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HEAVY METAL  |  COMPILATION

Lexique heavy metal
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ALBUMS STUDIO

1982 Filth Hounds Of Hades
1 Power Of The Hunter
1983 1 This Means War
1984 Honour And Blood
1987 Tank

COMPILATIONS

1985 Armour Plated
 

- Style : The Rods
- Membre : Rainbow, Doogie White & La Paz, Wami, The Damned, The Saints, Long Shadows Dawn

TANK - Armour Plated (1985)
Par CITIZEN le 11 Septembre 2022          Consultée 1138 fois

Avec la remise au goût du jour récente du format single par les groupes qui utilisent Bandcamp pour leaker des chansons au coup par coup en amont de leurs albums à peu de frais, c’est l’occase de se repencher sur des titres excellents parus hors album et réédités seulement des années plus tard via compilations et éditions bonus. TANK a pas mal utilisé ce format quand les singles pesaient en particulier dans le game du Hard : époque lointaine de la NWOBHM et de ses jeunes loups qui envoyaient leurs premiers missiles deux par deux, face A et face B jetées dans l’arène aux headbangers et que celui qui fasse cracher le plus de sueur ait le droit de sortir son album, vae victis à la concurrence !

La place sur album étant limitée, beaucoup de titres remarquables n’ont pas réussi à se ménager de place sur LP, destinés donc à rester des morceaux cultes mais auxquels ne s’intéresseront pas forcément les touristes rétrospectifs dont la curiosité se limite à se colleter une liste d’albums bien notés. Heureusement, il y a les compilations - enfin en l’occurrence pas plus que ça d’ailleurs, puisque l’ultraculte TANK n’a jamais eu droit à sa petite compil’ de raretés estampillée High Roller records, comme tout groupe de NWOBHM qui se respecte. Le label d’archéologues teutons a sans doute considéré - à raison - que les hordes de maniaques de TANK assoiffées de la moindre rareté devaient avoir traqué la dernière de leurs archives jusqu’au fond des chiottes baïonnette entre les dents et triplex au poing depuis belle lurette, d’autant plus que le groupe ayant tendance à composer et enregistrer sans laisser trop de rab, le nombre d’inédits à se mettre sous la dent devait donc être fort mince.

Les amateurs de format physique qui voudront rassembler les singles de TANK en un seul objet pour les poser sur leur platine et faire un maximum de bruit (et apprendre à leurs voisins à écouter autre chose que de la Trap au passage) devront donc se tourner vers cette compile sortie en 1985, alors même que le groupe était encore en activité mais sur le point de finir son run initial - l’essentiel de sa carrière en fait, l’histoire récente de ce groupe étant particulièrement scabreuse.

Même si le ratio chansons rares/chansons des albums est assez faible, voilà au moins l’occasion de refaire un point sur l’histoire du groupe et de faire mon petit top perso des chansons des deux premiers albums qui abreuvent cette compile, tous joués à l'époque Ward/frères Brabb. Pour le petit historique qui va bien (et aussi parce que j’ai lu une interview super-ultra-méga détaillée de leur premier batteur dans un numéro du magazine Snakepit, eternal hails donc), on peut mentionner en faits intéressants que TANK était envisagé initialement comme un quintette (!) avec un claviériste à la John Lord (!!!) et chanteur entre Coverdale et Bon Scott. Cette uchronie particulièrement décalée ne s’est pas réalisée puisque TANK prend évidemment une forme de trio sur l'insistance de son manager après que celui-ci a observé un jam du groupe, donnant lieu donc au TANK-bulldozer que l’on connaît et adore.

Mais alors ces raretés ? Le haut du panier daté du premier EP de 1981, "Hammer On", une speederie sans faille à l’intro iconique qui aurait eu sa place au début de "Filth Hounds..." pour compléter la doublette d’entrée de l’album, à moins que le groupe ait considéré que deux fusées c’était déjà beaucoup et qu’il fallait pas épuiser l’auditeur. Ce titre rivalise presque avec "Turn Your Head Around" en termes de vitesse et de hargne genre… je le tente ? je le tente : genre comme si on lâchait un troupeau de chars d’assaut sur toi, lancé à pleine vitesse of course, avec Algy qui rugit comme un diesel enraillé par la fumée du champ de bataille. Non sérieux je déconne mais cette chanson ça déchire quand même.

Sinon, à ses débuts le groupe s’adonne à son passe-temps favori de redynamiser des chansons pour en faire des bulldozers speed : à part le bouffon "Crazy Horses" des OSMONDS entendu la même année sur single et sur "Power Of The Hunter", "The Snake" des PINK FAIRIES a également eu cet honneur, TANK démontrant sa capacité à dépoussiérer des titres alors même pas si anciens – en tout cas, ces deux titres passés par la moulinette TANK en ressortent avec une puissance de feu qui écrabouille l’original, tout en imposant cette tonalité jouasse si particulière et si communicative, la touche Algy Ward quoi.

