J’entends certains glousser au fond de la classe, mais comment mieux décrire le style dans lequel officie KNOCKED LOOSE, petite bande de rageux du Kentucky, qui nous reviennent à peine deux ans après un "Pop Culture" servi en guise d’apéritif et de mise au point (poing ?). Une colère sincère et sans filtre alliée à un riffing décousu mais sauvage, je n’en demande pas plus (enfin si, un peu quand même, car l’EP cité était un joyeux défouloir mais n’allait guère plus loin).

Monsieur Hardcore et Madame Metal ont donc le plaisir en 2016 de vous annoncer la naissance du premier LP de la formation, le bien mal nommé "Laugh Tracks", dont l'appellation témoigne une nouvelle fois d’un sens certain de l’ironie, les rires clôturant l’opus n’incitant pas à la gaudriole, encore moins à la bamboche. Illustré par un artwork très classieux qui devrait séduire notre Dark Beagle national et réalisé par Danielle Otrakji, son élégance n’a d’égale que la férocité du menu proposé, dans une absurdité la plus totale. Si à première vue, la pochette pourrait évoquer une œuvre chiadée et sophistiquée, oubliez tout cela, car c’est plutôt de bestialité dont il s’agit en l’occurrence.

Œuvrant dans l’ensemble dans la continuité de son prédécesseur, le disque n’en présente pas moins quelques évolutions, parmi lesquelles une lisibilité plus marquée des titres, ce qui n’est pas pour me déplaire, le foutoir absolu de leur essai séminal en ayant quelque peu atténué la portée. Autre gros upgrade, l’arrivée de Will Putney (FIT FOR AN AUTOPSY, END) derrière la console, à la production et au mix. Et ce n’est rien de dire que cela s’entend. Le son est colossal pour le genre, à la fois précis et puissant. On sent également sa patte à travers les arrangements, plus variés. Que ce soit via quelques harmoniques lâchées innocemment, un pont à la basse, une petite outro en mode crooner "Deadringer" ou une variation de rythme : tout est fait pour magnifier la puissance dont fait preuve le combo ricain.

Certains morceaux mériteraient franchement leur place dans un "Try not to headbang challenge", tel le savoureux "The Rain", court mais épais comme un parpaing. La concision est d’ailleurs l’une des marques de fabrique du groupe, deux pistes seulement dépassant les trois minutes. Les amateurs de NAPALM DEATH devraient apprécier l’exercice, la durée totale de l’opus ne dépassant pas les trente minutes, ce qui est amplement suffisant au demeurant et pas inhabituel en la matière, qui plus est.

Malheureusement, une fois de plus, KNOCKED LOOSE n’évite pas certains écueils, sans pour autant c(r)ouler à leur rencontre tel un vulgaire paquebot de croisière. Ainsi, la systémisation des breakdowns peut vite s’avérer redondante, même s’ils ne sont pas nécessairement annoncés avec tambours et trompettes comme c’est trop souvent le cas. Il en va de même pour la multiplication de plans différents sur une même composition, qui ne permet pas totalement de rentrer dans les chansons, qui plus est lorsqu’elles culminent majoritairement à de minutes et des brouettes. À peine commencées, celles-ci se terminent sans crier gare, pour enchaîner sur la piste suivante, sentiment renforcé par l’absence de transition entre les titres, malicieusement accolés les uns aux autres dans un exercice de style apportant certes raffinement et consistance mais nuisant à l’expérience dans son ensemble. On en ressort lessivé, sonné par les coups de boutoir et abruti par le déferlement de décibels, mais sans avoir pu reprendre son souffle ni réellement distinguer les morceaux les uns des autres.

Mais après tout, n’est-ce pas ce que l’on cherche lorsque l’on traîne du côté obscur du Hardcore ? Des vociférations clamées avec rage et assénées comme autant de revendications habitées par Bryan Garris, hurleur en chef de la meute, des riffs bien sales variant les tempi ("No Thanks") visant à briser quelques nuques ("Blood Will Have Blood"), des atmosphères parfois Thrashy et souvent malsaines que n’aurait pas reniées Kerry King et sa clique à leur prime ("Oblivions Peak", "A Fetish", "My Heroes"). Oui, vous avez bien lu, il y a bien des petits toffees de SLAYER parsemées de-ci de-là.

Point de masturbation intellectuelle à aller chercher ici, juste de l’énergie et de la colère, pour faire office de catharsis. Ne dit-on pas que l’écoute de musique violente apaise l’âme ? C’est d’ailleurs le fruit d’une étude très sérieuse du Docteur Andreoli, psychologue clinicienne de son état. Elle affirme que ce type de musique réduit le niveau de cortisol et de ce fait atténue le stress chez les patients et favorise la concentration. Si tel est le cas, je peux vous assurer que "Laugh Tracks" constituera un traitement efficace à vos futures crises d’angoisse, tout imparfait soit-il au demeurant.

Note réelle : 3,5/5.

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- Bryan Garris (chant)
- Isaac Hale (guitare, choeurs)
- Cole Crutchfield (guitare, choeurs)
- Kevin Otten (basse)
- Kevin 'pacsun' Kaine (batterie)


1. Oblivions Peak
2. Deadringer
3. The Rain
4. Blood Will Have Blood
5. Counting Worms
6. My Heroes
7. Billy No Mates
8. Last Words
9. No Thanks
10. A Fetish
11. Laugh Tracks



             



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