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DOOM PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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2000 Godlike Snake
2004 Snailking
2017 8
2022 Fenice

UFOMAMMUT - Snailking (2004)
Par NEURO6 le 31 Juillet 2021          Consultée 670 fois

Alors que j’écris ces lignes, UFOMAMMUT est en studio en train d’enregistrer son neuvième album (*), avec son nouveau batteur Levre. L’occasion de poursuivre la rétrospective du groupe avec la rédaction de chroniques « archives ».

Nous sommes en 2004 et quatre années ont déjà passé depuis que la soucoupe volante UFOMAMMUT s’est posée sur notre planète. Un temps d’attente conséquent pour les fans du groupe de Doom Psychédélique, alors que le premier opus avait marqué les esprits par son approche très immersive de la musique, avec un son très gras et texturé. Il avait aussi ravi le public italien par le renouveau qu’il apportait à une scène Metal en mal d’innovation. C’est cette fois-ci chez le label américain The Music Cartel que cette nouvelle offrande est sortie. Très attendu, l’album devait confirmer les belles choses entraperçues sur "Godlike Snake".

Dès les premiers instants de l’écoute, on perçoit que l’identité sonore du groupe demeure bien présente, notamment par l’utilisation du Korg MS-20. Caractérisé par des sonorités excentriques semblant provenir d’un vaisseau spatial, le synthé nous transporte dès le premier morceau dans l’espace intersidéral, avant que les autres musiciens n’installent progressivement leur Doom très teinté de Stoner. Mais, sur ce premier morceau, tout leur potentiel n’est que volontairement effleuré : il s’agit de démarrer en douceur. "Blotch" nous laisse ainsi suspendu aux résonances étranges émises par l’instrument de Hendrix R. Très présent tout au long de l’album, il offre un relief très marqué et tient même l’affiche avec le morceau instrumental "Alcool", dont les sonorités nous transportent sur les quais d’un port endormi au cœur d’un hiver nucléaire. Ce morceau est une sorte de pont musical avant d’attaquer l’ascension de la face nord de "Snailking" composée de deux titres, dont l’ultime offrande tutoie la demi-heure, une spécificité déjà entrevue sur "Godlike Snake".

Ce travail expérimental et cette recherche permanente de sonorités singulières sont bien présents tout au long de l’album. Les résonances spatiales ou aquatiques – dignes du cinéma de science-fiction – sont ainsi régulièrement convoquées, introduisant brillamment l’ultime titre. "Demontain" exhale des fumerolles opiacées durant ses longs préliminaires, avant que des bruits de tôle ne nous extraient de notre torpeur. Le morceau ne démarre vraiment qu’après onze minutes : si les sons électroniques distordus sont toujours présents, le rythme doux de la batterie ouvre progressivement la porte aux riffs répétitifs de Poia, tandis que des samples inquiétants accompagnent les supplications d’Urlo. Cet ultime morceau se termine dans un Doom Post Rock fort bien construit.

Ce qui caractérise aussi le combo, c’est l’usage parcimonieux du chant, souvent lancinant et lointain. Urlo n’est ici qu’un instrument parmi les autres mais il apporte cette touche Stoner à la musique d’UFOMAMMUT, comme sur "Hopscotch". Même si les paroles sont réduites et secondaires, son chant porte brillamment certains titres et apporte même un peu de subtilité dans le morceau "Lacrimosa", le plus accessible de tous avec ses passages aériens.

Plus Rock que le premier album, "Snailking" reste néanmoins bien écrasé par la patte pachydermique. En effet, l’ensemble est toujours enrobé du mix épais et bourdonnant de la guitare et de la basse. Avec un seul guitariste, la mélodie est peu mise en avant : les riffs sont plutôt simples, le principe étant celui de la répétition, mais ils nous broient littéralement. Avec sa basse, Urlo nous offre de belles percées, comme dans l’excellent morceau "God". Le groupe parvient toujours à maintenir l’équilibre entre les grondements lents et les explosions soudaines. Les pauses, marquées par une certaine tension, permettent de mieux lâcher la purée, comme dans le très « yobesque » "Odio". Sur "Braindome", le séisme musical est doucement amené avant que le morceau n’explose à mi-parcours avec les intonations du synthé et les hurlements rauques du chanteur dans un Sludge angoissant.

Les compos étant encapsulées dans des méandres électroniques anxiogènes, c’est finalement la batterie de Vita qui nous offre un point de repère dans ces arrangements alambiqués. Mais, si la folie ne nous quitte pas une seule seconde durant les 68 minutes de musique, l’album demeure assez accessible, en tout cas davantage que "Godlike Snake". S’appuyant sur les solides bases installée dans ce premier album, et corrigeant les imperfections entrevues, UFOMAMMUT poursuit donc sur sa lancée avec l’excellent "Snailking".

Note réelle : 3,5/5.

À écouter : "Lacrimosa", "God" et, si vous avez une demi-heure devant vous, "Demontain".

*Considérant "Oro" (2012) comme un double-album.

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- Poia (guitare)
- Urlo (basse, chant)
- Vita (batterie)
- Hendrix R. (synthé)


1. Blotch
2. Hopscotch
3. Lacrimosa
4. Odio
5. God
6. Alcool
7. Braindome
8. Demontain



             



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