En termes de titres qui restent ancrés dans un Rock’N’Roll pas trop bourrin, jetez une oreille à "Filth Bitch Boogie" qui balance comme le milieu de "Filth Hounds..." ("Heavy Artillery", "Run Like Hell", "Blood Guts and Beer"), pause bienvenue pour swinger entre deux missiles thermonucléaires. En parlant de missiles et à l’extrême opposé de la palette stylistique de TANK, on retrouve ici le morceau le plus intense de "Filth Hounds...", à savoir "Turn Your Head Around" ou la speederie totalement débridée. Tellement intense je me retrouve à genoux ployé sous cette déferlante sans pitié à chaque fois que j’écoute ce titre, une dinguerie imputrescible ! Le morceau le plus in-your-face de toute la NWOBHM, aujourd’hui encore à chaque fois qu’un musicien amateur en joue la première note le cul de Lars Ulrich lui en gratte de jalousie !

Et sinon il y a cette chanson que vous avez l’impression d’avoir déjà entendue alors qu’elle n’est sur aucun album, "Don’t Walk Away", première face A dévoilée à la face du monde par le groupe en 1981 et qui a shellshocké des Allemands nommés SODOM qui l’ont fameusement reprise par la suite, titre de ce fait à la renommée disproportionnée par rapport aux autres titres contemporains qui envoient le pâté (suffisamment pour que j’utilise une expression aussi dégueulasse) comme l’enchaînement "Shellshock"/"Struck By Lightning", ou la plus grosse claque administrée par n’importe quel séide de MOTÖRHEAD, c’est presque un crime de lèse-majesté de n’avoir repris que "Shellshock" ici. Cette compilation a aussi le mauvais goût de casser l’enchaînement "Red Skull Rock"/"Power Of The Hunter" qui cassait la baraque à la fin de l’album du même nom et fournit ainsi une expérience sous-optimale. Pour rester sur "Power Of The Hunter" puisque j’y suis et que je surkiffe comme il se doit, on peut regretter l’omission des deux premiers morceaux mais la représentation de "Red Skull Rock"/"Power Of The Hunter" même disjoints et de "Used Leather (Hanging Loose)" suffisent à y faire honneur. Ah, il y a aussi "T.W.D.A.M.O", "Biting & Scratching" et l’instrumental "T.A.N.K.", donc même sans remplacer l’écoute entière de ces albums il y a assez de matériel pour se rappeler à quel point les classiques de ce groupe assuraient, entre l’écoute de deux raretés.

Et du coup reste la modeste rareté "Steppin' On A Landmine", titre accolé à "Turn Your Head Around" sur un single en 1982 et beaucoup moins puissante et rapide, et surtout beaucoup moins inspirée, peut-être le seul morceau de TANK de cette période qui n’exsude pas cette énergie galvanisatrice, ce titre fait pâle figure et fait figure de seul titre qui a mérité d’être laissé de côté.

C’est donc cette conclusion totalement téléphonée que je m’accorde : comme on s’en doutait, TANK était un groupe d’enfer et ces quelques morceaux que certains d’entre vous pourraient ne pas avoir entendus complètent admirablement les albums plus célèbres que d’autres encore se donnent encore la peine d’écouter. Albums dont ne fait assurément pas partie l’éponyme, qui semble avoir été largement ignoré à l’époque et qu’il se trouve avoir fait l’objet d’une chronique ici (par moi, et que je vous encourage à lire) : le gars qui lira cette kro jusque au bout (bravo) sans connaître TANK au préalable (pas bravo) ou alors moyennement (bravo réservé) se réserve une bonne partie de plaisir avec tous ces deep-cuts (l’italique marque le souffle d’un TANK qui te roule dessus au galop, ou en cinquième vitesse, je connais par la terminologie je suis pas tankiste après tout) de qualité.

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- Algy Ward (chant, basse)
- Peter Brabbs (guitare)
- Mark Brabbs (batterie)


1. Don´t Walk Away
2. Power Of The Hunter
3. Run Like Hell
4. Filth Hounds Of Hades
5. (he Fell In Love With A) Stormtrooper
6. Red Skull Rock
7. The Snake
8. Who Needs Love Songs
9. Stepping On A Land Mine
10. Turn Your Head Around
11. Crazy Horses
12. Some Came Running
13. Hammer On
14. Shell Shock
15. T.w.d.a.m.o.
16. Biting & Scratching
17. Used Leather (hanging Loose)
18. Blood Guts & Beer
19. Filth Bitch Boogie
20. T.a.n.k.



             



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