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HEAVY METAL  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1982 Filth Hounds Of Hades
1 Power Of The Hunter
1983 1 This Means War
1984 Honour And Blood
1987 Tank

COMPILATIONS

1985 Armour Plated
 

- Style : The Rods
- Membre : Rainbow, Doogie White & La Paz, Wami, The Damned, The Saints, Long Shadows Dawn

TANK - Tank (1987)
Par CITIZEN le 20 Mars 2018          Consultée 2336 fois

Pourquoi ai-je mis tant de temps pour arriver à cet album de TANK ? Pas que ça ait tant d’importance vous me direz, avec le fait que le groupe n’ait plus - c’est le moins qu’on puisse dire - trop de présence dans la noosphère métallique après jeté dans la Manche ses concurrents de la NWOBHM et avoir épuisé toute l’Angleterre du début des années 80 à coups d’albums fanfarons. Mais quand même, connaissant leurs premiers efforts complètement monstrueux, quels sont les mécanismes qui semblent avoir exclu cet album du Zeitgeist partagé par tout patché qui se respecte - celui qui vous fait porter un patch "Filth Hounds of Hades" pour qu’on vous paye des coups et montrer que vous êtes un vrai un pur pas du genre à se vautrer dans les dernières sorties Post-Electro-Gaze-Prog-qu’en-sais-je-------Metal, celles ou le mot Metal n’est qu’accolé que comme un astérisque concédé du bout des lèvres ou bout d’un chapelet de qualificatifs surfaits, qui fait que l’album d’avant est révéré par tout le monde et celui-ci ignoré, qui fait que SODOM ne prend même pas le temps d’en foutre des reprises sur ses albums ?

Le fait que ce soit le cinquième album, ce qui en fait l’héritier d’une lignée solide et bien trop longue pour un groupe peut-être pas, définitivement pas oublié mais dont la suite de la carrière procède dans l’ombre comme tant d’autres groupes lessivés, surtout quand on le compare aux autres groupes ayant fait leur temps le moment de rigueur imparti par la NWOBHM, les audiences cruelles et la concurrence rude ne laissant pas le temps à l’infinité majorité des groupes, y compris les seconds couteaux tenaces qui ont bien bataillé et ont eu leur place sous les projos assez longtemps pour s’y croire, de sortir plus de deux ou trois albums. Qui prend le temps d’écouter les cinq premiers TANK ? Qui ne s’arrête pas à "Honour & Blood" (quand il n’a pas commencé et fini par là), en se rendant compte soit que cet album est définitivement très bien et oublie de passer à la suite, soit en réalisant que le groupe se laisse quand même bien aller (ce qui est plutôt mon avis) et que c’est pas la peine de remonter davantage dans la disco et de tomber inévitablement sur l’album qui cassera complètement cette image de combo cogneur et triomphant ? Qui n’est pas rebuté par ce singulier choix de pochette, par ce logo simplifié, par un groupe qui néglige même de donner un titre à son album, quand il devrait ne pas se priver d’une seule raison de montrer qu’il a encore des choses à dire ? Le fait que l’album n’était toujours pas chroniqué sur NIME en dit long, et que si le web fourmille un peu partout de gens qui ne jurent que par telle ou telle chanson de "Filth Hounds...", il n’y a personne pour s’extasier sur une quelconque piste de cet album éponyme anonyme, elle est où la célèbre obsession des metalheads pour l’exhaustivité merde ! ?

J’arrêterais bien ici la chronique sur un cliffhanger rageant, mais je ne résiste jamais à vanter avec force superlatifs les chansons que j’aime un tant soit peu et j’ai un faible pour cet album. Que voulez-vous ? Moins fringant, moins juvénile, moins revêche, et marquant encore plus le pas par rapport à un "Honour & Blood" au ton déjà de plus en plus pesant, lourd et pilonnant, TANK entre dans une nouvelle phase et, fort d’une certaine expérience discographique à défaut d’une grande longévité, cède la place à une forme de langueur et d’amertume. L’album est de ce fait plutôt surprenant, l’attitude de jeune loup Punk si caractéristique des débuts cédant la place à une ambiance plus mélancolique qui voit le groupe faire preuve d’une sorte d’empathie pour la première fois, essentiellement sur la très bonne "The Hell They Must Suffer", où l’on imagine un Algy Ward vieilli prématurément en Bono à prendre la défense de l’opprimé la larme à l’œil, candide exalté… Et même une power ballade qui est aussi déstabilisante que la première fois qu’on a entendu "1916" de MOTÖRHEAD !!

