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DOOM METAL  |  STUDIO

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ISOLE - Anesidora (2023)
Par MEFISTO le 10 Avril 2023          Consultée 2112 fois

Après un album à tiroirs lorgnant vers le désordre mondial, inhabituel pour lui, ISOLE reprend le collier quatre ans après avec un disque moins ambitieux thématiquement, mais plus puissant en émotions.

Un huitième skeud déjà pour les Suédois, des pros du Doom à saveur épique dont les deux membres principaux sont, rappelons-le, les têtes pensantes d'EREB ALTOR, avec lequel ils se défoulent du côté Black Viking de la Force. ISOLE est quant à lui un projet plus soft, né un an plus tard qu'EREB, mais pour lequel le quartette a consacré plus de temps au début, sortant trois albums avant même le premier d'EREB. Vingt ans plus tard, les deux entités sont aussi prolifiques l'une que l'autre, signe que Daniel Bryntse et Crister Olsson sont de sacrés créateurs.

Cette qualité ne vient cependant pas sans un revers de la médaille ; tant de créativité peut entraîner un essoufflement, une redite, voire une parodie de soi, que même les plus grands combos n'ont pas tous évité. Pour plusieurs, ISOLE c'est du radotage de disque en disque, ce qui selon moi est exagéré. Il y avait un immense écart de qualité entre "Silent Ruins" et "Born From Shadows" et le scénario se répète, à plus petite échelle, entre le très bon "Dystopia" et le succulent "Anesidora" qui le surpasse d'une tête et d'un très large cœur.

Oui, d'un cœur, car la trame de cette cuvée 2023 est facile à saisir, autant dans les envolées lyriques, les lourdes complaintes et les lyrics de cet "Anesidora" à la pochette intrigante. Putain, pour une fois que les Suédois se forcent un peu de ce côté… En grec, "Anesidora" qualifiait certaines déesses et figures mythos d'une immense générosité. Donc, d'un bord on a cette femme sensée apporter du bonheur et de l'autre, les histoires d'amour de merde habituelles en Doom, qui tournent à la calamité.

I bow down by all I´ll leave behind
In silence, in abundance
At this altar to my failures
There is no turning back

What else is there but this emptiness?
I´ve been trying to kill this nothingness
I hang my head, sunken deep below
Still I don´t know how to live without you


Wow... Anesidora mon cul… La souffrance en cadeau ?

Les Suédois nous souhaitent aussi d'écouter le chant des baleines dans notre sommeil pour ne pas recréer leurs erreurs (imaginaires). Et quand on sait que la baleine a une signification salvatrice ou démoniaque dans la mytho, on peut se poser des questions… Il y a en outre cette histoire du type qui ne peut régler les problèmes d'Anesidora, qu'il laisse finalement tomber et finira par oublier sèchement ("Forgive Me"), car de toute manière c'est un putain de visage à deux faces. Bref, c'est le foutoir. Et Daniel Bryntse jour le rôle du mâle naïf et découragé à merveille avec sa voix claire admirable qui transpire la sincérité. On a envie de lui coller des baffes tant il paraît con à tomber dans le panneau et à sortir de sa torpeur souvent trop tard, quand la hyène lui a ricané au fond des tripes…

Plus on mord dans la galette, moins le ton s'arrange… Culpabilité, désespoir, résignation, monotonie, des couteaux dans le dos, des jeux dangereux, des êtres humains aux problèmes non-réglés qui en blessent d'autres… Il y a certes un peu de lumière quand "Open Your Mind" déverse sa beauté ébène, mais "Vanity" vient refoutre le bordel pour de bon, alourdissant le climat déjà pachydermique pour du Doom tétant sa nourriture dans les relations humaines. On ne parle pas de la fin du monde ou de démons consumant votre cellule grise, mais d'un homme et d'une femme qui vivent l'enfer dans leur petit cocon, comme des millions de contemporains.

Et ça s'entend merveilleusement bien. À part la solide "The Songs Of The Whales" qui semble se détacher des six autres offrandes avec son fumet épique, on a droit à une enfilade de hits Doom classiques. La belle progression de "Forgive Me", la pesanteur de "Monotonic Scream", la hargneuse "Twisted Games", le riff de "In Abundance" et le duo de clôture qui envoie de l'hippopotamesque et du gros feeling sale, y a de quoi bouffer. Ce Doom personnel, sans longueur, accrocheur au possible, mi-solennel mi-bonbon, à l'équilibre parfait pour les néophytes et très intéressant divertissant pour les initiés, est fameux. Quant à moi, je me situe au milieu, donc je suis le public idéal pour apprécier "Anesidora" à sa juste valeur.

Le meilleur depuis "Born From Shadows". Difficile de m'en lasser.

Note : 4,5/5.

Podium : (or) "Open Your Mind - Vanity", (argent) "In Abundance", (bronze) "The Songs Of The Whales".

Indice de violence : 1,5/5.

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- Daniel Bryntse (chant, guitare)
- Crister Olsson (guitare)
- Jimmy Mattsson (basse)
- Victor Parri (batterie)


1. The Songs Of The Whales
2. Forgive Me
3. Monotonic Scream
4. Twisted Games
5. In Abundance
6. Open Your Mind
7. Vanity



             



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