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DARKWATER - Calling The Earth To Witness (2007)
Par HAPLO le 10 Avril 2023          Consultée 1301 fois

DARKWATER, ça vous dit bien quelque chose ?
… Allez, un petit effort… Ouiiiii, voilà, ça revient…. DARKWATER, c’est effectivement ce très fréquentable combo suédois de Metal Prog aux ambitions plus qu’honorables mais vivant quelque peu dans le sillage d’un DREAM THEATER, d’un VANDEN PLAS ou encore d’un plus local mais non moins talentueux ANDROMEDA. Offrant une musique bellement riffée à la technicité irréprochable et aux mélodies intelligemment accrocheuses, dans la plus respectueuse tradition d’un Prog léché venant d’Europe du Nord, le gang d’Henrik Båth (voix, guitare additionnelle) n’est pas non plus réputé pour son hyperactivité studioesque avec seulement trois albums pondus entre 2007 et 2019… DARKWATER aime par dessus tout prendre son temps et peaufine ainsi chaque production jusqu’à l’ultime détail ! Des musiciens talentueux pour une musique ambitieuse… Diable que ce menu est attrayant !

Mais remontons un peu le temps et intéressons-nous un peu à ce "Calling The Earth To Witness", cri initial poussé en 2007 par ce qui semble correspondre à un plan B de la formation HARMONY (d’où sont issus pas moins que le chanteur Henrik Båth, le guitariste Markus Sigfridsson, le claviériste Magnus Holmberg ainsi que le batteur Tobias Enbert) auquel vient s’ajouter le bassiste Karl Wassholm : Le bassiste originel d’HARMONY étant du coup le seul à ne pas vivre cette aventure, il s’est peut-être posé quelques questions existentielles sur le comment du pourquoi de cette affaire… tout en continuant néanmoins à jouer avec Sigfridsson au sein d’un autre combo titré 7DAYS en compagnie d’un certain Daniel Flores derrière les fûts (MIND’S EYE et plus récemment The MURDER OF MY SWEET) ; bref, les méli-mélos limite orgiaques de la scène Metal suédoise dans leurs plus beaux effets quoi !

Mais revenons un tantinet à notre eau sombre : Prenant le contre-pied d’un HARMONY qui se situe plus dans une veine powero-métallique traditionnelle, DARKWATER se veut globalement plus musical, plus chiadé et surtout plus nuancé : Les Suédois ambitionnent d’y mettre en œuvre un art de la nuance volontairement placé sur piédestal et ainsi matérialisé par moult variations en termes de puissance (l’on passe régulièrement d’un Metal aux rythmiques rugueuses tournant plein régime à une ligne de piano orpheline et tout en émotion…) ainsi que dans un art accompli de la transition dont la magie laisse à penser que toutes ces séquences de haute voltige parviennent à s’enchaîner très naturellement. Résultat d’une mise en place impeccable et de musiciens maîtrisant pleinement leurs instruments respectifs, la musique de DARKWATER se veut ainsi vivante et prenante tant par ses mouvements incessants que par la puissance et l’énergie qui la sous-tendent.

Cependant, au-delà même de la qualité du son ou de la virtuosité des instrumentistes, ce qui frappe avec ce premier opus c’est surtout la (haute) vélocité de l’organe vocal d’un Henrik Båth pourtant si jeune et qui semble pourtant tellement proche du sommet de son art ! L’intéressé y déploie en effet une voix tant énergique que puissante, capable de chatouiller les étoiles dans les aigus, mais surtout faisant preuve d’une élasticité qui en ferait pâlir plus d’un : Båth semble à l’aise quelque soit le contexte, ignorant, voire s’amusant des difficultés, et y ajoutant un petit supplément d’âme ou d’implication personnelle qui ne peuvent que servir des lignes harmoniques déjà bien accrocheuses. Le chanteur apporte ainsi une saveur et une vivacité qui sert vraiment un ensemble instrumental déjà vertueux… On commence alors à mieux comprendre pourquoi ces diables d’inconnus suédois ont surpris leur monde et sont venu marquer des points là où personne ne les attendait avec ce "Calling The Earth To Witness" tombé dans les bacs en mai 2007 !

C’est donc à un mariage heureux entre un Metal technique aux mélodies accrocheuses (et où l’ami Markus Sigfridsson se fait globalement plaisir aussi bien par ses riffs velus que par ses soli variés) doté d’un vocaliste simultanément doué comme réellement impliqué, auquel nous convient ces drôles d’anonymes avec ce premier opus qui se paye le luxe de (re)mettre pas mal de pendules à l’heure : le Prog n’est pas mort, il suffit de savoir le jouer !
Car inconnus ne voulant pas pour autant dire inexpérimentés (les transfuges d’HARMONY jouent quand même ensemble depuis une paire d’années !) ce qui explique sans doute la joyeuse surprise provoquée au sein du petit univers Prog au sein duquel on s’est rapidement ébahi devant la maturité tapageuse présente sur ce premier album mais que l’on s’explique mieux en prenant un chouïa de recul…

Il n’en demeure pas moins que DARKWATER impressionne réellement par sa maîtrise du sujet, à l’image du très riche et mélodique "Tallest Tree" dont les dix minutes passent sans même qu’on y prenne garde tant ce titre concentre un tas de très bonnes choses bellement interprétées et intelligemment agencées… La perfection est ici toute proche ! Le très accrocheur "Shattered" avec sa rythmique diablement efficace puis son refrain tant mélodique que fédérateur n’est pas en reste et matérialise la science des Suédois à mélanger avec succès des ingrédients explosifs pour un bien joli résultat à la maîtrise parfaite ! On en redemande !

Cependant, il faut garder à l’esprit que le petit monde du Prog est peuplé d’un certain nombre de coupeurs de cheveux en quatre (ce chiffre passant aisément à huit lorsque les intéressés osent se proclamer kroniqueurs !) aux yeux desquels DARKWATER, à la lumière de ce premier opus, dispose encore d’une belle marge de progression pour rejoindre sans pour autant égaler les grands frères évoqués plus haut. Car en dehors d’une couverture illustrant ce "Calling The Earth To Witness" dont le choix artistique, et du coup l’accroche visuelle, peuvent s’envisager comme passablement discutables, il faut bien reconnaître qu’avec ce tout premier opus, et malgré l’expérience évoquée plus haut, DARKWATER commet selon moi quelques menus pêchés de jeunesse.

Au niveau millimétrique, les Suédois tombent ponctuellement dans l’excès de zèle en proposant des passages instrumentaux particulièrement verbeux et dont la longueur donnent en outre l’impression d’avoir un chouïa chargé la mule alors que ce n’était pas vraiment nécessaire : le pourtant très entraînant "Again" s’achève ainsi sur une conclusion qui n’en finit plus d’en finir alors que rien ne l’y oblige... Parallèlement, ce rallongement de sauce génère des séquences qui en perdent de fait leur piquant pour finalement frôler le mou du genou… et tranchent ainsi avec la belle énergie déployée par ailleurs…
En outre, et sans franchement s’autoplagier, les musiciens (ré)utilisent des plans identiques que l’on retrouve à intervalles réguliers au fil des neuf titres qui arment cet album : La ligne d’un piano seul perdue en plein milieu d’un morceau qui casse le rythme avant que les autres instruments ne viennent s’y raccrocher pour repartir de plus belle en est l’une des illustrations (et je n’ai pas l’impression que ça fasse partie de la ligne mélodique récurrente d’un concept-album ou alors j’ai vraiment loupé le coche !).

Plus globalement, la patte musicale de DARKWATER en arrive à manquer un peu d’âme, l’empreinte du groupe pouvant sembler un peu trop consensuelle si ce n’est un brin fadasse alors que de nombreux ingrédients de qualité sont pourtant bien présents ! Ce sentiment, qui n’est pas flagrant sur les premières écoutes, gagne en ampleur au fil du temps, d’autant plus quand il est confronté aux très bons titres cités précédemment et dont les sommets font prendre conscience des vallées parfois encaissée. La fusée décolle très honorablement mais ne s’achève pas en feu d’artifice !
Album travaillé et ambitieux mené de voix de maître par Henrik Båth, "Calling The Earth To Witness" présente indéniablement de belles qualités mais également de (petits) défauts de jeunesse. Il n’en demeure pas moins un joli premier essai ! À découvrir pour les amateurs du genre.

C’est donc en bénissant les Dieux du Metal Prog suédois tout en pataugeant dans mes petits tas de cheveux coupés en seize que j’attribue un très mérité 3/5 à ce "Calling The Earth To Witness" certes très convaincant mais manquant encore globalement d’un peu d’épaisseur pour emporter mon entière adhésion. DARKWATER est né : Il faut grandir maintenant.

- pour la classe absolue : "Tallest Tree"
- pour la vue sur la vallée : "Shattered"
- pour l’intro bizarre dont je n’ai pas encore pigé le sens (ésotérique?) : "2534167".

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   HAPLO

 
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- Henrik Båth (vocaux, guitare)
- Markus Sigfridsson (guitare)
- Magnus Holmberg (claviers)
- Karl Wassholm (basse)
- Tobias Enbert (batterie)


1. 2534167 (intro)
2. All Eyes On Me
3. Again
4. Habit
5. The Play Part I
6. The Play Part Ii
7. Shattered
8. Tallest Tree
9. In My Dreams



             



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