De plus, et toutes proportions gardées bien sûr mais avec la même surprise, on découvre un TANK qui prend plaisir à faire des magouilles mélodiques, à l’instar de l’incartade d’un VULCAIN période "Transition", mais en moins irradiant de bonne humeur, ces longues parties de guitare souverainement décochées s’insérant toujours dans des chansons qui sentent avant tout le cuir et la poudre, et vous bousculent d’une rythmique intrépide qui n’a pas son égal pour secouer vos couilles d’acier. Algy - qui, d’une heureuse formule qui résume à la fois son humour et ses aspirations musicales, se surnomme "strategic bass deterrent"- livre un caisson de chansons magistrales qui assoit définitivement sa discographie au sein des gladiateurs triomphants de la (post) NWOBHM. Je détesterai en oublier une mais je détesterai plus encore faire traîner une chro déjà bien trop longue et bien trop dithyrambique, mais il serait aussi vain de demander qui résisterait à un "Whiplash" ou à un "Overkill" qu’à un "Reign of Thunder" ou à un "March On, Sons of Nippon"… Ne revenons donc pas sur chaque chanson, signalons juste qu’à part ces brûlots exemplaires mais fort classiques, "The Enemy Below" et "It Fell From the Sky" sont des chansons complètement indispensables du groupe, l’une avec ses riffs mitraillette en surchauffe constante et la sensation d’être Atlas écrasé par sa charge, l’autre, qui conclue l’album, avec une sorte d’ambiance mystique étrange, qui dépeint le désastre de la fusée Challenger : même les vocaux s’épurent de leurs accents de bouledogue enragés et prennent un aspect presque stellaire, ce qu’on n’avait encore jamais entendu chez eux, le pathos total ! Un morceau plein de rebondissements qui démarque de la formule classique de TANK, avec des claviers dramatiques, des roulements de tambours intenses et, lointains, les marmonnements de communications radio au second plan, la manière la plus classe dont TANK a conclu un de ses albums jusque là. À part ça, et rajoutons-en une louche pour ceux qui n’ont jamais entendu de chansons du groupe, Algy est encore et toujours très classe et dégaine tous les gimmicks inlassables qui font le charme des premiers albums du groupe ; l’impression qu’il est tout le temps en train de faire des yeaaah yeaaah rauques même quand il emploie son ton de voix le plus dépassionné, et que dire quand il déploie le grand jeu au bout des morceaux dans le chaos des guitares qui montent en grain et des drums qui pilonnent ! AAAAAARGH PUTAIN !

Après cinq albums TANK ne fait que se durcir et droit dans ses chenilles à déchaîner une tornade d’acier, voilà TANK, l’immuable, sans une trace d’oxydation ! Alors profitons de ce chouette moyen de propagande qu’est Internet pour parler franchement : je vous dis entre quatre z’yeux numériques, écoutez TANK… On s’en bat les couilles qu’il y ait d’autres groupes, qu’il y ait d’autres trucs… Prenez-le comme d’un ami.

D’ailleurs et à la suite d’une saga improbable, Algy Ward devrait enfin sortir un nouvel album de sa continuation personnelle du groupe après force reports et silence depuis quelques années, avec une pochette croisement entre cet album et le plus grand album de MANOWAR. Toujours pas de retour sur scène programmé cela dit, Algy n’y tenant pas. Nous n’aurons donc, une fois encore, pas de tête d’affiche potable au Hellfest, même si c’eut été une plaisante performance à un Fall of Summer 2019 !

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- Algy Ward (chant, basse)
- Mick Tucker (guitare)
- Cliff Evans (guitare)
- Gary Taylor (batterie)


1. Reign Of Thunder
2. March On, Sons Of Nippon
3. With Your Life
4. None But The Brave
5. The Enemy Below
6. Lost
7. (the Hell They Must) Suffer
8. It Fell From The Sky



             



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