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FUNERAL DOOM UN PEU BLACK  |  STUDIO

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2018 Vouna
2021 1 Atropos

VOUNA - Atropos (2021)
Par PERE FRANSOUA le 24 Novembre 2021          Consultée 931 fois

Il y a des œuvres qui correspondent tellement à vos goûts qu’elles en deviennent impossibles à juger un tant soit peu objectivement. Une fois passée la phase d’émerveillement, tel l’enfant extatique au milieu des ses cadeaux de Noël, vient la difficile tâche de décortiquer la chose. Le scalpel tremble car la dissection défigure et dévoile. On sait déjà que ce sera moins beau à l’intérieur.

VOUNA a tout pour me plaire. VOUNA joue un Funeral Doom explicitement inspiré des grandes figures des années 90, en particulier les débuts de SKEPTICISM et EVOKEN. À cela s’ajoutent de très puissantes effluves d’un Black Metal Atmosphérique et forestier parfaitement dans le giron artistique, philosophique et sonore de WOLVES IN THE THRONE ROOM, puisque "Atropos" a été mixé dans le studio des frères Weaver et que Nathan Weaver vient hurler sur un des titres.
Vous pouvez donc vous attendre à un mélange entre "Stormcrowfleet" et "Two Hunters". Mais ce n’est pas tout. Mis à part le titre "Vanish", que j’évoquais à l’instant, gratifié par les cris de corbeaux si caractéristiques de Mr Weaver, VOUNA n’est que chant clair féminin, un chant chaud et éthéré à la fois, délayé dans une réverb’ de brume matinale, et qui s’étire, se désarticule et ferait penser de loin à une Liz Frazer (COCTEAU TWINS) ou de près à celui de Veera Muhli sur les deux derniers UNHOLY.

Je vous ai gardé le meilleur pour la fin. VOUNA est le one girl band de Yianna Bekris, une sympathique dame qui travaille dans l’environnement et chante le déclin de la nature. Initialement elle était batteuse, ce qui explique sa bonne performance, mais elle a surtout officié comme guitariste dans divers projets de Black forestier dans le coin d’Olympia, tel EIGENLICHT ou SADHAKA.
Et même si elle considère VOUNA comme un vrai groupe, avec son line-up de scène presque exclusivement féminin, c’est un groupe dont un seul membre compose et enregistre l’intégralité de la musique.

Mais attendez, point ne vous avais-je alléché un paragraphe plus haut en qualifiant la musique de VOUNA d’un mélange entre SKEPTICISM et WOLVES IN THE THRONE ROOM (WITTR) ?
Ah tiens, mais ne sont-ce t'ils pas des styles parfaitement antagonistes ? D’un côté du Doom très très lent et de l’autre du Black très rapide, et là je vous dirais oui, mais en fait non.
Certes VOUNA joue sur les deux tableaux et n’hésite pas à passer sans blaguer du très très lent au très rapide, et à donner carrément dans le blast. VOUNA terre de contrastes, à l’instar d’un ATARAXIE. Mais surtout, et c’est là que c’est intéressant, on ne se figurait pas à quel point WITTR est proche de SKEPTICISM, qui n’est pas n’importe quel groupe de Funeral Doom. Des murs de guitares plutôt dans les hauts médiums, des percussions particulières (gong, maillets), des claviers au grain vintage peignant de vastes paysages intérieurs, un caractère solennel et emphatique tout en sachant rester délicat et harmonieux, le tout au service d’une bande sonore atmosphérique en cinémascope introspectif, inspiré par Dame Nature. Par sa musique VOUNA contribue à dévoiler et incarner le pont entre ces deux entités.

Alors cet "Atropos", du haut de ses presque 57 minutes est-il totalement satisfaisant ?
Composé de cinq titres dont une sorte d’interlude acoustique de deux minutes quarante au centre, "What Once Was (Reprise)" qui annonce le dernier titre, l’album se découpe en quarts d’heure. Si "Highest Mountain" se déguste d’une traite, le reste, et en particulier les deux morceaux de la face B, propose des structures moins serrées et nous perd parfois. Trop souvent diront les auditeurs peu séduits par l’étiolement propre au Doom Funéraire. Les titres très longs, aux multiples mouvements, comme chez WITTR, peuvent décontenancer, vous pensez que la chanson est finie, non, ça repart depuis le silence, il faut alors vérifier qu’on écoute toujours la même piste, et me décontenance effectivement. Laissez-vous faire, ça vaut mieux. "Grey Sky" et "What Once Was" prennent le temps de s’étaler et de vous hypnotiser grâce à la force solennelle de la répétition. L’hypnose ne marche pas sur tout le monde et en toutes circonstances. Un peu perdu, un peu groggy, vous verrez néanmoins passer de beaux paysages durant ces morceaux de quinze minutes.

Parrainé, voire chaperonné, par WOLVES IN THE THRONE ROOM, peut-on rêver de meilleurs voisins, VOUNA avait fait parler d’elle en sortant du bois avec son premier album de 2018. La sonorisation ne m’avait pas emballé et j’avais passé mon chemin jusqu’à cet "Atropos" en tout point meilleur. Un disque qui plaira dès les premières secondes aux amateurs d’ambiances éthérées mais viscérales, étouffantes mais spacieuses, lourdes mais vaporeuses, bref aux amateurs d’oxymores et des deux groupes précédents et abondamment cités.

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   PERE FRANSOUA

 
   VOLTHORD

 
   (2 chroniques)



- Yianna Bekris (chant, quasi tout le reste)
- Nathan Weaver (chant black sur 'vanish')
- Asia Kindred Moore (harpe)


1. Highest Mountain
2. Vanish
3. What Once Was Reprise
4. Grey Sky
5. What Once Was



             



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