Recherche avancée       Liste groupes



      
METAL PROG  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2019 Paragon Circus
2021 Embryo
 

- Style : Anthropia, Between The Buried And Me, Conscience, Porcupine Tree, Superscream, Spheric Universe Experience
 

 Facebook (405)
 Bandcamp (372)

ALTESIA - Embryo (2021)
Par HAPLO le 1er Mai 2022          Consultée 1659 fois

Les riches terres de la Nouvelle Aquitaine en général, et celles du Bordelais en particulier, sont, il faut bien l’admettre ici, plus réputée pour la qualité de leurs vignobles ou encore le taux d’ensoleillement de leurs belles plages sans fin que pour leur fécondité en matière de Metal Prog. Et pourtant, c’est ce qu’ont habilement démenti les p'tits gars d’ALTESIA menés par leur mentor, le prolixe compositeur – chanteur – guitariste Mister Clément Darrieu, zicos talentueux mais cruellement anonymes sortis de nulle part alors que le monde connu et inconnu s’apprêtait à basculer dans le gouffre sanitaro-parano-artistique d’une sacrée cochonnerie virussante…

Clin d’œil ironique du Destin, "Paragon Circus" qui paraît en décembre 2019, se propose d’explorer musicalement les différents maux d’une humanité incorrigible soumise à l’obscurité du monde et affublée des douleurs que lui impose sa (triste) condition. Sujet prophétique s'il en est en ces dernières semaines d’innocence de 2019 durant lesquelles les médecins chinois commencent à se gratter la tête en comprenant que cette épidémie locale (foutrement) virulente n’est pas forcément qu’une grosse grippe (comme l’ont pourtant ensuite soutenu quelques dirigeants occidentaux vivant aux antipodes du très décrié formatage psychologique exercé par Pékin !). Incontestablement doués, sans complexes et pour le coup inspirés, les musiciens d’ALTESIA font de ce premier opus une ode envoûtante au Metal Prog comme on souhaiterait en écouter plus souvent : des lignes guitares bien pensées, accrocheuses à ravir, une base rythmique riche et véloce, le tout couplé à une mise en place tant naturelle qu’irréprochable et enrobé par une poésie à fleur de peau font qu’ALTESIA surprend, charme et vient mine de rien enrichir la scène nationale aux côtés de pointures que tous connaissent ici (un ANTHROPIA, un SUPERSCREAM ou encore un SPHERIC UNIVERSE EXPERIENCE dont on aimerait bien avoir quelques nouvelles d’ailleurs !) : dans le cas contraire, tout est rattrapable à commencer par lire les Kros ad hoc sur NIME of course !
Privés de leur public et de scènes pour faire résonner leur art durant toute la période des confinements successifs, les Bordelais rongent leur frein : ils communiquent autant que possible sur leur réseau social, se prêtent à de sympathiques interviews distancielles (dont celle que tu peux lire sur NIME ô lecteur assoiffé, ben voui !) et vont même jusqu’à donner un concert pour la fête de la musique devant une salle… vide ! Concert fort heureusement retransmis sur le Web pour le plus grand bonheur de tous. Leur inspiration et leur envie n’étant quant à elles pas soumises à confinement, ces besogneux vont même mener à bien le projet de poursuivre leurs explorations musicales en donnant corps à un second opus venant ajouter une fenêtre à leur univers musico-imaginaire dont le seuil avait été (brillamment) franchi avec "Paragon Circus".

C’est donc après presque deux ans de vaches maigres et un lancement de carrière plombé par le contexte pandémique qu’ALTESIA nous offre "Embryo" qui déboule dans les bacs en octobre 2021 pour nous dire si le rêve éveillé de Clément Darrieu et de ses talentueux sbires peut continuer…

Première bonne nouvelle : ALTESIA n’a pas viré sa cuti au Disco bariolé ni à la Pop caramélisée ! Le combo du sud-ouest confirme sur "Embryo" son attachement indéracinable à un Metal Prog léché, immersif, aux lignes rythmiques efficaces, aux mélodies entêtantes, le tout servi par une parfaite maîtrise instrumentale ainsi qu’une délectable synchronisation entre les musiciens. Amourachés au style mais pas au point d’en devenir étriqués, le gang de l’ami Darrieu se paye même le luxe d’explorer d’autres sphères comme l’illustrent ces touches Jazzy/Blues, ce clin d’œil à la guinguette ou encore ces quelques pincées d’orchestrations classiques qui jalonnent les huit titres armant "Embryo"… On y retrouve même avec une certaine chaleur quelques invités instrumentaux qui font aujourd’hui la signature d’ALTESIA (violon, piano, saxophone…).

