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DOOM METAL  |  STUDIO

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2020 Doomed Heavy Metal
 

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KHEMMIS - Deceiver (2021)
Par DARK BEAGLE le 23 Janvier 2022          Consultée 1978 fois

Ce qu’il y a de bien avec la Sword And Sorcery, c’est l’imagerie. Enfin bien… Disons plutôt que c’est un élément essentiel de ce déballage de testostérone, où la taille des muscles des guerriers est généralement proportionnelle à l’absence de vêtements des femmes. Et il y a aussi tout l’aspect démoniaque, où la collection de créatures et autres démons invoqués par des sorciers fous ferait pâlir d’envie HP Lovecraft. Les pochettes de KHEMMIS n’y échappent pas, elles nous renvoient toujours dans cet univers avec un style qui leur appartient, moins fin que certaines illustrations qui ornent d’autres jaquettes après avoir fait le plaisir des amateurs en ornant des couvertures de livre, mais elles sont tout de suite identifiables. Et celle de "Deceiver" n’échappe pas à la règle.

Et il est important d’avoir ce genre de traceurs fiables, d’autant plus quand le groupe en question fait évoluer sa formule et s’écarte d’un bon pas du style qui a fait sa renommée. "Deceiver" est sombre. Ça, ça ne change pas beaucoup par rapport aux précédents opus. Mais "Deceiver" est un disque qui a été écrit et enregistré pendant les vagues de confinements et de fait, ce n’est pas la même obscurité qui vient encercler les auditeurs. Le Doom de KHEMMIS conserve des tendances Heavy, mais les voix claires prennent doucement le dessus, les growls et autres screams deviennent un adjuvant nécessaire pour que certains morceaux soient tirés vers le haut.

En même temps, avec six titres pour une quarantaine de minutes, les Américains devaient viser juste. Ne pas se rater sous peine de se tirer une balle dans le pied. La cartouche est bien partie, mais elle a plutôt fait sauter une latte au plancher. La première écoute de ce "Deceiver" peut justement sembler bien décevante. KHEMMIS s’affranchit de ses influences IRON MAIDEN, il va sonner de façon moins épique et pour tout dire, en devenant plus personnel, il va également se standardiser et perdre en fraîcheur. Le groupe rentre dans le rang et se laisse plus facilement corrompre par des sirènes propres au style qu’il avait jusque là ignoré. Aussi, "Shroud Of Lethe" se présente comme un raté majeur sur ce disque.

En effet, difficile d’accrocher pleinement à cette composition très plaintive (le chant clair est à ce titre assez insupportable, geignard et manquant cruellement de sentiments ou tout simplement de nuances). Mais surtout, il est d’une banalité affligeante quant à sa construction, tout à fait prévisible et incapable de dissimuler une impression de déjà-entendu assez tenace. Mais pas au sein de KHEMMIS, ce serait trop facile, mais il faudrait plutôt chercher du côté des compatriotes et du voisin de label PALLBEARER pour des concordances assez évidentes, la justesse du propos en moins toutefois. Et forcément, quand il s’agit d’une des pièces centrales de l’œuvre, ça fait un peu désordre.

Mais nous ne pouvons pas accuser KHEMMIS de ne pas nous avoir prévenu, hein. Le précédent EP avec sa reprise de DIO tendait déjà vers cet assagissement du discours. Le premier morceau de ce "Deceiver", "Avernal Gate", nous confronte directement avec les voix claires. Cela commence tout doucement, de façon très douce, avant de livrer un riff qui, à l’échelle du Doom, serait du HELLOWEEN : rapide, incisif, très (trop) propre, avant de s’éteindre à son tour pour laisser place à une mélopée qui se veut Heavy, mais qui lisse toute l’agressivité que l’on pouvait espérer y trouver. Le résultat n’est pas mauvais en soi, mais qu’il est culotté de débuter l’aventure avec un morceau qui dit aussi clairement merde à ce qu’est KHEMMIS dans l’inconscient de l’auditeur ! En comparaison, "House Of Cadmus" ou "Obsidian Crown" aurait permis de faire la liaison avec "Desolation" de façon bien plus subtile.

Nous ne pouvons décemment pas dire qu’il ne se passe rien sur ce disque, ce serait faire preuve d’une certaine mauvaise foi, cependant nous pouvons avancer, en étant un peu réaliste et honnête, que cet album va fractionner le public, entre ceux qui espéraient quelque chose de plus robuste, de plus malsain et ceux qui vont entrer plus facilement dans l’univers de KHEMMIS parce que ce dernier est justement plus accessible que par le passé. Après, je considère ce "Deceiver" comme un album-charnière dans la discographie du groupe. Un opus qui marque une transition vers quelque chose de plus aérien ; le suivant confirmera ou infirmera cette supposition, mais il en a les atours ; à moins que ce ne soit entièrement l’effet du confinement qui ait fait bifurquer la formation ainsi.

Le départ de Dan Beiers, le bassiste, passe quant à lui relativement inaperçu puisque l’instrument se fait parfaitement entendre, nous laissant même quelques cavalcades du meilleur effet, du genre de celles que ne renieraient pas le père Harris, mais l’enrobage autour a changé et elles n’en demeurent que plus vivaces. Après, ce n’est pas tant cela qui procure ce sentiment de semi-déception. Le disque se dévoile au fil des écoutes. Il convient de persévérer un peu pour en capter tous les tenants et les aboutissants, mais cela ne l’empêche pas d’être moins fringant, moins puissant. Il y a toujours du poil, mais les bandes de cire ont tracé des sillons nets et propres en leur milieu. Il reste à présent à voir comment va se passer la repousse.

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   DARK BEAGLE

 
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- Phil Pendergast (guitare, chant)
- Ben Hutcherson (guitare, chant)
- Zach Coleman (batterie)


1. Avernal Gate
2. House Of Cadmus
3. Living Pyre
4. Shroud Of Lethe
5. Obsidian Crown
6. The Astral Road



             



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