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DOOM PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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2022 Fenice

UFOMAMMUT - Fenice (2022)
Par NEURO6 le 4 Juillet 2022          Consultée 755 fois

Rembobinons : janvier 2020, quelques semaines avant le marasme mondial, Vita, le batteur historique du groupe piémontais, tire sa révérence. Le groupe, c’est-à-dire les deux membres restants, Poia et Urlo, décide de se mettre en pause à durée indéterminée sur fond de problèmes et de malentendus. Alors qu’Urlo se concentrait sur son projet solo de musique électro, tout se conjuguait donc pour inquiéter les fans, d’autant que le message posté sur les réseaux sociaux n’invitait pas à l’optimisme, s’ajoutant aux confinements et absence de concerts.

Plus d’un an de silence après, le groupe annonce le recrutement d’un nouveau batteur, Levre. Parfait inconnu sur la scène musicale, il était jusque-là technicien durant les tournées du groupe, s’occupant du merch et des équipements. Progressivement, il a tissé des liens avec les gars et ils sont devenus amis. Ils ont monté un projet parallèle – sans lendemain – mais son talent a pu être mis au jour. Lorsque Vita est parti, ils ont naturellement pensé à lui pour le remplacer et, surtout, pour se remettre au boulot ! Car ils avaient du pain sur la planche : "8", leur dernier album, est sorti voilà cinq ans. Un long hiatus, certes entrecoupé par la parution en 2019 d’un coffret rassemblant toutes leurs productions ainsi qu’un volume de titres inédits, "XX", qui fera l’objet d’une chronique ici-même (patience…).

Bref, quoi de mieux que le phénix pour symboliser cette nouvelle naissance, plus de vingt années après la création du groupe ? En réalité – je brise le suspense – il ne faut pas s’attendre à un virage à 180 degrés. Avec "Fenice", leur neuvième album (toujours chez Neurot Recordings), UFOMAMMUT continue de nous emmener dans son Stoner-Doom expérimental. Néanmoins, ce nouveau chapitre dans la carrière du groupe nous offre un album très spontané, même s’il nécessite plusieurs écoutes, contrairement à un album plus classique de Stoner. Les arrangements électroniques et les superpositions complexes de riffs et de synthés offrent un voyage psychédélique bienvenu.
La présentation de l’album par le groupe nous explique que "Fenice" est en réalité un long morceau, une piste conceptuelle unique divisée en six facettes, débutant de manière assez directe puis offrant une seconde partie plus exploratoire (en fait, ils se sont auto-chroniqués !).

Dès les premiers instants de "Duat", on comprend que le son sera moins spatial et davantage organique. Si les « bip bip » sont toujours là, on a l’impression de se réveiller d’un long coma à l’hôpital, sensation renforcée par le bruit des battements sourds. Le morceau est assez classique mais sa progression est emballante : nous voici entraînés dans une course-poursuite effrénée sur une autoroute alcaloïdique. Presque entièrement instrumental, il met assez bien le nouveau batteur en valeur et peint déjà un paysage sonore très varié et plein de fuzz, entre l’Indus, l’Ambiant et le Post-Rock. Il s’enchaîne sans transition avec le morceau suivant, "Kheperer", morceau instrumental atmosphérique aux percussions martiales.

Le troisième mouvement est "Psychostasia", construit autour d’une boucle Post-Punk très réussie. C’est un titre très planant et agréable à écouter, notamment parce qu’Urlo y chante beaucoup (allez voir le clip !). Et c’est peut-être là que se situe la véritable évolution : les lignes vocales font davantage partie des compositions, alors qu’elles étaient plutôt utilisées jusque-là comme des ingrédients secondaires. Le titre monte en puissance et Urlo s’impose clairement au milieu du fuzz électro-psychédélique. À la fin du morceau, on n’est presque déçu que ça s’arrête. On en redemande ! Hâte de voir ce que cela va donner en concert.

Le morceau s’enchaîne avec "Metamorphoenix", titre plus délicat, sorte de descente psycho tropique. Le chant y est encore bien présent, bien que plus lointain, et offre à ce titre un caractère très planant. Il s’emboîte parfaitement avec le titre suivant, morceau-pilier qui démarre en puissance, avec un riff Stoner classique mais efficace : du grand UFOMAMMUT, en somme. Le trip "Pyramind" a fait l’objet d’un clip à l’image de ce que le groupe recherche en matière d’expression visuelle, proche de leur son psychédélique. Le travail visuel est intimement imbriqué avec leur musique grâce au collectif artistique Malleus qui regroupe notamment Urlo et Poia (et à qui on doit les superbes pochettes). "Empyros" est une extension de ce morceau, un final cosmique et frénétique.

Finalement, nous n’avons pas affaire à une révolution mais le groupe laisse entrevoir un nouveau chapitre subtilement changeant. L’album est plus direct qu’à l’accoutumée, plus Rock, peut-être à cause de son format court (38 minutes) et de son enregistrement à l’ancienne, en live comme pour l’album "8".

"Fenice" est aussi plus abordable que leurs dernières productions plus lourdes et parfois plus alambiquées, même si "Pyramind", par exemple, impose sa puissance. Avec "Psychostasia" et "Metamorphoenix", ils forment les trois titres majeurs de l’album où se concentrent les principales innovations. Certains regretteront légitimement le côté sans surprise de "Fenice". Mais, si on peut rester sur notre faim, on se retrouve simplement heureux de réentendre le groupe italien.

Note réelle : 3,5/5.

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   NEURO6

 
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- Poia (guitare)
- Urlo (basse, chant)
- Levre (batterie)


1. Duat
2. Kheperer
3. Psychostasia
4. Metamorphoenix
5. Pyramind
6. Empyros



             



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