Plus important, on a le net sentiment que les musiciens laissent un peu plus libre cours à leur expression artistique avec des interprétations (volontaires ou pas !) quelque peu moins "académiques", moins "carrées" que sur leur premier-né : Bref, on se détend et on se fait plaiz !
Clément vient poser sur cette base instrumentale vertueuse sa voix claire et longiligne, ayant lui-même gagné en flexibilité ainsi qu’en expressivité, quoi que l’on puisse penser de son son timbre et de sa manière de chanter : il s’amuse clairement plus que sur le volume 1 ! Le son demeure quant à lui assez clair, parvenant à concilier une certaine légèreté diaphane avec la masse des résonances rythmiques propres au genre. Petite mention spéciale en ce qui me concerne au lead guitariste, Mister Alexis "Idler" Casanova, qui tire admirablement bien son épingle du jeu, en nous servant un joli plat garni de soli tour à tour mélodiques, techniques, empreints d’une appréciable rapidité d’exécution ou encore débordant délicieusement de feeling… mais toujours adaptés au titre qu’ils servent.

Pris dans son rêve de mers célestes, et malgré un lancement très honorable avec le mélodique et éthéré "Micromegas", ALTESIA semble pourtant avoir du mal à trouver ses marques sur une première partie d’album qui, si elle ne s’avère pas décevante (loin de là !), donne quand même le sentiment d’avoir un petit peu de mal à décoller : qu’il s’agisse du très contrasté "Mouth Of The Sky" dont la ligne principale ultra rapide vient télescoper des ambiances plus douces et mélodiques, ou encore le doux et poétique "Autumn Colossus", j’éprouve quelques difficultés à retrouver cette fluidité dynamique d’exécution teintée de grâce et de romantisme qui m’avait tant séduite sur "Paragon Circus". La créativité est bien là, le jeu est pourtant délié, mais il semble manquer ce petit machin truc bidule invisible et magique qui finit par emporter l’adhésion...

Et c’est ironiquement ce léger creux que met en exergue la seconde partie de "Embryo" qui s’avère quant à elle tout simplement magistrale ! À commencer par le classieux "A Liar's Oath" où l’ampleur épique dont s’habille la ligne rythmique principale n’a d’égal que la variété passionnée de la voix d’un Clément habité ou encore d’un solo de guitare rapide et technique à souhait. Les musiciens se lâchent également avec bonheur sur un "Sleep Paralysis" particulièrement inspiré où les relents arabisants de l’introduction le cèdent vite à un festival de couleurs sonores sautant d’un refrain écorché à un bridge orienté bal musette… pour finir sur le titre fleuve "Exit Initia" dont les 21’31 min enivrantes conduisent l’auditeur dans un long périple musical où les teintes stylistiques s’enchaînent intelligemment avec une simplicité ainsi qu’une intelligence dignes des plus grands : ALTESIA nous assène en enfilade, sans nous perdre ou nous ennuyer, des séquences d’harmoniques de basse, un solo de guitare aux jolis relents de Blues, un solo de saxophone… avec en bouquet final une mélodie vocale obsédante dans laquelle l’espoir le dispute à l’effondrement. Les Bordelais cassent les cadres, ils s’amusent, ils ne font plus qu’un !

Alors, on est bien d’accord, avec mes remarques transcendantales je suis conscient de t’avouer, ô lecteur blasé, un amour immodéré de la Musca domestica : Avec "Embryo", ALTESIA nous livre un très honorable successeur à son coup d’éclat initial dont il se distingue par une richesse et des colorations qui prouvent que nos piou-piou du sud-ouest s’émancipent et mûrissent dans leur art. Car même si cette impression de départ en faux-plat s’avère erronée car purement subjective, il n’en demeure pas moins qu’elle m’est tenace : le meilleur moyen de s’en assurer est de courir acheter ce bel album, ce qui permettra peut-être à certains de se moquer de mon oreille creuse dans les commentaires mais surtout de faire une bonne action pour la scène métallique française en général et vis à vis d’une formation réellement talentueuse en particulier à qui je souhaite le meilleur !

Perché dans la vigie en haut du grand mât du splendide navire céleste d’ALTESIA, je remplis au maximum mes poumons de cet air pur et translucide pendant que le soleil sombre dans son océan de nuages propres au crépuscule… je suis vivant ! Le Cap’tain Darrieu compte sur ma vue perçante pour l’alerter dès que nous nous approcherons des contrées enchantée du Metal Prog ! Mais en douce, je taille dans le bois tendre du mât un 4/5 pleinement mérité pour un "Embryo" tant riche que coloré… Les Dieux sont avec ALTESIA !

- pour voler haut avec ALTESIA : "A Liar's Oath".
- pour l’originalité : "Sleep Paralysis".
- pour le voyage : "Exit Initia".

A lire aussi en METAL PROG par HAPLO :


ODD LOGIC
Last Watch Of The Nightingale (2019)
Dans l’œil du cyclone !




DAMNATIONS DAY
A World Awakens (2017)
Pistonnés mais talentueux !


Marquez et partagez




 
   HAPLO

 
  N/A



- Clément Darrieu (chant, guitare rythmique, acoustique)
- Alexis 'idler' Casanova (guitare lead & rythmique, chœurs)
- Henri Bordillon (claviers)
- Hugo Bernart (basse)
- Yann Ménage (batterie, voix additionnelles, growls)
- Guests :
- Thibault Malon (violon)
- Julien Deforges (saxophone)


1. Micromegas
2. Mouth Of The Sky
3. The Remedial Sentence
4. Autumn Colossus
5. Sleep Paralysis
6. A Liar's Oath
7. Exit Initia



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod