L'arrivée sur le circuit de DISCONNECTED a été particulièrement poussée d'un point de vue promotionnel. Adrian Martinot bénéficiait alors d'une respectabilité certaine grâce à son travail au sein de MELTED SPACE qui pouvait servir de tremplin à son projet, un peu simplement traité comme du Metal Progressif. Signé sur le défunt Apathia Records, qui au cours de ses quelques années d'existence avait su soigner ses poulains avec de beaux contenants et une promotion de qualité, DISCONNECTED se débrouille désormais un peu comme il peut, et j'ai même raté la sortie de leur nouveau titre "Unstoppable" l'an dernier.

Et c'est bien dommage, car outre une prestation d'Ivan Pavlakovic de grande qualité (comme d'habitude serait-on tenté de dire), la musique des Troyens s'y fait plus directe, plus radiophonique d'un certain côté, comme une version plus brutale de KLONE. Un titre qui ne renie pas les longues tenues vocales typiques de "White Colossus" mais qui s'avère plus convaincant et qui devra être mis en rapport des autres titres du deuxième album de DISCONNECTED, s'il vient à sortir.

Et oui, hélas on n'est plus sûr de rien, les non-essentiels payant cher pour un business sous perfusion depuis trop longtemps maintenant. Le quintette solidifié autour d'Adrian Martinot a peut-être également voulu mettre en lumière la V2 de DISCONNECTED et s'accorder une récréation. Récréation très axée sur "Unstoppable" puisque pas moins de trois versions différentes en sont proposées. C'est même presque dommage que l'original n'ait pas été inclus en fait. La chanson reste bonne, même si on regrettera que la version de Tristan Garner ait loupé un peu le coche sur le refrain avec ce son qui martèle les temps comme pour reproduire l'ouverture proposée par le mur de guitares de l'original. Ivan démontre une nouvelle fois qu'en sus d'une voix très affûtée, ses qualités d'interprète l'amènent à apporter une profondeur supplémentaire à la version acoustique qui ouvre "The Downtime".

Mention très bien à la relecture à la sauce moderne orchestrale de "White Colossus" bardé de lignes de piano qui arrive quasi à faire oublier l'original ainsi qu'aux adaptations somme toute réussies de "Feodora" et "Blind Faith", même si le côté Heavy de cette dernière s'estompe une fois le riff principal passé, lui qui parvient à conserver l'énergie de la version électrique.

Mon souci est que je n'aurai finalement rien à dire de plus sur "The Downtime" qui au final risque de coûter plus cher qu'il ne rapportera au développement de DISCONNECTED. Mais les raisons évoquées pour la sortie de cet EP récréatif laisse entendre que le second album des Français ne pourrait pas voir le jour. Croisons les doigts.