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ABYSMAL GRIEF - Feretri (2013)
Par PERE FRANSOUA le 11 Novembre 2016          Consultée 1689 fois

Pour se délasser entre deux chroniques à rallonge d'albums complexes à analyser et à décrire, il bien agréable et reposant de faire simple et concis en vous parlant d'ABYSMAL GRIEF.

Malgré une distribution occulte et confidentielle, le trio génois est devenu le leader d'une scène Doom Italienne effervescente et le plus fabuleux des ambassadeurs de l'autre Italie. Car vous avez d'un côté la dolce vita, le soleil, la plage, "belli ragazzi i belle ragazze", le Vatican et les Vespa. De l'autre côté il y a l'Italie des ténèbres avec une longue et ancienne tradition d'"amore della morte" depuis les 70's, mélange d'horreur, d’érotisme, de kitsh, et d'un rien de critique sociale déguisée. Il y a à la fois cinéma avec les géants des "giallo",Dario Argento ("Ténèbres", "Suspiria")ou Lucio Fulci ("L'Enfer Des Zombies", "L'Au-delà") et la musique avec PAUL CHAIN, DEATH SS et MORTUARY DRAPE. À la jonction du cinema d'horreur et de la musique effrayantes on citera des compositeurs de musiques de films comme Fabio Frizzi et le mythique Claudio Simonetti (GOBELIN.)
C'est donc tout naturellement qu'on retrouve une image prise du film d'épouvante "La Dama Rossa Uccide Sette Volte" de Emilio P. Miraglia en guise de pochette de ce "Feretri" dont vous lisez présentement la chronique.

Une ballade entre les tombes grises et froides, une lente précession funéraire, un cercueil noir entrouvert d'où s'échappe une odeur putride, on descend dans la crypte, les bougies font danser des ombres inquiétantes sur les murs de pierre, dans les ténèbres un rituel occulte est donné, un nécromancien encapuchonné moque la messe catholique et invoque la Faucheuse. Voilà le genre d'ambiances que l'orchestre italien parvient à créer immédiatement dans notre esprit. Ils n'ont pas d'autre credo que d'exalter au maximum la Mort vue selon les codes culturels catholiques (deuil, cimetière, crypte, cercueil, etc.) à travers son incarnation musicale ultime : un Doom Metal au son sur-gras, accompagné d'un orgue funéraire (ou parfois d'autres claviers macabres), surplombé d'un chant grave et emphatique dérivant vers le growl maléfique. Plus qu'une somme d'ingrédients, c'est une véritable formule magique qui fonctionne à tous les coups. La recette défendue et entretenue avec acharnement album après album est vouée à ne jamais évoluer, les éventuelles variations étant infimes.
Évidemment on pourra leur reprocher de ne pas évoluer, de creuser leur propre trou depuis le début, et de ne jamais nous éblouir par un coup d'éclat qui révolutionne la musique. A quoi sert d'écouter un nouvel album pour entendre la même chose? A quoi sert de les chroniquer ? Je répondrais par cet argument subtil: c'est comme ça, et c'est tant mieux. Après tout la Mort est immuable et les cimetières ne changent pas. On adhère ou non mais si l'on tombe dans leur marmite, si l'on s'intoxique de ces vapeurs de cimetière, on aimera sans réserve toute leur discographie.

En cela "Feretri" ("Cercueils" en Italien) sorti en 2013 n'apporte rien ni ne retranche rien et parvient une fois de plus à nous plonger dès la première note dans le tombeau. Comme d'habitude on alterne entre titres très lents ("Lords Of The Funeral", "Her Scythe") et titres aux tempi plus soutenus ("Hidden In The Graveyard") rappelant son cousin Metal Gothique, réussissant à être à la fois sinistrement répétitifs et tout à fait accrochants, tel ce "Sinister Gleams" entêtant dès la première écoute (et qui bénéficie même d'un clip).
Que dire sinon que le son des guitares de Regen Graves est encore plus gras et croustillant qu'avant et donc encore plus jouissif, qu'on retrouve avec bonheur les incantations de prêtre-sorcier de Label C. Necrothytus, version outrancière et théâtrale des barytons Gothiques (Peter Murphy de BAUHAUS ou Carl McCoy de FIELDS OF THE NEPHILIM), tellement poussé que cela finit souvent en growl démoniaque.
Pour changer un tout petit peu "il signore" Necrothytus nous murmure à l'oreille ses ignominies sur le pachydermique "The Gaze Of The Owl".
Ai-je besoin de mentionner que les textes sont en parfaite harmonie avec la musique, et mettent les deux pieds dans la tombe : rituels sinistres de nécromancie, adoration de la Mort, promenades funestes entre les tombes.
Tandis que la basse de l'encapuchonné Lord Alastair assure parfaitement son rôle et que la batterie (jouée par Regen Graves) accompagne sans jamais se faire remarquer, l'orgue malfaisant résonne dans le mausolée. A la fois terrifiant, prétentieux et kitsh comme une série Z, sa partition est simple mais son efficacité est maximale.
Une piste instrumentale vient poser sa petite ambiance lugubre en milieu d'album. La bien nommée "Crepusculum" apporte une fraicheur nocturne et vous donne l'impression de passer la nuit dans un cimetière à déterrer quelque chose ou quelqu'un.

Vous l'aurez compris, si l'on veut un aller immédiat pour la tombe, il suffit de se mettre un album d'ABYSMAL GRIEF, n'importe lequel, ils sont tous bons (dans leur genre). Ces messieurs ont trouvé la formule de magie noire qui sait capter et restituer à tous les coups l'ambiance indicible des cimetières, avec ce petit plus théâtralo-kitsh, ce côté too much typiquement italien, qui rend la chose presque fun. "Feretri" apporte une pierre (tombale) de plus à l'édifice horrifique, une pierre peut être un peu moins Gothique et plus Doom que d'autres, peut être un peu moins aguicheuse à la première écoute (à l'exception du presque tubesque "Sinister Gleam") mais terriblement addictif sur le long terme.

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   PERE FRANSOUA

 
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- Lord Alastair (basse)
- Regen Graves (guitare, batterie)
- Labes C. Necrothytus (vocaux, claviers)


1. Lords Of The Funerals
2. Hidden In The Graveyard
3. Sinister Gleams
4. Crepusculum
5. The Gaze Of The Owl
6. Her Scythe



             



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