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DOOM PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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2000 Godlike Snake
2004 Snailking
2017 8
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UFOMAMMUT - 8 (2017)
Par NEURO6 le 8 Mai 2019          Consultée 1675 fois

Le trio italien d’UFOMAMMUT a été fondé en 1999. Et il faut dire que les Piémontais en ont parcouru du chemin : depuis "Godlike Snake" sorti l’année suivant leur formation (et remasterisé en 2017), ils en sont aujourd’hui à leur huitième opus. Mine de rien, le groupe fêtera bientôt son vingtième anniversaire, deux décennies à proposer un Doom bourdonnant teinté de Sludge Psychédélique. Alors, s’agissait-il de réparer l’injustice en proposant une première chronique du groupe sur NIME ? Peut-être.

Car si leurs dernières sorties ont reçu un accueil plutôt mitigé ("Ecate" et le double-album "Oro"), UFOMAMMUT revient en force avec l’album "8". Une fois renversé, le titre évoque le symbole représentant l’infini, une boucle qui caractérise bien l'homogénéité de l’ouvrage. Cette sensation d’avoir entre les mains un album monolithique est d'autant plus renforcée par l'absence de silence entre les morceaux et par son format relativement court (48 minutes, huit morceaux). C’est aussi la continuité du line-up, qui n’a pas évolué depuis la fondation du groupe, qu’UFOMAMMUT souhaite célébrer par ce symbole.

Explosif et bourdonnant, l’album est une expérience d'écoute en soi. Au premier abord, cela passe très vite, le groupe semble foncer tête baissée, chaque chanson se développant sur le morceau précédent. UFOMAMMUT offre là un véritable retour aux sources, façonnant leur Sludge aux accents Indus.

Passée cette première écoute, l’album, une fois décortiqué, dévoile la diversité sonore de ses morceaux, ce qui contraste avec son caractère homogène. Il peut être divisé en trois phases.

Les deux premiers titres, "Babel" et "Warsheep", en constituent la première. Ils plantent clairement le décor : un Sludge Doom aux relents psychédéliques que la batterie de Vita cadence inlassablement. On sort de cette première séquence presque transpirant, marqué par les nappes de synthé dopées aux opiacés.

"Zodiac" ouvre la seconde séquence dans une déflagration. Le morceau, brutal à souhait, ne renie pas ses influences Stoner. Les quelques secondes de calme ne sont qu’un prétexte pour proposer un final planant et sidérurgique. "Fatum" puis "Prismaze", offrant des changements de tempo assez radicaux, et enfin "Core", dont les débuts angoissants précèdent une attaque très Sludge, constituent le cœur de l’album. Le caractère Indus de ces morceaux est renforcé par le cisaillement continu des synthés : la machine infernale y livre toute son horreur, laissant peu de place à la respiration.

La brutalité, c'est ce qui caractérise (encore) l'entrée du morceau suivant, "Wombdemonium" : trois minutes très Stoner qui plantent surtout le décor du troisième et dernier temps de l’album. Le morceau final, "Psyrcle", est très singulier par sa composition et son calme relatif. Un chant féminin, presque sourd, répond aux incantations étouffées d'Urlo. Lorsque l'on croit le morceau terminé, le trio embraie sur un riff pachydermique de Poia : ce final ne laisse pas de doute sur l'intérêt de ce morceau !

Que dire de cet album ? À la première écoute, on reste surtout sur cette fin lancinante, sans pouvoir retenir quelques points saillants, tant l’opus paraît uniforme. On a affaire à un maelstrom où les nuances sont difficiles à extirper : cela renforce le caractère introspectif et psychédélique de l'album, trip tout droit sorti d'un esprit malade. Par rapport aux albums précédents, UFOMAMMUT apporte une certaine rupture en proposant des morceaux plus homogènes dans leur durée.

Pour l’appréhender, il faut démonter la machine, pièce par pièce, pour saisir la densité qui se dégage de cet album, peut-être le plus abouti de la discographie des Italiens. La production n'y est pas étrangère, d'autant que l'album a été enregistré en conditions live dans le studio. Moins complexe, mais peut-être plus brutal et direct qu’à son habitude, UFOMAMMUT montre qu'après dix-sept ans de musique, il demeure toujours affamé et prêt à se réinventer.

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- Poia (guitare)
- Urlo (chant, basse synthé)
- Vita (batterie)


1. Babel
2. Warsheep
3. Zodiac
4. Fatum
5. Prismaze
6. Core
7. Wombdemonium
8. Psyrcle



             



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